lundi 22 juin 2009 par Le Temps

La communauté nationale et internationale souhaitent ardemment que le scrutin présidentiel en Côte d`Ivoire puisse se tenir comme prévu. Ce souhait était celui du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, en juin 2008. Quand il était de passage à Abidjan. Mais la date du 30 novembre 2008, n`a pas été respectée. Pour des raisons bien évidentes, comme l`effectivité des opérations d`identification des Ivoiriens et d`enrôlement des électeurs. Si Sarkozy fait allusion à cela pour qualifier la nouvelle date du 29 novembre 2009, de "promesse fallacieuse", qu`il reconnaisse, au moins, que l`Accord politique de Ouagadougou et son 4e complément ont remis les pendules à l`heure. Son Ambassadeur André Janier qui en est convaincu, n`a pas voulu parler comme lui. Plus diplomate, il a conditionné la reprise des relations de son pays avec la Côte d`Ivoire, par la normalisation de la situation socio-politique. Or, André Janier a déjà témoigné du retour de la stabilité dans le pays. En son temps, la phase de sécurité en Côte d`Ivoire avait subi une modification: de 4 à 3 dans un premier temps, puis de 3 à 2, depuis mars 2008. On ne peut espérer mieux que d`affirmer avec l`Ambassadeur français André Janier, que "la diminution de l`effectif de la Force licorne était une bonne nouvelle pour la Côte d`Ivoire". De quelle "normalisation" parle-t-il donc ? Qui mieux que le Secrétaire général adjoint de l`Onu, chargé des opérations de paix dans le monde, Alain Leroy, peut apprécier une situation de crise, pour déduire le degré de nuisance ou non à toute activité ? N`est-ce pas que cette évolution positive du climat sécuritaire, qui se tisse dans la trame de l`accord politique de Ouagadougou, a permis à Alain Leroy de se déplacer d`Abidjan, à indice de sécurité 2, à Man ? Une ville qui faisait partie des zones Cno, occupées par les ex-rebelles des Forces nouvelles (Fn), dont l`indice sécuritaire est de 4.

En mission de supervision en Côte d`Ivoire, l`Onusien a rencontré des leaders de partis politiques et les responsables de la Commission électorale indépendante (Cei) à Abidjan.

Avant d`être reçu en audience par Sem. le Président de la République à Man. C`est même depuis cette localité que l`adjoint de Ban Ki-moon, Alain Leroy, a déclaré, à sa sortie d`audience, que la situation est devenue normale dans le pays. Cela signifie que la situation sécuritaire s`est nettement améliorée en Côte d`Ivoire. André Janier l`aurait compris ainsi qu`il aurait conseillé à ses patrons le chemin de l`investissement vers la Côte d`Ivoire.

Au lieu de cela, c`est auprès des Usa que la France lutte pour avoir des marchés en Irak. Quelle est donc la logique qui soustend une telle attitude ? André Janier soutient que c`est parce que le pays n`est pas encore stable, que les investisseurs français ne viennent pas. Qu`à cela ne tienne! Mais il sait très bien que la Côte d`Ivoire n`est pas plus instable que l`IraK. Ses explications résumées par la qualification de la présidentielle de "fallacieuse" par le Président Chirac, ne sont qu`un chantage fait à la Côte d`Ivoire. Heureusement que "je le dis très clairement à nos concitoyens, aux Français. Nous ne sommes plus, de ce point de vue, ceux qui interviennent pour maintenir les gouvernements en place en Afrique. C`est terminé tout ça", avait déclaré le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, en visite en Côte d`Ivoire.

Frimo K. Djipro
koukoudf@yahoo.fr

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