mercredi 24 juin 2009 par Notre Voie

Les travaux de curage de la rivière située à la lisière du banco ont effectivement démarré hier. Une grue a commencé à débarrasser cette rivière de tous les éléments solides (pneus, bloc de béton) mis par les fanico et qui empêchaient l'eau de source en provenance de la forêt du banco de passer dans la buse en dessous de l'autoroute pour atteindre la lagune Ebrié. Cet engin conçu pour ne pas travailler en eau profonde et donc inadapté pour ce genre d'opération a réussi à faire sortir du lit de cette rivière tous les éléments solides, à curer ce lit et la buse (le tuyau par lequel passe cette eau pour aller dans la lagune). L'opération a démarré en début d'après-midi, et déjà, les résultats sont positifs. L'enlèvement de ces pneus et de ces blocs de béton qui obstruaient l'entrée de la buse facilite désormais l'écoulement lent mais sûr de l'eau provenant de la forêt du banco vers la lagune. Les innondations sur cette autoroute devraient être, à court terme, un mauvais souvenir selon Sam Etiassé, le cordonnateur du plan ORSEC. Les Fanico, essentiellement des étrangers, assis ou debout, par petits groupes à proximité de cette rivière et qui ruminaient leur mécontement, n'ont opposé aucune résistance aux forces de l'ordre prépositionnés dès 5h sur les lieux pour empêcher tout blocage. Témoins privilégiés de cette importante opération d'assainissement du district d'Abidjan, le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro et celui qui pilote le plan ORSEC, le préfet du département d'Abidjan, le colonel Sam Etiassé.
En fin de matinée, non loin de là, à Banco 1, un vaste quartier précaire, le plan ORSEC a été mis à exécution précisément dans une zone à risques, un bas-fond. Un Guinéen, Bakary Sidibé, ferronnier à Yopogon sable, propriétaire d'un terrain qu'il a acheté à un million cinq cent mille dans cet endroit à risques, non loti et non viabilisé, n'avait que des larmes aux yeux. La fondation de son immeuble à étages qu'il était en train de construire a été démolie. Ses multiples appels au secours à son vendeur, un Ebrié, M. Diébo, professeur d'université, seront vains. D'autres habitations en construction ou en voie d'achèvement n'ont pas été épargnées. C'est à cet endroit précis que les sapeurs pompiers militaires, les services de l'Office national de la protection civile (ONPC) ont retiré, il y a quelques jours, 13 corps, victimes des violentes pluies diluviennes qui sont tombées sur Abidjan.


Charles Bédé

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