vendredi 7 novembre 2008 par Le Nouveau Réveil

La lucarne ouverte par Le Nouveau Réveil sur le PDCI-RDA à la veille de la présidentielle en Côte d'Ivoire m'interpelle en tant militant de ce parti. Car la démocratie a quelque chose de merveilleux ! C'est son exigence à tout citoyen d'un pays démocratique d'exprimer sa liberté. Soit il décide d'observer une neutralité en se déclarant membre de la société civile ; soit il milite activement dans un parti politique. Dans le premier cas, il n'est ni membre d'un parti ni partisan d'un quelconque leader politique. Dans le deuxième cas, il milite activement dans le parti politique de son choix et a l'obligation de le défendre et de vendre son image dans ce cadre multipartite. Moi, j'ai décidé de militer depuis 1990 au PDCI-RDA et j'y suis encore. Ne pas réagir ou me taire après ce que j'ai lu serait trahir mon esprit de militant aimant profondément ce parti et se battant au quotidien pour la reconquête du pouvoir d'Etat. Je ne suis membre d'aucune instance mais militant de base et vice-président d'une structure spécialisée dans laquelle je ne me fais aucune illusion. Mais ce qui a été écrit sous la plume de AKWABA SAINT CLAIR est une occasion de notre remise en cause commune sur notre vision de ce parti à la veille de cette présidentielle.
Le PDCI-RDA a fait l'histoire de la Côte d'Ivoire et continuera de faire son histoire en écrivant ses plus belles pages malgré ce break de neuf ans dans une opposition politique mal comprise. Il a, depuis le 9 avril 2008, soixante deux ans (9 avril 1946 - 9avril 2008)! Il est le plus vieux parti du microcosme politique ivoirien. Il a à son actif quarante années d'expériences dans la gestion du pouvoir d'Etat (1959-1999). Il est le deuxième parti le plus vieux d'Afrique après l'ANC (1912). Il fait partie des partis politiques les plus anciens au monde avec l'ANC, le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) du Mexique et le parti Libéral Japonais. Le PDCI RDA n'a rien à envier à qui que ce soit en Côte d'Ivoire et en Afrique. Dans cette démocratie multipartite dans laquelle il se trouve depuis 1990, les Ivoiriens lui ont été reconnaissants pour sa lutte d'émancipation pour la libération de notre pays du joug colonial et pour ses actions de développement et de progrès. Ses actions glorieuses ont permis à la Côte d'Ivoire d'être le poumon économique de cette sous région africaine. Grâce au génie politique d'un homme d'Etat exceptionnel Félix HOUPHOUËT-BOIGNY. Ce qui lui vaut aujourd'hui, malgré toutes les meurtrissures dont il est l'objet, d'être profondément dans le c?ur des Ivoiriens. Qui regrettent leur passé récent de pays de paix, de progrès et de développement avec ce parti au pouvoir. Ce parti, même vieux, n'a pu être sclérosé. Il a su s'adapter aux contingences du moment et a su conquérir le c?ur des jeunes que nous sommes. A l'heure des NTIC et au moment où le monde bouge et change, le PDCI-RDA devrait présenter un visage d'un parti qui en veut et qui se dote des capacités modernes d'organisation et de communication. Le président Henri KONAN BEDIE, président du PDCI RDA, assurant la continuité dans le changement après le décès du principal fondateur de parti à l'issue des congrès extraordinaires 3ème (30 avril 1994) et 4ème (4 avril 2000) et des 10ème (10 octobre 1994) et 11ème congrès (7 avril 2002), avait promis de moderniser le parti. C'est sous sa présidence, après le 10ème congrès ordinaire que le parti a connu des structures et instances comme les commissions techniques, les Délégations communales et départementales, le Conseil politique, le Grand conseil en dehors de ce que le parti connaissait comme organes ordinaires tels que le Bureau politique, le secrétariat général avec des secrétaires nationaux. C'est encore sous le président Henri KONAN BEDIE que le parti est passé de Secrétariat général avec des secrétaires nationaux au secrétariat général avec des secrétaires généraux adjoints et des assistants en plus des secrétaires nationaux. Et pour mieux harmoniser ses actions en faveur de l'encadrement régional des militants, il a institué les postes de vice-président. Une telle organisation qui a l'avantage du respect de la division du travail pour une efficacité dans l'encadrement des militants et devrait être imbattable sur toutes les questions politiques en tant que parti avant-gardiste et d'expériences. Mais le problème du PDCI RDA à la veille de cette présidentielle est de deux ordres : le nombre pléthorique des membres de ses organes de décision et d'exécution (Bureau politique et secrétariat général) et l'esprit de positionnement à tous les prix auprès du chef. Dans un parti politique, le Bureau politique et le Secrétariat général sont constitués des militants qui ont fait leurs preuves dans le parti et capables de mettre leurs expériences et leur compétence politique au service du parti dans ces organes de décisions et de d'exécution. Au PDCI RDA, je ne suis pas, au moment où j'écris ces lignes, capable de dire combien ils sont exactement au Bureau politique, 800, 1000, 2000 ? Même les plus grands partis politiques au monde n'ont pas autant de membres : l'UMP et le PS en France, et le parti communiste chinois. Avec des organes de décisions et d'exécution aussi bourrés de membres, quelles