C'est peu dire que le département de Toulépleu est dans un état déplorable. Tout y manque. Pas de route, pas de télé, pas de radio et le régime FPI n'en a cure. Il se contente de rependre son intoxication, en maintenant les populations dans l'obscurantisme total. Le 20 mai dernier, quand ces populations sont allées au Palais, le Chef de l'Etat Gbagbo Laurent ne s'est nullement gêné pour leur rappeler que Toulépleu est irrécupérable pour son régime et que rien ne peut être fait pour elles. "Nous avons trouvé votre ville et votre région dans un état que vous connaissez. Dans un état que je ne qualifierai même pas de lamentable ; mais dans un état perdu Aujourd'hui, nous préparons les élections. C'est sur cela que vous devez vous concentrer. Il faut que vous sachiez que c'est le travail qui vous sortira de là où vous êtes. Vous êtes une région isolée, marginalisée, qui tient à sa propre histoire. Il faut que les enfants qui viennent dans ce Département s'arment de courage pour travailler. D'après la conférence de Berlin, normalement, Toulépleu aurait dû être au Libéria". Cet état perdu se traduit par une route non bitumée de quelque 49 kilomètres (Bloléquin-Toulépleu) totalement impraticable. Ce qui fait que Toulépleu est coupé du reste de la Côte d'Ivoire. Il n'y a pas de radio, encore moins de télé. Depuis des années, les émissions de la RTI ne sont pas reçues là-bas et cela n'émeut personne. Seule la télé rebelle de Man, la radio locale sont captées de temps en temps. Par deux fois en l'espace de quelques mois, Toulépleu est allé danser devant Gbagbo, par deux fois, le Chef de l'Etat n'a rien promis pour sortir Toulépleu du trou.
Eddy PEHE