lundi 10 novembre 2008 par Nord-Sud

Le PIT a tenu la deuxième convention de son histoire. Elle a investi son candidat à l'élection présidentielle.

La Fondation Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix a fait salle comble. Les militants ont massivement répondu à l'appel de leur direction. La deuxième convention du Parti ivoirien des travailleurs (Pit), samedi, dans la capitale ivoirienne a connu un franc succès. Les couleurs, les chants et les grelots ont harmonieusement meublé les festivités.

Pour en arriver à ce résultat, la direction du Pit a mis les bouchées doubles. Elle a battu le rappel des troupes venues de toutes les contrées du pays.

Et, c'est sans surprise, que les militants, pour la quatrième fois, ont confié leur étendard au Pr. Romain Francis Vangah Wodié pour aller à l'assaut du fauteuil présidentiel.

Le soin est revenu à Martin Bléou, directeur national de campagne, de présenter le choix des Travailleurs.

De lui, il dira, entre autres: Je voudrais souligner la constance de Wodié, sa fidélité aux valeurs de progrès, son attachement à la paix, au dialogue, à la bonne gouvernance, sa clairvoyance. Depuis qu'il est tombé dans la politique, selon la belle formule de Léopold Sédar Senghor, Francis Wodié ne cesse de prôner la paix par la concertation. Visionnaire, tel le poète chez Victor Hugo, Wodié ne cesse d'insister sur la nécessité de la concertation nationale, c'est-à-dire du dialogue comme moyen de règlement des problèmes qui sont les nôtres, et cela afin d'éviter la cristallisation des positions et, par la suite, la confrontation, la violence. L'on n'a pas voulu l'écouter. Et, ce qui devait arriver arriva: depuis 1990, la Côte d'Ivoire est en crise, une crise qui s'est aggravée avec le coup d'Etat de 1990 et la rébellion de 2002.


Ouaga a atteint ses limites

Intervenant à la suite de son chef de campagne, Francis Wodié, ne s'est pas détourné de l'offre que ses militants lui ont faite en lui renouvelant leur confiance.

J'accepte, volontiers, d'être le candidat du Pit, mais aussi de tous ceux qui rêvent d'une autre Côte d'Ivoire, d'une nouvelle Côte d'Ivoire, a déclaré le leader du Pit en réponse à cette sollicitation.

Et, de poursuivre: Pourquoi insister, pourquoi persister; n'est-ce pas une candidature de trop, s'interrogeait récemment un journaliste de mes amis, qui doit, au nom de l'amitié mais surtout de la vérité, redresser certains sous-entendus; on va aux élections pour gagner, pour espérer gagner, mais pour nous, surtout pour faire gagner notre pays. Quand dans la nuit de la clandestinité, nous nous sommes, au risque de notre liberté et même de notre vie, engagés à changer la Côte d'Ivoire, ce n'est pas de cette Côte d'Ivoire que nous rêvions, cette Côte d'Ivoire d'intolérance, de catégorisation, de la division et du désordre organisé; non ce n'est pas cela que nous visions.

Le leader du Pit se convainc que le rêve commun a été trahi et dévoyé car, a-t-il dit, nous sommes revenus au pouvoir personnel en réveillant les vieux démons, et l'accaparement du pouvoir que nous combattions et déplorions dans l'opposition.

Le candidat des Travailleurs pense, en dépit de tout, que la résolution de la crise doit être l'affaire de tous les Ivoiriens.



Discours incohérents de Gbagbo


Pour sortir de la crise, on ne doit pas continuer à conclure ici et là des accords à dix, à cinq ou à deux, comme c'est le cas de l'accord politique de Ouagadougou, comme si le pays n'appartenait qu'à ceux-là. Or, la Côte d'Ivoire doit rester l'affaire de tous les Ivoiriens. L'accord politique de Ouagadougou qui a permis des avancées notables a atteint ses limites; On le vit, on le voit; Il faut changer de direction et d'orientation, a-t-il indiqué.

Il en veut pour preuve que, c'est une évidence, l'élection présidentielle prévue pour le 30 novembre n'aura pas lieu.

De dix mois prévus pour l'exécution de l'accord, nous sommes passés à vingt mois sans que nombre des problèmes majeurs, conditionnant la bonne organisation des élections aient été arrêtés () Plus grave, on ne sait jusqu'à présent quand cette élection aura lieu, comment elle se tiendra et qui va fixer la nouvelle date; cela fait désordre, cela inquiète, et cela est devenu insupportable, a-t-il dénoncé.

Et, de s'insurger: Les discours du chef de l'Etat ne sont guère rassurants, tant sont nombreuses les incohérences et les volte-face. Les jours pairs, il annonce allons vite vite aux élections, les jours impairs il annonce s'il n'y a pas d'élection ça fait quoi, il n'y aura rien; ce n'est pas sérieux, ce n'est pas digne et c'est inquiétant pour nous et pour le pays. Quant au Premier ministre, il affirme que la prochaine date sera fixée après un large consensus, sans nous dire en quoi il consiste après l'abandon du forum national; Il ne précise guère de quelle manière il entend obtenir ce consensus et avec qui.

Le juriste Wodié a martelé, en outre, que d'une manière ou d'une autre, la prolongation qui s'annonce ne doit pas dépasser trois à quatre mois; et c'est un sursis que les Ivoiriens accorderaient à leurs gouvernants.

Si passé ce délai, ils ne parvenaient pas à régler les problèmes pour organiser de bonnes élections, ils auront démontré leur incapacité à régler la crise, ils se seraient eux-mêmes disqualifiés, en montrant qu'ils ne peuvent pas ou qu'ils ne veulent pas trouver les solutions qu'il faut, a-t-il conclu.



Propos recueillis par K. Marras D.

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