jeudi 13 novembre 2008 par Le Nouveau Réveil

La 4e réunion du Cadre Permanent de Concertation (CPC) qui vient de se tenir à Ouagadougou a particulièrement insisté sur la question du financement du processus de sortie de crise, en demandant expressément au ministre de l'Economie et des finances d'établir sans délai un calendrier précis de décaissement de fonds, en accord avec la CEI, afin de permettre l'exécution dans les délais des opérations et tâches devant nous conduire aux élections.
Mais il est un fait qui n'a pas échappé à l'examen critique des membres du CPC à Ouaga : la Côte d'Ivoire n'a pas d'argent et la pluie de milliards promis par les bailleurs de fonds tarde à tomber. Pis, en 2009, le ministre de l'Economie et des finances, Charles Diby Koffi, doit vraiment se tourner les méninges pour non seulement faire face aux dépenses additionnelles et importantes de la sortie de crise, mais aussi trouver les moyens pour permettre à l'Etat d'honorer les hausses de salaires de certaines catégories de fonctionnaires dont le chef de l'Etat a déjà signé les décrets. C'est une situation désormais connue de tous, la Côte d'Ivoire a de plus en plus du mal à joindre les deux bouts, les caisses de l'Etat sont soumises à des tensions énormes et chaque fin de mois, c'est une véritable gymnastique que le ministre Charles Diby et ses collaborateurs sont obligés de faire pour honorer les engagements financiers de l'Etat vis-à-vis des fonctionnaires. Les ressources se raréfient au moment où les charges de l'Etat s'accroissent.
Certes, les fonctionnaires n'ont pas encore senti ces turbulences financières de l'Etat parce que leurs salaires "tombent" toutes les fins de mois, quelquefois avec de légers retards, mais les choses pourraient s'aggraver du jour au lendemain, surtout avec la hausse des salaires (à des enseignants d'université, des magistrats)
Quelques exemples édifiants, la revalorisation salariale des agents de catégories B du personnel technique de la santé est de 115 017F. Qui est le total de la prime de 80.000F et de la revalorisation indiciaire de 35.017F à eux accordées. Quant aux assistants des productions végétales et animales, leur traitement salarial actuel bondit de 175.017F, celui du personnel de la Fonction publique de 235.017F, les contrôleurs du travail de 245.017F et les instituteurs de 50.000F. Ces derniers qui projetaient une grève lundi dernier ont été appelés à la table des négociations par le gouvernement pour voir relever leur taux d'augmentation.
Quant aux professeurs d'universités et chercheurs, ils ont vu leur traitement salarial bondir de 100% pour certains.
Il y a aussi qu'en 2009, l'Etat a promis d'intégrer dans les rangs de ses fonctionnaires, les enseignants bénévoles des zones CNO. Quand, en plus de tout cela, on instruit le ministre de l'Economie et des finances de tracer un calendrier de décaissement précis de fonds en faveur du programme de sortie de crise, il y a de quoi s'attraper la tête avec les deux mains. Charles Diby peut-il faire mieux qu'il n'a déjà fait en 2008 ? Surtout quand l'on sait que chaque week-end, il est tenu de déposer des sacs d'argent au palais présidentiel. L'équation paraît difficile pour ne pas dire insolvable. Car de leur côté, les bailleurs de fonds, en dépit de tous les cris, attendent toujours un signal fort et clair. Or ce ne sont pas les discours du genre " Si y a pas élection le 30 novembre, ça fait quoi ? " qui vont les amener à délier leurs bourses.
Tous les ingrédients, on peut le dire, sont réunis pour que le chronogramme et la prochaine date des élections qui ont été demandés à la CEI butent une fois de plus sur des retards à cause du sempiternel problème financier.
Ceux qui veulent croire peuvent croire, mais les élections en 2009 promises par le CPC sont comme un antalgique qu'on donne au peuple pour calmer sa douleur et son impatience.
Akwaba Saint Clair

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