samedi 8 novembre 2008 par Le Temps

Plus rien ne va pour les chauffeurs de taxis. Les rumeurs d'enlèvement ont eu un impact négatif sur leurs activités. Qui enlève les enfants ? Rumeurs, intox, ou réalité ? Difficile de répondre à ces questions. Mais quant à la question quel impact sur leurs recettes quotidiennes des chauffeurs ? La réponse est immédiate. En effet s'il y a un secteur qui semble être handicapé par ces "rumeurs d'enlèvement d'enlèvements", c'est bien celui des taxis en général, et des taxis compteurs en particulier. Les chiffres sont fortement à la baisse. M. Kifolbien est enseignant dans un établissement scolaire privé de la Riviera 3. Le lundi 27 octobre dernier, après une journée laborieuse, il décide de regagner sa maison à bord d'un taxi compteur. En bordure du trottoir, un taxi hélé gare devant lui. Avant de prendre place à bord du véhicule, il propose au chauffeur la somme de 1500 FCFA. Le chauffeur accepte sans hésiter. Un tarif qu'il refuserait en d'autres circonstances. Au cours du trajet, il confiera à son client que depuis le matin, il en est à son 3e client pour une recette de 8500 FCFA. "C'est vraiment catastrophique", confit-il à son client. Ce chauffeur n'est pas le seul à se plaindre de cette situation. Le constat semble général. Pour mieux nous imprégner de la conjoncture que " les rumeurs d'enlèvement d'enfants " ont provoqué dans l'univers des chauffeurs de taxi compteurs et communaux, nous essayons de faire une promenade le mardi 28 octobre aux environs de 20 heures à bord de quelques taxis. Le choix est porté sur Yopougon " la cité de la joie ". Nous commençons par Bel-Air. L'ambiance quotidienne que connaît ce secteur est moindre. Nous arrêtons un taxi communal, " Wôrô-Wôrô ", et lui proposons la longue destination de Yopougon (Cité Verte). Pas de réticence. Le double tarif était de mise. Aussitôt à bord de l'engin, le conducteur du taxi aborde le sujet pendant que nous nous apprêtions à le lui demander. Il s'adresse à nous sur un ton un peu familier " Nous souffrons depuis que cette situation s'est présentée. Gagner 15000 FCFA par jour est un véritable parcours du combattant ", a-t-il indiqué. A partir de 20 heures, les clients sont très rares. Les quelques clients sont des hommes, qui d'ailleurs prennent toutes les précautions avant de monter à bord. Les rares filles attendent d'être à plusieurs ". Pendant qu'il nous explique leurs mésaventures, nous faisons le constat nous-mêmes, la majorité des taxis rencontrés sont pour la plupart vides. Traoré Ahmed, chauffeur de taxi " compteur " résident à Koumassi, qui fait le relais avec un de ses frères nous confiera que s'aventurer après 21 heures au volant d'un taxi compteur est synonyme de gaspillage de carburant. Car, la phobie due aux rumeurs d'enlèvement leur est très préjudiciable. "Pour combler le manque à gagner, nous sommes obligés d'être très efficaces dans la journée. Faute de quoi, on rentre chez soi sans rien ", nous expliquent deux chauffeurs pris dans la main courante à Abobo. C'est donc dire que le secteur est fortement sinistré par ces temps d'enlèvement d'enfants.

Gninlkita C.

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