15 victoires, 7 nuls, 4 défaites..., tel est le parcours de l'Africa Sports, le nouveau champion.
Pour la deuxième fois consécutive, sous l'ère Kuyo Téa Narcisse, l'Africa Sports d'Abidjan a remporté le titre de champion de Côte d'Ivoire. Cela fait le seizième sacre du club et non dix-sept (comme nous avons écrit dans notre édition d'hier). Cette saison, la bataille a été âpre. L'Africa a dû batailler ferme, puiser dans ses dernières ressources pour redécouvrir la lumière, devant l'Asec, le rival légendaire. En 26 journées, les Aiglons ont gagné 15 matches, fait 7 nuls et ont concédé 4 défaites. Leur attaque a inscrit 41 buts dont 16 portent la griffe Olié Koffi Kan, le baroudeur venu de la Région des Lacs. La défense vert et rouge a encaissé 19 buts. Soit 52 points et un goal différentiel de + 22. Quand les Mimos, totalisent 13 victoires, 13 nuls et une défaite (face au Stade d'Abidjan). Soit 51 points et un goal différentiel +29. Son attaquant Gohi Bi Cyriac a inscrit 21 buts et devance Olié Koffi Kan au classement des meilleurs buteurs. Ces statistiques confirment le suspense qui a prévalu durant la deuxième partie du championnat. Cela prouve que le championnat ivoirien est d'un très bon niveau , confie Beugré Inago, l'ancien métronome du Stella et des Eléphants. Selon beaucoup d'observateurs, l'Africa doit ce titre à l'organisation mise en place par sa direction, à la mobilisation des Membres associés et à la méthode de travail de l'encadrement technique. Une méthode que les joueurs ont épousée avec détermination et une certaine discipline. En deux années de présence à la tête de ce club, le président Kuyo Téa Narcisse a révolutionné l'Africa. Ancien joueur, il connaît bien la maison et avec la rigueur qui le symbolise, Kuyo a apporté un plus à ce club. Il faut lui rendre hommage , confie Gbonké Tia Martin Ismaël, directeur technique national adjoint. La filière italienne semble avoir réussi à l'Africa en dépit de quelques failles. Pour Gbonké, sous la houlette du coach Toto Nobile, l'équipe vert et rouge a joué utile. Il a privilégié le résultat à la beauté, à l'agréable. Toto a su mettre en ordre tout ce que la présidence du club attendait. La rigueur dans le travail et la discipline du groupe ont été déterminantes dans l'acquisition du titre. Les grandes équipes sont celles qui gagnent toujours même en jouant mal. A Daloa, lors de la dernière journée, l'Africa a souffert en première mi-temps. Mais, l'équipe a su se sublimer, se surpasser pour changer le cours du destin. Le mental et la détermination ont été payants à ce moment précis , explique Gbonké. Et de poursuivre que le jeu d'ensemble des Aiglons n'est pas agréable contrairement à celui de l'Asec, fait de technicité, de beauté etc. L'Africa se veut efficace en optant pour le jeu direct, en cherchant la profondeur pour marquer des buts. Cela lui a réussi deux ans d'affilée.
Par ailleurs, le DTN adjoint note que chaque compartiment de l'équipe a joué sa partition. Le gardien Dimy Stéphane a joué un rôle prépondérant en défense. Par son expérience et sa constance, il a stabilisé ce compartiment. Dans le secteur médian, le jeune international junior, Sery Jean Michaël, a énormément progressé. Il a du talent à revendre et un avenir prometteur. Pourvu qu'il garde la tête sur les épaules. L'attaque est personnifiée par Olié Koffi Kan. Sa puissance physique, sa vitesse et sa capacité de frapper des deux pieds sont des atouts non négligeables. Olié doit, toutefois, travailler sérieusement pour devenir un grand attaquant, comme l'on en a connus, par le passé, au sein de cette formation . Pour terminer, Gbonké a tenu à revenir sur la mobilisation des Membres associés. Selon lui, les supporters de l'Africa, conduits par leur dynamique président, Bahi Antoine, ont gagné en maturité et ont compris que les grandes batailles se gagnent toujours à partir de la maison. Ils ont essayé de taire leurs querelles internes pour ne penser qu'à l'intérêt général du club. Cette symbiose, cette conjugaison des efforts (à tous les niveaux) a permis aux Aiglons de faire la différence , renchérit le technicien.
Jean-Baptiste Béhi