jeudi 6 novembre 2008 par Le Nouveau Réveil

Suite à l`arrestation et à l`incarcération à la MACA de Assé Alafé, journaliste et Directeur Général de Socef-Ntic, société éditrice du quotidien L`Intelligent d`Abidjan et mensuel, le président du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d`Ivoire, Dénis Kah Zion, par ailleurs DG du groupe de presse " Le Réveil " a effectué dans l`après-midi d`hier, une visite dans les locaux du quotidien. Il s`agissait pour le premier responsable du Gepci d`apporter son soutien aux journalistes. Il a échangé à cet effet avec l`ensemble de la rédaction au grand complet.

Monsieur le rédacteur en chef, cher jeune frère,
Chères cons?urs et chers confrères,

Je suis là cet après-midi avec le c?ur meurtri par rapport à ce que, tous nous savons. L`interpellation et l`arrestation de mon jeune frère Assé Alafé. Déjà toute la journée de mardi nous l`avons passé à la Sûreté. Nous savons comment nous avons été humilié, d`une manière ou d`une autre. Je pèse bien mes mots. Parce que, être appelé à une conférence de presse et moi même en tant que responsable d`une structure le Gepci, me demander d`arriver à la Sûreté à 15h30 pour une déclaration de presse qui finalement a eu lieu à 18h45, moi j`ai appelé ça une humiliation. Mais je ne suis pas là pour faire des commentaires sur cet acte. Je voulais tout simplement vous dire que je suis là ce soir d`abord en tant que journaliste, Directeur général d`un groupe de presse, Le Réveil et président du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d`Ivoire (Gepci). Je suis là, mais les membres du bureau et moi, avons pris l`affaire en main. Nous sommes donc en train d`échanger et de discuter. Mais il nous a paru nécessaire qu`en tant que premier responsable de ce Groupement des Editeurs de Presse de Côte d`Ivoire, donc de tous ceux qui ont des entreprises de presse en Côte d`Ivoire, de venir vers vous, travailleurs de l`entreprise de presse Socef-Ntic. D`abord en premier, vous exprimer toute notre compassion. Alafé est bel et bien vivant, la prison dit-on, est faite pour les hommes. On y passe mais on n`y reste pas. Nous devons tous considérer que c`est une situation qui est arrivée. Aujourd`hui Alafé se trouve là où il se trouve. Mais nous Editeurs, le message que nous avons à vous donner, Monsieur le Rédacteur en Chef, à vous et à tous vos collaborateurs, c`est de rester sereins. C`est de rester calmes. Disons, c`est d`être à la tâche à tout moment. L`interpellation, l`arrestation d`Alafé peut être aussi assimilée à ce qu`on peut appeler le bâillonnement de la presse. Si aujourd`hui vous arrêtez de travailler et donc de publier ce que vous publiez tous les jours, je pense que l`objectif de ceux qui l`ont interpellé, de ceux qui l`ont arrêté aura été atteint. Je ne parle pas de menace sur la liberté de la presse. Mais je dis que dès lors que le propriétaire d`une entreprise de presse se trouve dans la situation dans laquelle il est, toute autre situation peut se produire. C`est à dire, même l`arrêt immédiat du travail. Moi je vous ai trouvé en train de travailler. Même hier, vous étiez dans plusieurs courses, mais vous avez produit un journal aujourd`hui. Je suis donc venu vous apporter tout le soutien du GEPCI. Nous serons à vos côtés à tout moment. D`abord pour toutes les démarches qu`il faut engager pour que Alafé sorte de la prison, pour toutes les démarches qu`il faut engager pour que un collectif d`avocats soit constitué pour qu`il soit défendu. Nous le ferons avec l`Union nationale des journalistes de Côte d`Ivoire (Unjci), nous le ferons même avec le Syndicat des agents de la presse privée de Côte d`Ivoire (Synappci), avec l`OLPED, avec la CNDPCI. Je le dis mais les contacts ont déjà été pris. Certes votre maison a un Conseil mais il nous appartient aussi de manifester notre solidarité vis à vis de l`éditeur de presse qu`est Alafé mais aussi à l`endroit de tous les travailleurs de cette maison. Les avocats feront le travail. Je n`ai pas de commentaire à faire sur le contenu de la déclaration du porte parole de la Police. Les avocats vont y travailler. Et comme c`est une affaire en flagrant délit, nous pensons que dans la quinzaine il sera entendu et le jugement sera rendu. Nous serons à vos côtés pour que le journal continue d`être sur le marché. Nous ne sommes pas venus vous garantir des salaires mais nous sommes venus vous dire que nous serons à vos côtés. Chaque mot a son poids. Nous serons à vos côtés pour que L`Intelligent d`Abidjan soit sur le marché tous les jours. Nous nous mettons à votre disposition pour que nous discutions tous les jours. Nous aussi n`aurons pas besoin d`être touché pour venir ici. Nous serons à vos côtés. Je voudrais aussi vous dire que la cible, peut être, est atteinte mais cherche-t-on encore d`autres cibles à atteindre ? C`est pour cela que le Gepci voulait aussi vous demander de travailler en toute sérénité, de ne pas céder à la provocation. De peser et de sous peser les termes que vous aurez à utiliser dans cette période. Faites votre métier de journaliste avec professionnalisme, dans le respect de l`art, de l`éthique et de la déontologie. Même une virgule mal placée pourrait être utilisée par l`adversaire qui pourrait encore agir. Je voulais vous exhorter à travailler et à bien travailler, à produire comme vous le faisiez habituellement pour que personne ne trouve autre chose à dire et que personne ne cherche à vous piéger. Pour le reste, Alafé a été arrêté, je sais que dans la presse ivoirienne, on cherche d`autre Alafé. Je sais de quoi je parle. Mais ne prêtons pas le flanc aux gens. Je voulais donc vous souhaiter courage, perspicacité, efficacité mais surtout sérénité. Voilà le message que j`avais à vous donner au nom du Gepci. Une fois de plus, je dis que nous sommes à votre disposition. Personnellement je suis à votre disposition. Discutons de tous les problèmes pour que L`Intelligent d`Abidjan continue d`être sur le marché.

Propos recueillis par
Jocelyne BALLOT
L`Intelligent d`Abidjan

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