discussions sérieuses peuvent-ils entreprendre ou avoir dans le secret des délibérations ? Rien du tout ! C'est le terreau tout fabriqué pour la méfiance et la suspicion en ces temps glorieux d'infidélité, de trahison et de reniement de soi. Du refus d'assumer son histoire et de s'offrir au plus offrant ! L'esprit de positionnement auprès du chef est ce qui tue et tuera notre parti avant et pendant cette bataille électorale cruelle qui s'annonce. A regarder de près, dans ce grand parti, on a l'impression que c'est la courtisanerie qui détermine le vrai militant. Il est plus important pour des hauts responsables d'"être dans l'antre du chef ; si le chef me voit c'est que je travaille" telle est la devise dans ce parti. Là où le chef se trouve ils sont nombreux à y courir. Tous se comportent comme si on était au pouvoir ! Organisez une manifestation, si vous avez la chance que le chef vous fait l'honneur d'être présent vous serez débordé dans votre organisation et les chaises en première ligne ne suffiront pas pour le protocole mis en place. La culture du clan dans notre parti crée le doute dans la manifestation de la solidarité dans un parti politique. On préfère murmurer, aller calomnier que de dire la vérité entre hauts responsables ou militants de base à l'intérieur du parti. Et c'est tout ça qui retarde la vie du parti et sa marche glorieuse vers la reconquête du pouvoir d'Etat. Dans ce parti, tout sent le folklore, l'esprit de jalousie et de médisance pour accéder à l'affection du chef. Pourtant, Henri KONAN BEDIE avait annoncé les couleurs de la modernisation du parti qui ne devrait pas seulement s'arrêter à la modernisation des structures et des instances mais aussi du fonctionnement. Dans son fonctionnement, le parti a des charges variables (électricité, téléphone, eau, entretien des locaux et des véhicules, fournitures de bureau, missions) et les charges invariables (salaires du personnel, indemnités) Un parti moderne est un parti dont le programme annuel est connu de tous les militants. Il est planifié et est budgétisé. Les militants savent ce que le parti a convenu d'organiser tout au long de l'année, de janvier à décembre. Son budget doit comprendre trois volets les cotisations des militants, la vente des gadgets à l'effigie du parti et des ressources additionnelles. Pendant que nous sommes à l'opposition politique, notre parti a une chance inouïe de bénéficier du financement public des partis politiques. Ce qui devrait constituer une manne significative capable de permettre au parti de mieux s'organiser et de planifier ses activités dans la transparence et dans la clarté d'un parti qui n'a rien à cacher. Et dont la manière de faire et d'agir devrait être une source supplémentaire de motivation de confiance pour tous ses militants et pour tous les Ivoiriens. A ce niveau, ce sont les rumeurs qui alimentent les causeries des militants. Il parait que le parti bénéficie du financement public, patati patata ! Tout cela est démotivant! Au-delà de ce que je viens de décrier ; le 11ème congrès a, dans une de ses résolutions, recommandé au président Henri KONAN BEDIE de ramener le PDCI RDA au pouvoir d'Etat. Ce qui est tout un programme avec ce que cette vilaine guerre nous impose comme engagement à tout faire pour sauvegarder l'héritage du père fondateur et de donner espoir aux Ivoiriens quant à un PDCI RDA capable de rebâtir la Côte d'Ivoire et de lui redonner sa place de pays émergent indûment perdue. Tel qu'implanté sur le territoire national, le PDCI RDA est un parti imbattable dans une élection démocratique, libre et transparente. 123 délégations communales et départementales, 7000 secrétaires généraux de section et des dizaines de milliers de présidents de comités de base. Où sommes-nous dans cette opération d'identification et d'enrôlement des Ivoiriens ? Quelle stratégie avions-nous mise en place pour mieux sensibiliser, motiver et mobiliser nos nombreux militants ? Que faisons-nous pour préparer activement les vrais meetings de campagne et les débats télévisés qui vont s'en suivre? Simplement et abusivement, on est tous confiant dans une majorité ignorée et inencadrée. Et dans l'expectative, les jours approchent et on se regarde parce que notre position dans l'opposition est plus confortable. Tel que le régime du FPI a meurtri les Ivoiriens dans sa honteuse et régressive politique de refondation, le PDCI RDA devrait être capable de constituer une alternance crédible à la décadence du régime de Laurent GBAGBO. Malheureusement, nous sommes tombés dans la suffisance mal contenue d'une majorité sociologique qui refuse de faire face aux défis de cette reconquête du pouvoir d'Etat à notre portée. Pendant que le monde bouge et change et que tout est organisé dans un avant-gardisme d'un modernisme imposé par ce nouveau millénaire. Et demain, nous crierons tous qu'on nous a volé notre majorité alors que nous n'avons rien entrepris pour anticiper notre victoire. Il est temps de se ressaisir avant que nous ne nous mordions les doigts. En trahissant par deux fois la mémoire de Félix HOUPHOUËT-BOIGNY après le coup d'Etat des idiots de 1999. Ce sera inacceptable et là non plus n'est pas mon souhait.
Ange DAGARET DASSAUD
angedagaret@yahoo.fr

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