Le ministre de la défense a entrepris une tournée depuis hier pour voir l'état réel des sites de regroupement des ex-combattants.
L'heure est à la normalisation. Il faut espérer que la réhabilitation se fasse rapidement. Par endroits, il y a déjà eu des réhabilitations et nous pouvons redéployer les forces, à savoir la gendarmerie, la police et les militaires. Avec le général Bakayoko, nous sommes en train de noter que nous pouvons aller plus vite que nous l'avions pensé?. S'exprimant hier à la fin d'une visite des sites militaires de la ville de Bouaké, le ministre Michel Amani s'est montré optimiste quant au redéploiement prochain des 8000 éléments des unités militaires mixtes et des 5000 volontaires pour la nouvelle armée (VAN).
Pour cette mission de deux jours qui doit le conduire à Bouaké, Korhogo, Man et Séguéla, le ministre est accompagné d'une forte délégation composée de M.Brahima Badini, le représentant du facilitateur, de représentants des ministères du tourisme, de l'économie et des Finances, des eaux et forêts, de l'Intérieur et de l'enseignement technique. Du côté des militaires, on notait la présence de deux représentants de l'ONUCI et deux de la force Licorne. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la tâche n'est pas si ardue pour ce qui est des sites de Korhogo. Là, le ministre et sa délégation ont visité l'état-major de la 4ème région militaire, la Compagnie territoriale de Korhogo, l'état-major de la région militaire et le CAFOP. Partout le constat était le même : presque rien n'a été endommagé. Seulement, la plupart des bâtiments sont laissés à l'abandon depuis longtemps. Mais l'on a fait l'effort de couper les herbes, ce qui a rendu la visite des sites très aisée.
Appartements, réfectoires, cuisines, tout est en place et n'attend que d'être équipé pour être habité. Ici, les locaux sont en bon état. Il faut seulement vérifier que les canalisations sont bonnes, que l'électricité marche et que le mobilier soit là pour qu'on y mette tout le monde tout de suite?, a observé un jeune officier de la Licorne.
Les réalités ne sont malheureusement pas les mêmes à Bouaké où tout est à refaire. Dans cette localité où le ministre a commencé sa tournée, les trois centres de regroupement que sont l'EFA, le camp génie et le 3ème bataillon sont en mauvais état.
Au camp du génie militaire (ou ce qu'il en reste), le major Diomandé qui sert de guide ne s'est senti à l'aise que devant le bâtiment de l'infirmerie qui est tout neuf. Il ne lui reste plus qu'à être équipé. Mais tous les autres bâtiments sont dans un piteux état. Les bâtiments des services techniques dont la mécanique, la maçonnerie, la menuiserie, sont tous perdus dans la broussaille.
Au troisième bataillon, l'entré de l'ancien camp n'est que brousse et champs de maïs et maisons abandonnées, sans toiture ni porte ni fenêtre. Seuls les bureaux situés autour de la place d'armes donnent un certain signe de vie. Il faut donc aller deux kilomètres plus loin, dans le nouveau camp, pour voir les bâtiments flambant neufs mais tout aussi désert et broussailleux. Quelques bâtiments sont habités, mais le nombre des maisons décoiffées est impressionnant. Ici, 10 compagnies de volontaires pour l'armée nouvelle sont en instruction. On nous fait savoir qu'une compagnie compte 120 éléments. Tout est en place et les recrus sont occupés à couper les mauvaises herbes. Tout est en place mais l'on signale des problèmes d'électricité.
Dans les bâtiments qui abritaient la gendarmerie nationale, tout est à réhabiliter. Tout simplement. De même qu'à l'EFA où quelques bâtiments sont occupés par des éléments de l'ONUCI. Ce qui leur donne un visage acceptable. Mais pour le reste, tout est broussaille et ruine.
A la réunion qui a eu lieu à l'état-major des forces nouvelles pour débuter la tournée, le ministre avait prévenu avec raison :
Quand on sait que la construction neuve coûte souvent moins cher que la réhabilitation, je m'attends à toutes sortes de difficultés?. Korhogo lui donne cependant des raisons d'être optimiste.
Aujourd'hui mercredi, il visite les casernes de man et de Séguéla.
Paul D. tayoro Envoyé spécial.