La Côte d'Ivoire refondée a encore vécu une scène inédite le mardi 11 novembre 2004. Après des marques déposées des refondateurs telles les déchets toxiques, la guerre, la bastonnade des magistrats par des Fescistes, les escadrons de la mort, le report répété des élections, la célébration des milices dans un pays dit de droit, la découverte historique de plus de 2000 cas de fraude dans l'examen du BTS, des institutions de la république comme l'armée baptisée incroyablement avec des noms de vauriens (Soldats Blé Goudé ),il nous a été encore servi de voir des hommes de la loi qu'on respecte voire déifie, se soulever bruyamment au palais de justice pour demander la démission d'un monsieur qui croit jouir d'une " toute puissance " seigneuriale, à savoir le procureur Tchimou. Cela aurait été aberrant de voir une telle scène dans un pays normal, dirigé par des dirigeants sérieux, notamment ceux du PDCI il y a 39 ans. L'opposition d'alors se serait mis en transe et aurait renversé l'image du président de la république, président du conseil supérieur de la magistrature, dans leurs journaux bleus. Mais, pareille occasion ne leur a été servie en presque un demi siècle car, dis-je, nous étions dans un pays sérieux et normal avec des dirigeants sérieux et normaux. C'est-à-dire ce pays exemplaire que " la Côte d'ivoire n'aurait jamais dû cesser d'être ", selon l'ambassadeur de France. Aujourd'hui nous sommes dans un pays où le désordre est la règle. Les avocats refusent de retourner dans le " palais de l'injustice " car la putréfaction de cette institution amorcée en 2002 a atteint son point culminant. Du fait d'un monsieur, ci devant procureur de la république, qui " ne vaut rien () qui est la honte ". Ils ne veulent plus travailler avec un tel monsieur qui pour, eux, déshonore la justice Ivoirienne. Ils avancent même qu'il ne connaît pas les textes, qu'il dit tout sauf le droit Nous nous souvenons que ces griefs avaient été soulevés par un jeune diplômé qui n'avait pas triché pour avoir sa licence, ni sa maîtrise, Tiémoko Assalé. Il nous décrivait un procureur dans une république imaginaire mais peut-être jumelle à la Côte d'Ivoire nommée Côte des mastodontes. Là-bas, il y avait un procureur Moutchi qui n'était pas bien. Qui faisait des choses pareilles à celles décriées par nos avocats. La justice de ce pays était corrompue. Assalé, ivoirien originaire de la Côte des mastodontes sûrement, avait dénoncé cela. Son intégrité et sa morale ne lui permettaient pas de supporter les comportements du procureur Moutchi. Notre procureur de Côte-d'Ivoire est venu en rescousse à son confrère de ce pays imaginaire pour enfermer le petit Tiémoko. N'est-ce pas de la " toute puissance " ça ? Tiémoko sortira de prison en décembre prochain et nous irons l'accueillir triomphalement parce qu'il a plu au procureur " qui ne vaut rien " de faire de lui un héros, une star ! Peut-être même que ce procureur dans sa " toute puissance " mettra aussi tous les avocats grévistes en prison pour outrage à un magistrat, sait-on jamais ! Comme il a d'ailleurs fait pour des journalistes dans l'exercice de leur métier (André Silver Konan et Kah Zion) pourtant couverts par la loi. Dégueulasse tout cela! L'image de la Côte-d 'Ivoire a trop été écornée. Certains Ivoiriens ne reconnaissent plus son chef comme président de la république. L'un des maillons d'un pilier de notre Etat, c'est-à-dire la justice, est encore contesté. On dit de lui qu'il " ne vaut rien () qu'il ne connaît pas les textes de sa corporation, () qu'il fait la honte de notre justice ".Qu'est-ce que la Côte d'Ivoire a fait à Dieu pour qu'il nous donne de tels dirigeants ? Quel est l'holocauste à faire pour que s'éloigne de nous ce mauvais sort ? Avec tout ce calvaire, on ne sait plus quand se feront les élections, sachant qu'un jour passé sous ce régime est comme une journée sans soleil donc sans lumière. Nous sommes dans l'obscurité, dans les ténèbres, là où opère Satan. Et ils s'y complaisent car en réalité, c'est de Satan que découle leur pouvoir. Aujourd'hui, sous la refondation, les loups se mangent entre eux. Homme de loi contre homme de loi. Malheureusement pas à la loyale. Pas à l'audience. Et il est à parier que ce n'est pas la dernière des aberrations que nous servira ce régime. Belle Côte-d'Ivoire refondée !
Par Marckh Mankou