vendredi 12 juin 2009 par Le Nouveau Réveil

Pour le consommateur moyen que je suis lorsque deux poids lourds ou semi lourds me proposent de les soupeser, de les sentir pour ne pas me tromper lorsque l'envie me viendrait de visiter leurs bazars en vue d'y effectuer le moment venu des emplettes, je m'en félicite. Car dans les marchés comme en politique, la publicité sur les produits est également une denrée que nous consommateurs ingurgitons parfois et toujours contre notre gré. Pourquoi mon marché évoquerait-il en public l'existence d'un autre marché qui par ailleurs, est un potentiel concurrent direct au mien ? Mon flair de consommateur, par ces temps de guerre qui favorise une invasion de vices particulièrement redoutables, me dit qu'il y a anguille sous roche ! Soit ce type de commerce à mots couverts, à mots à double entente entre marchands est de nature à éventer une pratique irrégulière avérée, ou il s'emploie et invite à un exercice de vérité et donc d'objectivité. Que peut-on raisonnablement reprocher à deux bazars régulièrement établis et qui écoulent textuellement les mêmes produits de qualité irréprochable et qui pratiquent une politique commune des prix ? A coup sûr, l'hygiène et la distance selon que l'on soit proche ou loin de l'un ou l'autre des bazars, peut influencer voire guider notre comportement ! Notons que pour le consommateur averti, la distance n'est pas un facteur suffisant de non fréquentation encore moins un facteur susceptible de conduire à une mise sous embargo temporaire ou permanent ! Ce qui importe, c'est la stabilité des prix du point de vue concurrentiel, et la possibilité de s'approvisionner sans rupture, ni pénurie aux heures raisonnables d'ouverture. Dans ce cas de figure, s'appesantir sur le mode de fonctionnement du bazar du voisin-concurrent, équivaudrait à faire une passe décisive à l'adversaire ! Si le bazar en question auquel l'on veut se comparer pour mieux se démarquer avec en prime sa fermeture est coutumier d'un certain commerce parallèle caractérisé par des produits issus de la contrebande, elle-même favorisée essentiellement par la corruption et le manque de moyens de lutte adéquats, alors il faut que le consommateur, sans crainte, s'arrête et dirige effectivement dans les coins et recoins de ce bazar en question, son nez équipé d'un dispositif radar qui scanne les conteneurs politiques convoyés vers ces marchés en vue de leur liquidation. En côte d'Ivoire, dans notre Pays, les bazars dont les activités se développent dans nos quartiers et sous-quartiers, ont élevé avec une rare complicité agissante, le manque d'hygiène en technique commerciale sur laquelle ils fondent de gros espoirs de succès jamais pris à défaut ! Certains actes de consommation dans certains bazars nous sont imposés par la force de vente qui est ainsi déployée. Parfois, le consommateur et c'est souvent le cas sous les tropiques, est obligé de se contenter de produits qu'il n'aurait jamais acceptés si ses besoins en hygiène et en qualité étaient pris en compte par les pouvoirs publics ! La principale loi du consommateur ne consiste pas à choisir à vie entre des marchés qui ont eu le mérite d'exister ou qui existent aujourd'hui. Le salut du consommateur est parfois cloîtré dans sa capacité à susciter, par son comportement face à l'obligation de consommation, l'érection d'une nouvelle génération de marchés dont les opérateurs économiques, dotés d'une culture commerciale révolutionnaire et particulièrement agressive, rivalisent d'imagination afin de le fidéliser et surtout à augmenter le faisceau lumineux de la flamme respective de consommation qui brûle en chacun de nous au rythme de l'échelle des valeurs qui commandent l'acte de la consommation individuelle !

Entre hier et aujourd'hui, mon nez m'a permis de sentir :

- l'odeur de la paix
- l'odeur d'un chef qui avait le sens de l'honneur ;
- l'odeur de la fierté nationale ;
- l'odeur d'une économie prospère ;
- l'odeur de la conjoncture ;
- l'odeur de la démocratie ;
- l'odeur des élections ;
- l'odeur de l'injustice et des exclusions ;
- l'odeur du coup d'Etat ;
- l'odeur de la guerre et du sang ;
- l'odeur de la corruption et de la cupidité;
- l'odeur du dieu argent ;
- l'odeur des déchets toxiques ;
- l'odeur des valeurs faisandées ;
- l'odeur du patriotisme ;
- l'odeur des impunités ;
- l'odeur des P.P.T.E.
- l'odeur de promesses électorales ;
- l'odeur du 29 novembre 2009 ;
- l'odeur de l'exhumation !
- l'odeur des odeurs qui annihilent et craquent nos capacités olfactives.

Choisi, c'est avant tout avoir un égal accès à la gamme complète des produits en vente libre ici et ailleurs. De luxe ou de non luxe. Ici nos bazars locaux ne proposent que des produits de première nécessité avec des dossards proches du 10ème choix ! Peut-être que nos bazars gagneraient à ajouter un peu plus d'ambition à leurs politiques de l'étagère au grand bonheur des consommateurs dont l'idée de la moindre pièce dans l'isoloir, attire des convoitises comme un aimant de forme circulaire, négligemment planté dans un décor de métaux précieux ! En attendant de soupeser et de sentir les marchés émergents qui grouillent au tribunal pour le registre de commerce et aux impôts pour le compte contribuable, voici ce que j'en pense Monsieur le Président du PDCI conformément à votre consigne qui consiste pour les ivoiriens en âge de voter de choisir entre : " le marché PDCI et le marché FPI ".

Par KoNé KoBaLi, Libre auteur, créateur

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