mercredi 5 novembre 2008 par Le Patriote

Triste souvenir ! Tout de même, le 4 novembre 2004 reste un jour mémorable pour les travailleurs du quotidien Le Patriote. Eux qui ont vu, ce jour- là, tout leur matériel de production réduit en cendres, par "les jeunes patriotes" aux ordres du pouvoir. Cela fait exactement quatre ans que ces jeunes dés?uvrés, mus par la haine, la violence et, surtout, gonflés à bloc par les théories xénophobes du régime en place, mettaient le feu au siège et à l'imprimerie du quotidien Le Patriote à Abidjan. Ce, conformément à l'exécution du plan de musellement de la presse nationale et internationale, concocté depuis le palais. Munis d'armes à feu, de machettes, de gourdins, de bidons d'essence, de boîtes d'allumettes, les badauds, scandant des propos haineux contre le Patriote, sont arrivés sur les lieux par vagues successives. Forçant le portail de l'entreprise, ils ont jeté des "cocktails molotovs" dans le bâtiment administratif qui abrite la rédaction, le Service commercial, la comptabilité et les bureaux. Pendant ce temps, d'autres, ne parvenant pas à défoncer le portique de l'entrée de l'imprimerie, font couler le liquide inflammable jusqu'à la rotative avant d'y mettre le feu. Suite à cette sale besogne, presque tout est parti en fumée. Les dégâts sont inestimables, selon la direction de l'entreprise, puisque tout le parc informatique, mémoire du journal, et l'imprimerie sont réduits en un amas de débris. Toutefois, en ayant le nez creux, le personnel a dû être évacué, dans la précipitation, quelques minutes seulement avant l'éruption du volcan ravageur que représentaient ces "jeunes patriotes". Ce qui a épargné votre journal de connaître une perte en vie humaine pendant ces événements. L'arrivée tardive des Sapeurs pompiers n'a rien pu faire.
Comment en est- on arrivé- là ?
Le pouvoir voulant en découdre avec les rebelles qui occupent 60% du son pays, a enclenché le bombardement des positions des hommes de Guillaume Soro. Ainsi, par le biais de "l'Opération Dignité", pilotée par Philippe Mangou, alors Commandant du théâtre des opération (Com'Théâtre) à Yamoussoukro, une offensive meurtrière est lancée sur les grandes métropoles de la partie septentrionale du pays. Les militaires loyalistes bombardent donc un camp militaire français, occasionnant la mort de neuf soldats de la Force Licorne. Et, selon l'opinion, c'est pour mener cette action dans un pays coupé du reste du monde qu'il a été demandé de réduire Le Patriote au silence. Tout comme la presse internationale RFI, BBC, et Africa N°1 dont les émetteurs ont été sabotés. Bien avant le Patriote, les casseurs ont mis sens dessus sens dessous le siège du journal " 24 Heures", avant de l'incendier. Amenant même ce journal à mettre la clef sous le paillasson, pendant un long moment, mettant à la rue plus d'une trentaine de pères et mères de familles. En tout cas, "les jeunes patriotes" ont semé ruines et désolation. Mais, le Patriote, convaincu de la justesse de son combat pour l'avènement d'une Côte d'Ivoire juste et égalitaire, refuse de se taire.
A quand la mesure salvatrice ?
A quand le plan de sauvetage des entreprises sinistrées pendant les événements du 5 novembre noir? C'est, sans doute, la question qui trottine dans la tête des responsables des entreprises de presse et autres entreprises sinistrées pendant ces événements de novembre 2004. En son temps, les pouvoirs publics, le chef de l'Etat en tête, avaient décidé de prendre des mesures salvatrices à l'endroit de ces sociétés. Au titre de ces mesures, il faut évoquer le Communiqué du Conseil des ministres du 25 novembre 2004 qui indiquait : A propos des journaux dont les sièges ont été détruits et saccagés , le Président de la République a demandé au ministre de l'Economie et des Finances, d'intégrer leurs représentants au sein de la Commission qu'il mettra en place avec l'ensemble des opérateurs économiques victimes des récents événements . Outre ce communiqué, les responsables de ces entreprises de presse fondaient un espoir sur l'application de l'annexe fiscale à la loi des finances de 2005 qui prévoyait un allègement fiscal pour lesdites entreprises. En sus, le même Conseil des ministres avait décidé la mise en place d'une Commission en vue de proposer des mesures de soutien appropriées aux opérateurs économiques victimes des événements de novembre . Malheureusement, toutes ces dispositions réglementaires qui constituaient une bouée de sauvetage tardent à prendre forme. Sans doute, n'ayant pu supporter la situation devenue intenable, des titres dont "24Heures" ont fermé. Qui vivra verra. C'est la maxime que celles qui tiennent encore la route se sont appropriées.

Jean- Antoine Doudou

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