jeudi 13 novembre 2008 par L'intelligent d'Abidjan

Me Assi Emmanuel, dont la séquestration a suscité la colère des avocats de Côte d'Ivoire, a été rencontré au palais de justice du Plateau, lors du deuxième jour de grève des avocats. Il livre, dans cette interview, ses sentiments sur le mot d'ordre de l'Ordre des avocats de Côte d'Ivoire.

Les avocats sont aujourd'hui en grève. C'est un peu surprenant, mais ils se sont mobilisés pour une affaire qui vient de vous, suite à votre séquestration par la police sur ordre du procureur Tchimou, qui est contesté aujourd'hui. Comment ressentez-vous la mobilisation de vos confrères ?

Je suis heureux que l'Ordre des avocats se mobilise pour une affaire qui m'a concerné, mais qui aurait pu concerner tout avocat. Voilà pourquoi la mobilisation est forte, totale. C'est une solidarité à l'égard d'un confrère et j'en suis heureux.

Est-ce que cette mobilisation n'est pas aussi due à votre carrure dans le milieu des avocats ?

Non, la violation du domicile professionnel d'un avocat est une abomination. C'eut été le plus petit des avocats d'entre nous, encore que tous les avocats sont égaux, la mobilisation aurait été semblable.

Quel est le problème qui vous oppose au procureur Tchimou, au point que votre domicile soit violé ?

Je n'ai pas de problème avec Tchimou. A-t-il un problème avec moi ? Je ne saurais le dire, mais je constate qu'il a violé mon cabinet et j'entends tirer toutes les conséquences en Droit. Je vais initier toutes les actions qu'il faut contre cette infraction.

Justement, beaucoup de personnes disent que c'est la énième fois que le procureur Tchimou agit de la sorte. Entendiez-vous ce genre de récrimination de la part des justiciables et même de certains avocats ?

Le Bâtonnier, dans sa conférence de presse, a fait l'état de nos relations avec le procureur de la République. Ce sont des relations conflictuelles depuis longtemps. Même quand j'étais Bâtonnier en exercice, nous avions des relations conflictuelles avec lui et ça continue.

Le Bâtonnier a parlé de dictature professionnelle du procureur Tchimou. Est-ce que ce mot n'est pas trop fort?


Je ne suis pas habilité à apprécier les propos de mon Bâtonnier.


Les avocats sont aujourd'hui unanimes ils ont posé trois conditions, dont la révocation du procureur Tchimou. Etes-vous prêts à mener ce combat jusqu'au bout ?

Si le Bâtonnier et le conseil décident que nous menions ce combat jusqu'au bout, nous allons suivre.

Entretien réalisé par Valery Foungbé

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