mardi 23 juin 2009 par Fraternité Matin

La Fédération nationale des agoras et parlements de Côte d'Ivoire (Fenaapci) appelle la Commission électorale indépendante (Cei) à repousser d'un mois la date du 30 juin retenue pour la fin de l'opération d'identification des populations et d'enrôlement des électeurs. Si l'on arrête l'identification à la date du 30 juin, ce sont 35% d'Ivoiriens qui en seront exclus, a dénoncé, hier, le président de cette Fédération, Idriss Ouattara. Au cours d'une conférence de presse qu'il animait au siège du Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd) sis à Cocody. S'appuyant sur les statistiques provisoires de l'opération d'identification au 15 juin, le conférencier a expliqué qu'à cette date, ce sont 72% d'Ivoiriens qui ont été enrôlés au plan national. Tandis qu'Abidjan enregistre 97,37% et l'intérieur du pays, 65,31%. Idriss Ouattara a soutenu que les 35% d'Ivoiriens qui restent à enrôler en Côte d'Ivoire sont en majorité du monde rural. Il n'est pas juste d'exclure des Ivoiriens de cette opération. Nos parents dans les villages attendent d'être enrôlés pour avoir leurs cartes d'identité comme leurs frères des villes, a-t-il observé. En outre, a argumenté le président de la Fenaapci, c'est à partir de l'opération d'identification des populations et d'enrôlement des électeurs que l'on a une carte d'identité et une carte d'électeur. Les 35% qui risquent d'être exclus de l'opération peuvent influencer l'élection. Il n'est donc pas question de les écarter ou les négliger, a-t-il averti. Et de lancer : Nous demandons à la Cei de revoir pour une dernière fois la date butoir de l'enrôlement. Nous proposons qu'elle soit repoussée d'un mois. Le conférencier a proposé que la Cei atteigne au moins 90% d'enrôlés avant d'arrêter l'opération.

Pour la Fenaapci, dans le pays rural, le manque de papiers pour les populations et l'inaccessibilité des villages par les équipes d'enrôlement du fait du mauvais état des routes expliquent que de nombreux Ivoiriens n'y sont pas encore enrôlés. Aussi Idriss Ouattara appelle-t-il le ministère de la Justice à faire en sorte que l'opération de reconstitution des registres d'état civil aboutisse le plus tôt. Par ailleurs, il demande à la Cei qui a reçu tous les moyens pour faire son travail, de trouver les Ivoiriens là où ils sont au lieu de leur demander de parcourir des kilomètres pour se faire enrôler dans d'autres centres. Le patron des agoras et parlements a aussi fustigé le Président français, Nicolas Sarkozy, pour le jugement qu'il a récemment porté sur le Président Laurent Gbagbo. Il faut que les Chefs d'Etat européens en général et français en particulier, respectent les Chefs d'Etat africains. Ce n'est pas Laurent Gbagbo qui a reporté les élections en Côte d'Ivoire, a-t-il rétorqué.

M. Ouattara a également annoncé que le 4 juillet prochain, la Fenaapci organise, au Congrès d'Abobo, une cérémonie de reconnaissance à ses membres qui se sont investis dans l'opération d'identification à Abidjan. Puis le 25 juillet, a-t-il ajouté, ce sera le lancement d'une Caravane de collecte de fonds pour la caution de Laurent Gbagbo, au siège du Cnrd. Cette caravane, a-t-il expliqué, qui va sillonner tous les agoras et parlements, vise à réunir et à remettre au candidat Laurent Gbagbo la caution de 20 millions de Fcfa qu'exige la loi ivoirienne à chaque candidat. Dans le cadre de la présidentielle, la Fenaapci prévoit aussi des débats avec les principaux candidats que sont Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara.

P. Soro

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