Dans notre parution de mardi dernier, nous avons annoncé que l'édition du magazine Jeune Afrique portant à la une, l'interview du Premier ministre Alassane Ouattara a été empêchée de paraître pendant 72 h. Nous appuyant sur le temps mis avant sa mise en vente et des informations à notre disposition, nous avons conclu à une censure de la part du régime, voire de celui qui l'incarne, le président de la République. Voulant nous reprendre sur cette information, deux de nos confrères, hier, ont plutôt apporté de l'eau à notre moulin. Le premier, ?'le Nouveau Réveil'', pour des raisons que nous ignorons, a cru bon d'indiquer, après nous à ce sujet, à ses lecteurs ce qui s'est réellement passé. Par solidarité certainement avec nous, le confrère tente d'expliquer dans un encadré en page 4 : le dernier numéro de Jeune Afrique qui devrait être disponible dans les kiosques depuis le début de la semaine a été bloqué par les services de la douane parce que le dédouanement n'avait pas encore été fait jusqu'à mardi. Il n'ira pas plus loin. Il ne se posera même pas la question de savoir pourquoi le dédouanement n'avait pas été fait pendant des jours contrairement aux pratiques reconnues en la matière si et si seulement si, le problème ne se posait qu'en ces termes. Le second, ?'Le Temps'', pour des raisons qui sont évidentes (ce journal ayant choisi de peindre en noir tout ce qui est Alassane Ouattara et son parti) a barré sa Une en s'écriant : Voici la vérité ! et en martelant que le président du RDR faisait de l'intox comme s'il commentait une déclaration de ce dernier. Parcourant le trajet du transitaire, ce quotidien bleu nous apprend qu'un des colis du paquetage a été trouvé percé, ce qui a nécessité une enquête accélérée. En définitive, le lot est remis à la structure chargée de la distribution du magazine. A partir de là, ?'Le Temps'' se pose la même terrible question que nous : Pourquoi cette société (la structure chargée de la distribution, NDLR) n'a pas mis sur le marché l'interview du président du RDR. Et au confrère de répondre lui-même : Seuls les responsables de cette société peuvent donner une réponse apodictique. La preuve que notre confrère n'est pas allé jusqu'au bout de son investigation. Peut-être qu'il aurait appris ce que nous avons indiqué et qu'il attribue abusivement au président du RDR. En définitive, ?'le Nouveau Réveil'' qui nous surprend parfois dans ses parutions et ?'Le Temps'' qui croit que voir le monde en noir autour du président du RDR peut aider son camp, sur cette question, n'apportent aucun élément qui puisse nous confondre. Bien au contraire. Le sabotage qu'indique le premier, la grève du zèle et les pressions souterraines exercées sur le personnel de la structure de distribution du magazine panafricain qui transparaissent dans l'article du second, sont autant d'éléments qui confirment l'information que nous avons donnée.
Edgar Kouassi