vendredi 7 novembre 2008 par Fraternité Matin

Le président de la Force spéciale, Pouho Richard, dément et accuse.

Monsieur le président de la Force spéciale Lima, la presse s'est faite l'écho de 500 de vos ex-combattants qui ont décidé de militer au Rassemblement des Républicains (Rdr). Vous êtes à notre rédaction à ce sujet, alors que dites-vous en guise de réaction ?

Nous ne reconnaissons pas les auteurs de ce genre de déclaration. La Force spéciale Lima de Toulepleu dont je suis le président n'est pas concernée. M. Diri Nestor, qui se réclame président de Lima, est allé au profilage à Toulepleu en passant par Mme Anne Ouloto qui lui a donné une forte somme pour qu'il crée un groupe d'auto- défense pour le Rdr. C'était du 19 au 20 août quand nous avons fait le profilage à Toulepleu. C'est en ce moment là que Diri Nestor a reçu 31 éléments profilés de son village. Pour rendre compte à Mme Anne Ouloto qui l'a envoyé au village pour créer un groupe d'auto- défense pour son parti, il est obligé de recruter des éléments de tous bords ici à Abidjan que nous ne reconnaissons pas. Ils se retrouvent dans un hôtel à Marcory et, organisés par le Rdr, déclarent que 500 ex-combattants de la Force spéciale Lima de Toulepleu ont viré au Rdr. C'est archi-faux.
Quel montant M. Diri Nestor a-t-il reçu de Mme Anne Ouloto ? Reconnaissez-vous certains des dissidents comme étant membres de la Force spéciale Lima ?
C'est Dénis Médard seulement que je reconnais comme ex-soldat de Lima. Sinon tous les autres n'ont jamais été des combattants.
Et Diri Nestor ?
Diri Nestor lui-même n'a jamais été combattant. C'est un mécanicien qui réside à Abidjan. Il n'a jamais été au front.
Et pourtant il s'est présenté à notre rédaction comme étant le président fondateur de Lima.
C'est son habitude. En 2007, lui et ses amis auraient dit, à Cocody Mermoz où ils résident, que Gbagbo les a trahis. Le 23 août 2007, Mondé Apollinaire, qui se dit chef d'état-major de Lima version Diri Nestor, avait dit et cela a été relayé par Le Patriote : Gbagbo nous a trahis.
Je tiens à préciser que Gbagbo n'a jamais signé un contrat avec qui que ce soit. Chacun s'est levé pour aller libérer sa région et la patrie. Donc Gbagbo ne trahit personne et il ne doit à personne.
Quelle est la situation actuelle de votre mouvement ? Combien de personnes compte-t- il ?
Je ne peux pas donner un chiffre exact. Mais nous sommes environ trois mille ex-combattants de la Force spéciale Lima.
Ont-ils tous été profilés ?
Deux mille l'ont été parce qu'il en existe à l'intérieur du pays. Mais il y aura un ratissage.
Où sont-ils basés ?
La plupart se trouvent à Toulepleu.
Que sont-ils devenus aujourd'hui ? N'est-ce pas l'oisiveté qui justifie cette déperdition ?
Non, nous attendons le désarmement. Nous sommes au stade du profilage. Après cette phase, il y aura la réinsertion. Donc, tout le monde attend ce processus.
Vous ne reconnaissez donc pas les 500 ex-combattants en question ?
Non, je répète que nous ne sommes pas concernés par cette affaire. Nous ne les reconnaissons pas. Ce ne sont pas des ex-combattants.
Avez-vous échangé avec Médard avant son départ et vous a-t-il fait savoir qu'il comptait partir ?
Non. Il ne nous a rien dit. D'ailleurs, il rentrait le 29 octobre d'une mission à l'intérieur du pays. Quand à ma grande surprise, il a fait une déclaration dans certains journaux. Ce que j'aurais appris par ses amis, c'est que le Rdr leur aurait promis une forte somme d'argent, selon Diri, et qu'il fallait qu'il soit présent pour le partage. Mais jusqu'ici, je ne lui ai encore rien demandé.
Quelle est la réaction de vos éléments qui sont à Toulepleu ?
Je les ai informés et certains ont lu les journaux. A la question de savoir ce que Diri mijote à Abidjan, je leur ai dit que je n'en savais rien. Il le fait peut-être pour sa tendance Lima. Etant donné qu'il a créé une tendance à la résidence du sous-préfet à la veille du profilage.
Dans quel objectif ?
Pour créer un groupe d'auto- défense pour le Rdr comme cela lui avait été demandé. Donc, il fallait qu'il trouve des éléments pour dire qu'un groupe d'auto-défense du Rdr existe effectivement à Toulepleu. Mais ça a été un échec puisqu'il n'a eu que 31 éléments profilés issus de son village.
Quelle a été votre réaction quand il a utilisé la dénomination Lima ?
Nous sommes actuellement en pleine préparation des élections. On ne peut donc pas brutaliser les gens. Sinon, en principe la Force spéciale Lima est une organisation bien structurée. On devait mettre de l'ordre dans nos rangs. Mais la vie politique est sensible et il faut éviter de déranger les gens. L'essentiel, nous informons nos amis. A cet effet, je les invite le 09 novembre, à une grande réunion à Koumassi dans une école primaire près du terminus du bus 32.
Des gens parlent de trahison parce que les éléments ne sont pas encore réinsérés alors que la crise perdure. Comment arrivez-vous à gérer cette situation ?
C'est ce que je disais tantôt. Ceux qui affirment que Gbagbo nous a trahis ont tort. Si j'étais le président, j'allais les traduire en justice. Autant je n'ai pas signé de contrat, autant le Chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, n'a jamais signé de contrat avec qui que ce soit. Il n'a dit à personne d'aller libérer son village. Chacun s'est levé volontairement pour aller libérer sa région et la Côte d'Ivoire. Donc, on n'a pas à dire que Gbagbo m'a trahi. Ce n'est pas Gbagbo qui a demandé d'aller libérer notre région.
Que répondez-vous à ceux qui pensent ainsi ?
Nous leur disons qu'ils ont tort. Le Président Gbagbo peut nous récompenser s'il le veut, mais ce n'est pas une obligation. Nous ne devons pas dire qu'il nous a trahis, il n'a trahi personne.
Quelle sanction envisagez-vous de prendre contre Médard?
Il est libre d'adhérer au Rdr, mais il n'y va pas avec les éléments de la Force spéciale Lima.
Est-il interdit à vos éléments de militer dans les partis politiques ?
Non, ce n'est pas interdit, mais ils ne doivent pas aller dans des partis politiques pour parler sous l'étiquette de la Force spéciale Lima. Ce sont des citoyens libres de militer dans le parti de leur choix. En revanche, Médard ne doit pas dire que je vais avec 500 ex-combattants. Ce qui est faux.
Mais ceux qui sont partis disent avoir combattu par ignorance. Et que c'était du mensonge.
C'est lui qui peut le dire, mais les rebelles qui étaient en face de nous sur le terrain sont connus et nous connaissons celui qui les avait envoyés.
J'en profite pour inviter les ex-combattants des FS Lima à aller se faire enrôler pour donner la victoire au Président Laurent Gbagbo à la présidentielle.

Interview réalisée par
Paulin. N. Zobo
Collaboration Emmanuel Kouassi

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