La côtière?, longue de 400 km, va d'Abidjan à San Pedro, Grand- Beréby jusqu'à Tabou. Elle constitue une étape majeure dans la construction d'une route transafricaine longeant la côte ouest-africaine. Qui part du Nigeria, en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Liberia, la Guinée jusqu'en Mauritanie. Pour revenir à la partie ivoirienne, il est bon de préciser que le tronçon Abidjan- Dabou, longue de 50 Km, a été réalisé en 1955. Si, à la différence du reste, il présente bonne mine, c'est du fait de son aménagement en 1962 et 1977. Ce qui a contribué à assurer la stabilité de la chaussée. Selon un rapport du Bureau national d'Etudes techniques et de Développement (BNETD), qui date de 2003, l'ensemble de la côtière? est la résultante de plusieurs projets et programmes individuels. Le tronçon Dabou-Irobo long de 48 Km, construit en 1989, a coûté 4,5 milliards de FCFA. Pendant que Irobo-Grand Lahou, 30 Km a été réalisé en 1992 grâce à un co-financement de l'Etat de Côte d'Ivoire et de la Banque africaine de Développement (BAD) pour 2,6 milliards de FCFA. En outre, la conception des tronçons Grand-Lahou-Fresco d'une part et Fresco construits sur la même période d'autre part, aujourd'hui défoncés, ont nécessité respectivement 11 et 11,5 milliards de FCFA. En fin, la dernière partie Béréby-Tabou, longue de 69 Km a coûté 5 milliards de FCFA. Comme on peut le constater et comme le confirme le rapport du BNETD, "l'émiettement des chantiers attribués à des entreprises différentes ". Ainsi que, le délai très court pour l'exécution des travaux, sont pour beaucoup dans la dégradation de l'ouvrage, à laquelle l'on assiste depuis quelques années. Par ailleurs, le même rapport indique que la route traverse des zones marécageuses dont les sols compressibles de plus de 10 m d'épaisseur, ne peuvent supporter les remblais de plus de 2 mètres de haut pour certains. En outre, les mêmes rapports ajoutent que la route traverse des zones marécageuses présentant des caractéristiques médiocres. Ceci expliquerait-il cela ? la conception a été faite dans le respect des règles de l'art sur le plan géométrique, conformément à la norme française (instruction sur les conditions techniques d'aménagement des routes nationales a été appliquée pour la détermination des rayons en plan et en rayons verticaux, les pentes puis les accessoires de la route)?, précise notre source. Terminons en précisant que "le problème de la côtière relève d'un manque d'entretien. Au dire du Docteur Ahoua Don Mello, Directeur général du BNETD, elle devrait être réhabilitée tous les 5 ans pendant 50 ans. Pour que la chaussée se stabilise". Ce qui en réalité, n'a pas été fait. A tel point qu'aujourd'hui, il faut parfois mettre 4 heures 30 mn à 6 heures et demie pour partir d'Abidjan à San Pedro.
B.M.