mardi 16 juin 2009 par Notre Voie

Les activités au Port d'Abidjan ont repris timidement avec en prime cinq bateaux au quai nord et un au mouillage. C'est le constat fait hier aux environs de 11h. Mais très tôt le matin, à 7h, selon les témoignages, les forces de défense et de sécurité (FDS) ont repoussé les dockers grévistes avec du gaz lacrymogène. Les dockers grévistes ont incendié deux bus et endommagé dix.
Selon des témoignages, tôt le matin dans la zone nord de Treichville, les FDS ont repoussé les dockers grévistes avec du gaz lacrymogène. J'ai entendu plusieurs détonnations croyant que c'est un pneu de véhicule qui a éclaté. C'était plutôt les FDS qui dispersaient les dockers grévistes, bandeaux à la tête et projectiles en main. On se croirait dans une guérilla urbaine. L'atmosphère était polluée de fumée du gaz lacrymogène?, a expliqué la source. La situation a ainsi causé d'énormes désagréments aux automobiles qui se rendaient sur leurs lieux de travail. Il y avait une vingtaine d'agents FDS en alerte maximale à l'Avenue 2 Rue 12. La tension était telle que les bus qui avaient pour itinéraire Treichville en passant par le pont Félix Houphouet-Boigny n'y accédaient plus. Deux bus ont été incendiés à l'avenue 21 Rue 12 en face de la station Total. Un autre a été endommagé. Les dockers grévistes armés de pierres, de gourdins et de bâtons ont intimé l'ordre aux conducteurs des trois engins de s'arrêter. Les manifestants ont recommandé aux passagers de descendre avant de commettre leur noir dessein?, raconte un autre témoin sur le couvert de l'anonymat. Les commerces pour la plupart ont fermé pour être à l'abri des manifestants. La voie qui mène à la direction générale du Port autonome d'Abidjan (PAA) n'a pas connu hier l'affluence des grands jours. Un véhicule du Centre de commandement des opérations de sécurité (CeCos) n°3 était stationné à l'entrée du quai côté gendarmerie du port. Les activités étaient au ralenti.

Bamba Etienne est un docker qui n'a pas de carte d'accès. Cette catégorie de personnes est appelée banabanan?. Je ne peux exercer au risque de ma vie parce que les dockers titulaires diront que je contribue à briser leur mouvement de grève. Il y a eu de nouvelles recrues. Certains dockers titulaires se cachent pour aller travailler de peur des réprésailles?, a-t-il raconté. Il a indiqué que les banabanan? ont droit en principe à 15000 FCFA par jour mais ils perçoivent 5000 FCFA. Il a indiqué par ailleurs le retranchement des dockers grévistes non loin de la gare lagunaire de la SOTRA. Ils ont dit en ch?ur que même s'il y a de nouvelles recrues, le problème de rémunération des dockers se posera toujours. Les nouvelles recrues ne manqueront pas de manifester un jour?, a déclaré Ouattara Anzoumana, docker. Le taux horaire doit être revu à la hausse parce que, selon lui, les dockers n'ont pas de salaire de base. Avant le protocole d'accord, nos employeurs nous demandaient de décharger 120 tonnes de produits par jour au transit par exemple. Aujourd'hui, on nous demande de décharger 160 tonnes par jour pour percevoir 7000 FCFA. Ce n'est pas normal. Nous estimons que c'est de l'exploitation?, a-t-il fustigé.

Nos tentatives pour faire le point de la reprise avec le service communication du PAA ont été vaines.



Gomon Edmond

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