jeudi 18 juin 2009 par Fraternité Matin

Sous le thème: Le nouchi en Côte d'Ivoire: manifestation linguistique passagère du mal de vivre de la jeunesse, ou alternative possible d'une identité ivoirienne en construction ? , linguistes et littéraires gbayent (parlent), depuis hier, à Bassam, du nouchi. De cette langue insaisissable, qui tord le coup à la grammaire, récupère des mots des langues (français, baoulé, dioula, etc.), les plie à ses fantaisies langagières. Plus, ce séminaire est, dans ce constat juste du Pr Séry Bailly, une victoire pour le nouchi, en tant que forme de reconnaissance. Il ajoutera: D'entrée de jeu, nous devons affirmer que le nouchi est un objet d'étude légitime C'est notre affaire à nous tous. En effet, il s'agit d'une langue utilisée surtout par nos jeunes. Si nous la comprenons et lui donnons la considération recherchée, nous réussirons à les intégrer socialement Si nous nous accordons donc sur le fait que la structuration et le sens social du nouchi doivent être compris, il y a des problèmes dont nous devons être conscients. C'est notre vocation et notre devoir . Le ministre de la Culture et de la Francophonie, Kouadio Komoé Augustin, initiateur de cette rencontre, se réjouira de sa tenue. Car, c'est pour lui, un jour historique. Car, révèlera-t-il, en dépit d'une assez abondante documentation sur le nouchi, c'est la première fois que l'Etat lui-même, par le ministère de la Culture et de la Francophonie, suscite une réflexion scientifique sur ce code, véritable phénomène social en Côte d'Ivoire . Le président Séry Bailly interprète cela, associant les deux rencontres scientifiques, le même jour, l'une sur les langues maternelles (à la Fondation Memel-Fotê) et l'autre sur le développement durable à l'Ensea sur le thème Oser une nouvelle voie, comme un retour en grâce de l'activité intellectuelle et qui nous interpellent sur la fidélité de notre mémoire collective et sur la hardiesse de notre vision du futur. Répartis en trois ateliers: Le nouchi : quelle grammaire pour quelles stratégies de sauvegarde et de promotion?; Le nouchi, une contribution de la Côte d'Ivoire à la Francophonie et Le Nouchi et les arts de la parole : quelles interactions?, les participants au séminaire rendront demain le fruit de leurs réflexions de trois jours.

Michel Koffi,
Envoyé spécial.

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