mercredi 24 juin 2009 par Fraternité Matin

Enseignant, chercheur, diplomate, homme de lettres, juriste et historien, Dr René-Pierre Anouma, vient de publier chez L'Harmattan, l'acte 3 de sa trilogie diachronique: Aux origines de la nation ivoirienne 1893-1946. Cet essai historique opère un retour sur les années de braise de la lutte pour l'émancipation des territoires d'Afrique du joug colonial français. A juste titre, il est sous-titré Nationalisme africain et décolonisation française 1945-1960.

A la fin de la seconde guerre mondiale, écrit dans la préface, le Pr Simon-Pierre Ekanza, au moment où la métropole consent, enfin, à investir dans ses colonies d'Afrique pour le progrès économique et social, les deux grands ensembles territoriaux d'Aof et d'Aef se disloquent, sous la poussée de divers courants, aussi bien externes qu'internes. Sous les coups de l'anticolonialisme, américain et soviétique, entre autres, auquel se conjuguent alors les forces de contestation interne, à l'instar du Rda de Félix Houphouet-Boigny, les fondements du colonialisme français s'effondrent. En clair, des étapes importantes, à en croire Anouma, ont jalonné ce parcours d'accession à la souveraineté nationale des pays africains de l'empire colonial français. Au sortir de la seconde guerre mondiale, le général de Gaulle faisait le constat douloureux de la France aux mains de l'ennemi et de sa souveraineté contestée jusque dans le camp des alliés ; mais cette période, à Brazzaville, en 1944, ouvrait aussi aux peuples africains la voie irréversible qui devait les conduire à la libre disposition d'eux-mêmes, après les affres des deux guerres.

Trois référendums en 1945, 1946 et 1958, et deux constitutions (1946 et 1958), constituent les repères législatifs et réglementaires de l'émancipation politique du continent. Pour booster ce processus comme pour le contrer, des noms illustres sont actifs sur la scène. Du côté métropolitain, l'on retient, entre autres : De Gaulle, René Coty, René Pleven, Pierre Mendès-France, Gaston Deferre, François Mitterrand ou encore Michel Debré. Face à eux : Houphouet-Boigny, Lamine Guèye, Ouezzin Coulibaly, Ruben Um Nyobé, Léopold Sédar Senghor, Mamadou Konaté, Sékou Touré, Gabriel Lisette, Jean-Félix Tchicaya, Modibo Kéita, Sylvanus Olympio, Barthélemy Boganda, Djibo Bakari Pour ne citer que ceux-ci sur la longue liste des bâtisseurs de l'Afrique post-coloniale et moderne. Leur ?uvre, sans conteste, constitue un patrimoine qui nous est commun et leur engagement pour l'Afrique, en dépit de quelques divergences légitimes ou arbitraires, méritent d'être une boussole pour les générations présentes et futures.

C'est donc à cela que nous invite l'auteur, à travers une publication très fouillée et très documentée et argumentée de témoignages édifiants.

L'auteur présentera sous peu cet ouvrage à ses concitoyens à travers une grande cérémonie de dédicace-débat, à Abidjan.




Remi Coulibaly

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