mercredi 5 novembre 2008 par Fraternité Matin

La visite des conseillers économiques et sociaux au Port autonome d'Abidjan (Paa), hier, a été l'occasion pour le directeur général, Marcel Gossio, de régler ses comptes à ceux qui ont voulu nuire à sa personne dans l'affaire du déversement des déchets toxiques. Devant ses agents, qui ont arrêté le travail pendant un peu plus de deux heures pour accueillir les hôtes du jour, dans la cour de l'ancienne direction générale, il a vidé son sac. Principal accusé : Charles Konan Banny, Premier ministre d'alors. Il ne l'a pas nommé, mais l'assistance s'en est rendue compte. En effet, il l'a accusé d'avoir été de ceux qui ont voulu se saisir de la mort d'Ivoiriens pour assouvir leurs intérêts politiciens. Il en veut pour preuve la mise en place d'une commission d'enquête parallèle par des gens alors que le Chef de l'Etat en avait déjà créé une dès le déclenchement de l'affaire. Pourtant ces gens, dit-il, ont eu plus d'une fois l'occasion d'installer des commissions d'enquête pour d'autres affaires. Mais ne l'ont pas fait. Les exemples patents que Gossio donne sont les casses des agences Bceao des zones Cno du pays et le cambriolage de l'agence d'Abidjan. Ce qu'il trouve anormal D'où son exigence : je réclame une commission d'enquête pour les casses et vols à la Bceao (). Et Monsieur Banny doit être entendu sur ces faits. Ce serait, pense-t-il, tout à l'honneur de la Côte d'Ivoire vis-à-vis des pays membres de l'Uemoa. Le directeur général du port est surtout heureux et soulagé aujourd'hui, que la justice ait innocenté le port dans cette affaire de déchets toxiques. Autre point de mécontentement que le patron du Paa a soulevé hier, c'est le racket auquel continuent de s'adonner les éléments des Forces armées des Forces nouvelles dans la partie nord du pays. Il en est d'autant désolé que cela a un impact direct sur le trafic de transit (échanges des pays du nord avec le port) qui, dit-il, connaît cette année un recul par rapport à 2007. Pourtant, rappelle-t-il, l'unicité des caisses est prônée sur l'ensemble du territoire national et un comité de suivi de la fluidité routière a été institué. Il note, avec regret, que dans les zones centre, nord et sud, le véhicule de marchandises générales est assujetti à un prélèvement obligatoire de 50 mille francs et le camion citerne à 100 mille francs (). De sorte que les opérateurs économiques de l'hinterland, reconquis en 2007, se tournent de nouveau vers d'autres ports. Sur le racket, le président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo, a apporté de l'eau au moulin des complaintes du directeur général du port. Il regrette que malgré, l'accord de Ouaga, le processus de réconciliation et la présence à la tête du gouvernement du chef de la rébellion ou présenté comme tel, l'on ne puisse pas arrêter cette fuite d'argent, évaluée récemment par le Chef de l'Etat, à 40 milliards de francs par mois. Critiquant ce paradoxe, le président du Conseil économique et social relève que le Premier ministre dirige son gouvernement depuis deux sièges. L'un à Abidjan et l'autre à Bouaké. le Premier ministre ne doit pas avoir deux sièges de gouvernement. Il y a un seul siège dans le pays, c'est Abidjan. Un siège bis du gouvernement ? Il faut qu'on en sorte tout de même,a-t-il souhaité. La rencontre d'hier n'était faite de récriminations seulement. C'était aussi celle d'hommages croisés entre le président du Conseil économique et social et le directeur général du Port autonome d'Abidjan. Avant cela, Marcel Gossio a présenté le port et ses performances à ses hôtes. Qui, malgré les contingences liées à la situation générale du pays a réalisé des résultats plus que flatteurs. Le record absolu étant de 21, 4 millions de tonnes de marchandises en 2007.

Alakagni Hala

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