lundi 10 novembre 2008 par Notre Voie

Romain-Francis Vangah Wodié a été désigné samedi, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro, candidat du Parti ivoirien des travailleurs à l'élection présidentielle. Aussitôt plébiscité par ses militants, le président du PIT a fait feu de tout bois. L'accord de Ouaga, Gbagbo, la Constitution ivoirienne, tout y est passé.
Fraîchement désigné candidat du Parti ivoirien des travailleurs (PIT), Romain Francis Vangah Wodié risque d'oublier sa campagne électorale pour un autre travail. Dans les jours à venir, il va continuer une campagne qu'il dit avoir déjà engagée contre l'Accord politique de Ouagadougou. Francis Wodié reproche au texte signé entre le président Gbagbo et le chef des rebelles, Guillaume Soro, ses faiblesses et le fait d'avoir été signé par les seuls belligérants, alors que son application nécessite l'apport de tous. Wodié réclame donc un autre accord de tous les Ivoiriens. Et ce n'est pas tout. Le professeur de Droit constitutionnel de l'Université d'Abidjan ne veut plus de la constitution ivoirienne de 2000. Il dit aujourd'hui avoir appelé à le voter en juillet 2000, juste pour sortir du régime militaire. Il annonce donc une autre campagne pour la réécriture de cette Constitution.
Mais Francis Wodié a fait toutes ces révélations sur son agenda secret devant les journalistes, au cours d'une conférence de presse, en dehors de la Convention qui l'a désigné pour représenter son parti dans la course à la présidence. Et pourtant, à la joie de ses militants, il a déroulé un discours programme susceptible de le propulser à la présidence par le suffrage universel afin d'opérer toutes les réformes que souhait son parti.
Ainsi, à la fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro, Wodié a d'abord invité les Ivoiriens à faire le bon choix lors de l'élection présidentielle à venir. Et le bon choix, selon ses propres termes, c'est le candidat du PIT. Pour lequel il demande la mobilisation de toute la Côte d'Ivoire qui doit tout mettre en ?uvre pour atteindre cet objectif. Pour nous, le monde commence par la Côte d'Ivoire et avec la Côte d'Ivoire, notre pays pour lequel nous avons de nobles ambitions que nous n'avons pu réaliser et que nous espérons pouvoir mettre en ?uvre avec l'élection présidentielle qui s'annonce. Cette fois-ci doit être la bonne pour le PIT !, a appelé le président du PIT à la convention nationale qui s'est tenue samedi dernier à Yamoussoukro.
Tout était prévu pour démarrer à 8 h. La convention nationale du Parti ivoirien des travailleurs (PIT) a, finalement, commencé peu après midi, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro. Et comme les autres rassemblements du genre, celui des travaillistes ivoiriens n'a pas dérogé à la règle du folklore. Ainsi jusqu'à midi et plus, les militants et sympathisants dont nombreux avaient pris d'assaut la capitale politique ivoirienne, dès la veille, continuaient d'arriver sur le lieu de la manifestation par vagues successives de tous les horizons. Certains chantant. D'autres dansant. Des artistes musiciens connus de la place sont également venus apporter leur note à la grand-messe du PIT. Comme si personne ne voulait se faire conter l'évènement. Dans le hall aménagé parce que la salle Félix Houphouët-Boigny était subitement devenue exigue, des écrans géants ont été dressés. Partout, les militants du Parti ivoirien des travailleurs arboraient fièrement leurs T-shirts à l'effigie de Francis Wodié, président de leur parti. C'est dans ce décor qu'arrivera, aux environs de 13 h, le leader du Parti ivoirien des travailleurs.
Après les civilités traditionnelles faites de libation par le chef de terre de Yamoussoukro, Nanan Yablé II, la convention nationale du PIT reçoit l'onction de la délégation de la capitale politique ivoirienne conduite par le délégué N'Da Lazare. Il se dit être fier que sa délégation qui n'a que 5 mois d'existence soit aussi honorée d'accueillir un tel évènement. Il est suivi du président du comité d'organisation N'Goulet Kouamé Bédiabé qui décoche quelques flèches aux adversaires politiques de son parti. N'en déplaise à ceux qui voudront voir le PIT appartenir à leur bloc. Sachez, Mesdames et messieurs que le PIT n'appartient et n'appartiendra jamais à aucun bloc. Le PIT appartient tout simplement à la Côte d'Ivoire tout entière, commente-t-il. Il indiquera par la suite que des types d'organisations politiques en Côte d'Ivoire, son parti est celui qui a franchi tous les obstacles dressés devant lui pour arriver à point nommé dans une période de maturité. 18 ans après pour la conquête véritable et l'exercice du pouvoir d'Etat. Prenant à témoin les chefs traditionnels et les responsables religieux, N'Goulet Kouamé Bédiabé dira que ce ne sont pas les pluies de milliards annoncés encore moins ceux qui ont démontré leur incapacité à conduire ce peuple vers des lendemains meilleurs qui pourront apporter à la Côte d'Ivoire paix et stabilité. Aussi, pour la renaissance de ce pays, proposera-t-il, restaurer la dignité de l'homme ivoirien à travers un réarmement moral de tous les citoyens.
Pour N'Goulet Kouamé Bédiabé, un seul homme en est capable. C'est cet homme que le peuple PIT réuni en ce jour voudrait confier aux autorités traditionnelles et à tous ceux qui ont encore le sens de l'honneur et de probité, s'offrant en mouton de sacrifice pour sauver notre belle Côte d'Ivoire d'une catastrophe humanitaire sans précédent, a déclaré le président du comité d'organisation. Pour Guillaume Tano, président du mouvement des jeunes du PIT (JM-PIT), le candidat doit être capable de relever les défis actuels : Notre candidat est un homme de paix, libéré de toute récrimination et ranc?ur, à l'abri de tout sentiment xénophobe, généreux et engagé à rendre notre pays et le monde plus humains. Il est un homme capable d'unir notre peuple qui sort d'un grand traumatisme tout en respectant sa douleur. Nous en avons besoin pour reconstruire ce pays dans la fraternité et la solidarité retrouvées. Et cet homme providence, selon le premier responsable de la jeunesse du PIT, est Francis Vangah Wodié. Le porte-parole des enseignants, Jérémie Kouadio ne dira pas le contraire. Pour lui le médecin qu'il faut à la Côte d'Ivoire malade est bel et bien le président du PIT. Le ministre Andoh Jacques, au nom des fédérations du parti s'inscrira dans la même veine que ses prédécesseurs. Mais lui, insistera pour que Wodié accepte d'être le candidat du PIT à l'élection présidentielle. Parce que la Côte d'Ivoire traverse une période difficile. Une période trouble. Toutes les fédérations unies veulent t'offrir en sacrifice à la Côte d'Ivoire pour la relever, précise-t-il. Les femmes ajouteront leur voix à celle des hommes.
Des partis frères apporteront leur soutien au PIT. Il s'agit notamment du RDR et du PDCI-RDA. Le clou sera fixé par Martin Bléou qui présentera le candidat Francis Wodié à travers un portrait fait de plusieurs facettes.

Robert Krassault
(Envoyé spécial à Yamoussoukro)

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