vendredi 19 juin 2009 par Notre Voie

Barack Hussein Obama, 44ème président des Etats-Unis d'Amérique et 1er africain américain de l'histoire des USA à diriger la première puissance du monde, a prononcé un discours historique à l'Université du Caire (Egypte), le 4 juin 2009. Cette adresse destinée au monde arabe constituait également, à notre avis, un message à l'endroit de toute la communauté mondiale. Sans distinction de religions, de races et de colorations politiques. Parce qu'elle était pleine de sagesse, de bonne foi, d'humilité et d'enseignements. J'ai lu la version en français de cet important discours. Certains aspects de cette intervention sonnent comme un dialogue avec la Côte d'Ivoire. Principalement avec les hommes politiques ivoiriens pour qui la politique est une vaste scène où se côtoient mensonge et fourberie. Où la démocratie n'est rien d'autre qu'un leitmotiv qui n'a de sens que pour les autres. Lisez plutôt ces propos de M. Obama prononcés sous le dôme doré de l'Université du Caire :

Certains ne défendent la démocratie que lorsqu'ils n'ont pas le pouvoir. Une fois en place, ils suppriment de manière impitoyable les droits des autres. Quel que soit le lieu où il naît, le gouvernement des peuples par les peuples est le seul étalon auquel on mesure les dirigeants?. Lorsqu'on jette un regard retrospectif sur le passé sociopolitique de la Côte d'Ivoire et qu'on observe ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays, on se dit que Barack Obama a eu le nez creux en faisant cette déclaration. D'autant qu'on a la nette impression qu'il a été briefé sur la situation politique ivoirienne.

Deux hommes politiques ivoiriens, Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara se trouvent campés dans ces propos du Chef de l'Etat américain. Aujourd'hui, parce qu'ils ont perdu le pouvoir et qu'ils sont dans l'opposition, l'ancien chef de l'Etat ivoirien (1993-1999) et l'ex-tout puissant Premier ministre d'Houphouët-Boigny (1990-1993) sont devenus, comme par enchantement, des chantres? de la démocratie. Au point où, sous le parrainage du Président français de l'époque, Jacques Chirac, ils ont créé une alliance politique à Paris qu'ils ont baptisée Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Alors que leur passé de dirigeants de la Côte d'Ivoire était un déni de démocratie. Bédié a bâillonné la liberté de la presse et d'opinion en emprisonnant des journalistes. Même pour un fait banal comme une critique, suite à la défaite d'une équipe de football lors d'une coupe d'Afrique des Clubs champions. L'opposition n'était pas en reste. Des responsables du RDR ont connu la prison. Les étudiants et leur syndicat étaient traqués et enchaînés tels des malfrats. Bédié s'est opposé catégoriquement aux instruments d'élections démocratiques et transparentes. Par exemple, une commission électorale indépendante, le vote à 18 ans, etc. Alors qu'il était le Premier ministre d'un Houphouët agonisant, Alassane Dramane Ouattara a muselé et martyrisé les syndicats d'étudiants. Il a ordonné une descente musclée de l'armée sur une cité universitaire pour faire taire les étudiants qui réclamaient un mieux-être. Cette brutalité militaire restée impunie a causé de nombreux blessés graves. Ouattara n'a pas épargné l'opposition. Le leader de l'opposition de l'époque, l'actuel chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, a été emprisonné pour ses opinions au même titre que son épouse, Simone et leur fils, Michel.

Tout ce bilan ignominieux est celui de Bédié et Ouattara. Qui parcourent ces temps-ci la Côte d'Ivoire pour demander aux Ivoiriens de leur redonner le pouvoir. Pour quoi faire ? Si ce n'est que, de nouveau, supprimer de manière pitoyable le droit des autres?. Car ils n'ont que foutre de cette réflexion de Barack Obama qui affirme qu'il faut placer les intérêts du peuple et le fonctionnement légitime du processus politique avant les intérêts de son parti? ou ses intérêts personnels.


Par Didier Depry: didirdepri@yahoo.fr

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