lundi 22 juin 2009 par L'intelligent d'Abidjan

Avant la visite de Laurent Gbagbo dans les régions de l'Ouest et Nord-Ouest, la presse ivoirienne avait longtemps fait écho d'une extrême tension politique. Mais pendant une dizaine de jours, la presse ivoirienne qui avait profondément fait état de la division s'est finalement rendu compte elle-même sur le terrain qu'il n'y avait pas de frustrations ou de désespoir. A l'analyse, il n'y avait rien d'insupportable à Man, Bangolo, Facobly et d'impuissance générale à Kabakouma, Touba et Odienné. Pendant une dizaine de jours, Man, Touba et Odienné ont fait valoir à Laurent Gbagbo leurs potentialités économiques et de développement. Man, Touba, Odienné ont simplement besoin d'être repositionnées au rang du meilleur ?'palmarès'' ?'grenier économique'' de la Côte d'Ivoire. C'est bien cela, l'enjeu qui inspire aujourd'hui tous les cadres de Man, Touba, Odienné. Particulièrement, voilà ce qui a donné à la visite d'Etat de Laurent Gbagbo dans le Bafing, le Denguélé, la région des montagnes, un objectif aisément de développement et de lutte contre la disparité régionale. Mais la décision de Laurent Gbagbo de se rendre à Man, Touba, Odienné avec ou même sans programme de développement, sans promesses, était déjà sage. A l'analyse, Laurent Gbagbo a du reste montré à quel point personne ne saurait empêcher la Côte d'Ivoire de faire sa propre réconciliation. La guerre est finie. Et aux yeux de Laurent Gbagbo, Man, Touba et Odienné doivent franchir une nouvelle étape qui consiste à se mettre au travail dans une révision globale d'une relance de développement et susciter des attitudes responsables de la jeunesse, des leaders politiques et d'opinions de ces régions. A la réflexion, Laurent Gbagbo a tracé une nouvelle stratégie d'un ?'marché économique'' au service des intérêts des populations Wê, Dan, Mahou, Odiennéka. Mais tout n'est pas réglé bien sûr. Autrement dit, Laurent Gbagbo, en homme d'Etat, veut donner une vie digne à tous, une Côte d'Ivoire unie et fraternelle. C'est un combat. Un autre combat... mais sans arme. Le combat de la réconciliation, du respect pour chacun, a un coût immense. Je ne parle pas de l'utilisation juste des ?'milliards de francs CFA''. Mais de la participation à la paix de tous les Ivoiriens dans le respect des droits religieux, ethniques et collectifs. Un combat pas facile. Mais après 9 ans d'incompréhensions, la Côte d'Ivoire peut rebondir. La Côte d'Ivoire, durant toute son histoire, de Félix Houphouët-Boigny (1946-1993) à Laurent Gbagbo (1982-2009) a suffisamment montré sa capacité de tolérance, de réconciliation et de résistance. Et ceux qui pensent que la résistance et la réconciliation sont pour le moment des grands mots ont tort. Pour nous, et en ce moment, ces mots sont justes pour la situation actuelle de la Côte d'Ivoire. Laurent Gbagbo a donc raison. La Côte d'Ivoire serait plus avancée si certains Ivoiriens n'avaient pas pris le chemin de l'horreur politique qui a causé aujourd'hui la déstabilisation de la Côte d'Ivoire. A Waninou dans le Bafing, Laurent Gbagbo a dit que pour aider la Côte d'ivoire à son salut, il faut s'éloigner des ?'mauvais sondages'' et des mauvais experts en gouvernance économique'' avec leur lot de faux milliards de francs CFA . Laurent Gbagbo a raison. Aujourd'hui, les Ivoiriens accrochés au bonheur facile ont perdu de leur crédibilité, c'est bien parce que tout le monde est inspiré par ?'l'argent facile''. Le message de Laurent Gbagbo est clair : la Côte d'Ivoire est un pays riche. Il faut simplement travailler. Plutôt que de s'obstiner à entretenir des amalgames pour justifier ses propres faiblesses. Il faut être honnête et admettre que le message de Laurent Gbagbo à Man, Touba, Odienné est la preuve et l'expression de ce que le Président de la République connaît très bien la Côte d'Ivoire. Qu'on le dise sérieusement, tout cet héritage historique et politique de Laurent Gbagbo peut faire le saut de la Côte d'Ivoire, de la guerre à la renaissance. Si Laurent Gbagbo s'est pressé aux portes des régions Dan, Wê, Mahou, Odiennéka très touchées par la morosité économique, les Ivoiriens doivent se rendre à l'évidence que la guerre qui a éclaté le 19 septembre 2002 n'a pas été rêvée. Elle s'est réellement passée. Les institutions républicaines ont été ébranlées. Laurent Gbagbo lui-même a échappé difficilement à la déferlante rébellion franco-ivoirienne, devenue finalement ivoiro-ivoirienne par l'accord politique signé à Ouaga. Qu'on se le dise, la guerre en Côte d'Ivoire a été une aberration dans un pays qui souffrait déjà d'une mauvaise succession à Félix Houphouët-Boigny et d'un coup d'Etat militaire en 1999. C'est pourquoi dans cette souffrance des Ivoiriens, les discours de Laurent Gbagbo à Man, Touba, Odienné semblent plus forts et très significatifs. Laurent Gbagbo a mis les pieds dans le plat pour mieux écraser les mauvais sentiments des Ivoiriens : le mensonge, la jalousie, la haine, l'hypocrisie dont lui-même n'a pas échappé durant les heures chaudes de la crise ivoirienne. Autrement dit, le Chef de l'Etat ivoirien est le seul homme politique à parler véritablement de ce qui s'est passé entre le 19 septembre 2002 et juin 2009. Laurent Gbagbo est le seul Chef d'Etat africain de sa génération à donner une raclée à la France pendant les heures chaudes de la crise pour son arrogance diplomatique. Assurément, Laurent Gbagbo vient d'inaugurer à Man, Touba, Odienné une nouvelle ère de confiance. De ce point de vue, le résultat est satisfaisant : plus de 2 milliards à Man pour le minerai et le chemin de fer. 300 millions pour l'industrie du Soja, ultime garant de la stabilité économique de Touba. A Odienné, c'est un retournement de l'opinion. Laurent Gbagbo a constaté et vite réparé ?'l'injustice''. Le moment de regarder cette vérité, Odienné se considère déjà comme un fructueux marché pour la Guinée et le Mali.


Par Ben Ismaël

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