mercredi 24 juin 2009 par L'intelligent d'Abidjan

En marge du forum sur la lutte contre la contrefaçon qui démarre ce matin à Abidjan, la direction générale d'Unilever Côte d'Ivoire a fait le point des actions menées contre les contrefacteurs.

Tous les contrefacteurs sont des Africains. La Chine ne fait rien. C'est aux douanes africaines de les contrer. Mais quand elles jouent le jeu, c'est difficile, révèle Joël Da Sylvain, conseiller en export auprès de la multinationale Unilever. Maîtrisant le circuit des contrefacteurs, il estime que la lutte contre le phénomène n'est pas une mince affaire et qu'il va falloir opter pour la mobilisation. Il exprime ce souci au regard de la persistance du phénomène qui bénéficie d'un soutien extérieur important. Ce qui encourage les arrivages de conteneurs de produits contrefaits depuis la Chine avec la complicité de certains cadres africains. Ainsi en 2008, les services d'anti-contrefaçon d'Unilever ont interpellé 3920 personnes. 14 dossiers sont en justice dont 5 condamnations en cours. Des chiffres qui prouvent bien que la Côte d'Ivoire est une destination prisée par les contrefacteurs qui y déversent toute sorte de produits au mépris de la Loi et avec quelquefois la complicité de certains cadres. Cet état de fait cause d'énormes désagréments aux entreprises locales qui ont souvent du mal à écouler leurs produits et qui sont parfois contraintes de fermer. Ce qui entraîne également le chômage et accroît le taux de la pauvreté. Parmi les victimes de cette forme de crime économique, il y a la multinationale Unilever, spécialisée dans l'agro-industrie. Cette société souffre des contrefacteurs qui imitent chaque jour ses produits. Le danger quant à la consommation, porte sur les risques de maladie, étant donné que les produits imités ne répondent pas aux normes de la qualité. Il est même démontré par certains spécialistes que la majorité des maladies incurables serait due aux produits de mauvaise qualité et parfois toxiques que les contrefacteurs déverseraient sur le marché. Outre les risques évidents dus aux produits contrefaits, les entreprises ivoiriennes perdent assez d'argent. En 2006, en ce qui concerne la Côte d'Ivoire, Unilever a perdu plus de 4 milliards de FCFA. Une situation qui, selon Marc Desenfans, PDG du groupe, requiert une sensibilisation. Il faut que tout le monde s'implique dans la lutte en sensibilisant la population sur le danger qu'elle encourt en consommant les produits contrefaits . Malheureusement, malgré la bonne volonté des autorités de contrer les contrefacteurs, celles-ci sont limitées par les textes en vigueur qui sont caducs. Mais, à en croire M. Denis Bohoussou, Directeur général de l'Officie ivoirien de la propriété intellectuelle, un texte a été soumis au gouvernement pour donner une impulsion à la lutte contre la contrefaçon. Au cours du forum de ce matin en marge de la célébration de la journée internationale de la lutte contre la contrefaçon, des experts exposeront sur les conduites à tenir.


Honoré Kouassi

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