mercredi 5 novembre 2008 par Le Patriote

La vérité est belle quand elle est nue, disent les sages. Cependant, tout le monde n'est pas prêt à affronter sa nudité. C'est le cas du régime en place. Le docteur Alassane Dramane Ouattara, dans son interview accordée à Jeune Afrique a dit la vérité, sa part de vérité. Mais une vérité qui, apparemment, n'a pas du tout plu au Prince et son entourage. Au point de retarder la parution de l'hebdomadaire panafricain de 72 heures. Et pourtant, les réponses données par le Premier ministre d'Houphouët-Boigny au cours de cet entretien sont connues de tous. La corruption au concours de l'ENA, de la police, de la gendarmerie et dans la filière café-cacao n'est pas un scoop. Pour s'en convaincre, demandez aujourd'hui à un étudiant ou à un jeune si le mérite seul suffit. Il vous répondra par la négative. Soit, vous avez des attaches solides au palais présidentiel, soit, le compte en banque de vos parents ou tuteurs est plein. Tous les Ivoiriens savent de quoi je parle. Ils savent comment se passent les concours d'entrée à l'ENA, à l'Ecole de police ou de gendarmerie. Tout se monnaie, tout se joue avec la corruption et le tribalisme. C'est affreux ! Lorsque j'étais Premier ministre, tout cela n'existait pas ou très peu, et les sanctions étaient systématiques, a-t-il souligné. Pour la filière café-cacao, l'ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international ne fait que donner son avis quant à la manière dont cette filière est gérée. Pour lui, malgré l'avènement du comité de gestion, les producteurs continuent toujours de subir l'action nocive des spéculateurs et autres intermédiaires. Il faut que l'Etat réinvestisse dans ce secteur et entre en compétition avec les grands groupes privés, suggère-t-il. Alors que pour lui, l'Etat actuellement est confiné dans des tâches et responsabilités administratives. C'est une erreur. Il doit à nouveau jouer son rôle dans la collecte, la commercialisation et l'exportation, conseille le président du RDR. Le patron des Républicains n'a pas manqué de dénoncer l'opacité dans la signature des contrats pétroliers ainsi que la gestion de leurs ressources. D'autres faits que connaissent bien les Ivoiriens. Il faut réaliser un audit sur tous ces contrats, pétrole et hors pétrole. C'est une simple affaire de bonne gouvernance, rappelle-t-il. En ce qui concerne les déchets toxiques, le président Alassane Dramane Ouattara n'est pas d'accord avec la démarche adoptée par le président Laurent Gbagbo dans l'affaire Trafigura. Il déplore le fait d'avoir transigé avec la société responsable du déversement des slops du Probo Koala à travers le district d'Abidjan. Il fallait laisser la justice suivre son cours, puis transiger éventuellement sur la base de la décision qu'elle aurait prise. Il fallait aller au procès avec Trafigura tout en procédant à l'élimination complète des déchets. Ce qui n'est pas encore le cas, a-t-il regretté. Quant aux graves violations des droits de l'homme, si le mentor des républicains est pour le pardon, il n'en demeure pas moins selon lui, que la justice ne puisse au préalable faire son travail. Certes pour lui, il faut tourner la page. Mais après l'avoir lue. Il faut de nouveaux procès à propos des actes fondamentaux qui ont meurtri la République et pardonner ensuite à leurs auteurs. L'Etat de droit est à ce prix, soutient le Bravetchè. De quoi effaroucher beaucoup de pontes du régime FPI à la conscience lourdement chargée. C'est pour tous ces faits malheureux que le Premier ministre d'Houphouët-Boigny estime que la Côte d'Ivoire a régressé gravement sous la Refondation. Pour lui, une chose s'impose désormais. La sortir du gouffre et libérer les Ivoiriens qui souffrent. Comme il l'a déjà fait au temps du président Félix Houphouët-Boigny, il est encore prêt à le faire aujourd'hui. Car il a, selon lui, les capacités et les compétences pour redresser la situation. A ce sujet, le docteur Alassane Dramane Ouattara a répondu à tous ceux qui pensent que son ambitieux programme va surendetter la Côte d'Ivoire et la rendre plus dépendante en ces termes : Il faut savoir ce que l'on veut : c'est développer la Côte d'Ivoire et sortir du marasme un pays qui, il y a quinze ans, pouvait être rangé dans la catégorie des pays émergeants. Je mobiliserai des ressources aux conditions que j'aurai moi-même arrêtées, et ceux qui pensent que je vais pour cela rendetter la Côte d'Ivoire se trompent. Pour mieux mesurer le poids de ces mots, le candidat du RDR donne rendez-vous aux Ivoiriens à la prochaine présidentielle. Je crois que j'ai de bonnes chances, effectivement. Si l'on compare les programmes respectifs des candidats, honnêtement, il n'y a pas photo comme on le dit , reste-t-il convaincu. Une conviction qui sans aucun doute fait grincer des dents du côté du palais présidentiel.

Jean-Claude Coulibaly

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