lundi 3 novembre 2008 par Notre Voie

Le directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), Bernard N'Doumi a révélé vendredi dernier que 8% seulement des employeurs cotisent à la CNPS pour leurs employés. Autrement dit, 92% des employeurs ne pensent pas à la retraite de leurs agents. Invité par les conseillers économiques et sociaux, au siège de leur instituteur au Plateau, pour les éclairer sur l'état de la sécurité sociale en Côte d'Ivoire, le patron de la CNPS a lancé un cri du c?ur à l'endroit des employeurs. Pour lui, prélever des cotisations sur les salaires des employés et ne pas les reverser à la CNPS est un détournement, de fonds. Le législateur doit ,a-t-il fait remarquer, contraindre par des textes de loi tout employeur à reverser ces cotisations, il ne doit pas se faire une trésorerie sur le dos sa société?. Tout salarié doit être déclaré. L'employeur est tenu également de reverser ses cotisations jusqu'à son départ de l'entreprise. Nous CNPS, souhaitons que l'employé reste le plus longtemps dans une entreprise pour qu'il puisse bénéficier de tous les régimes que nous gérons à savoir, les prestations familiales, l'assurance maternité, les accidents et maladies professionnelles? a-t-il indiqué. Il a mis en garde tous ces employeurs qui déclarent de faux salaires à la CNPS. Si d'aventure à l'occasion d'un contrôle inopiné, nous constatons qu'un employeur a minoré l'assiette des cotisations, sous-estimé le salaire de son employé, son entreprise sera redressée, c'est-à-dire qu'il paiera le principal plus les pénalités, et ça coûte cher?, s'est-il expliqué, avant d'appeler tous les employeurs à faire preuve de civisme. Il faut, poursuit-i,l une brigade permanente pour traquer cette catégorie d'employeurs.
Le faible taux de cotisations, imputable, aux employeurs a de graves conséquences sur les prestations de la CNPS. Notamment, l'effritement du ratio cotisants- bénéficiaires, le régime de la retraite mis sous pression du fait de la baisse drastique des actifs (les cotisants), le déséquilibre du régime de la retraite (les cotisations en baisse par rapport au paiement élevé des prestations). Selon Bernard N'Doumi, la Côte d'Ivoire est loin du taux moyen de cotisations dans la sous-région qui est de 12%. Il n'a pas caché sa déception concernant le taux de couverture national qui est inférieur à 10%. Le taux magrébin oscille entre 65% et 70%, en Afrique du sud, il est entre 40 et 45%. Que tous les travailleurs qui ne sont pas régis par la Fonction publique soient déclarés à la CNPS. C'est à ce prix que le taux de couverture nationale sera élevé. J'ai besoin du soutien des conseillers économiques et sociaux pour m'accompagner dans ce travail difficile a-t-il précisé. Tout n'est pas que sombre, selon le DG de la CNPS, il y a eu de grandes avancées, notamment la sauvegarde du régime de la solidarité, l'institution de la pension de reversions au profit des veufs, le positionnement de la CNPS sur le plan international comme organisme international (sa présence comme membre du bureau exécutif de l'association internationale de la sécurité sociale), la mensualisation du paiement de la pension (depuis 2005) en lieu et place de la trimestrialisation qui a duré de 1956 à 2005. Il a enfin annoncé les grandes réformes de la CNPS qui attendent la caution du gouvernement à travers des textes. Il s'agit, dit-il de la protection sociale élargie aux travailleurs agricoles, la création de régimes complémentaires spéciaux, le relèvement de la pension minimum à 50% du smig, la simplification du système de calcul de la pension, l'allongement de la durée de l'activité (15 ans de travail au lieu de 10 ans), les réformes relatives aux régimes des prestations familiales, de l'assurance maternité, des accidents et maladies professionnelles, l'extension des prestations sociales par le système du régime complémentaire obligatoire ou facultatif.
Les conseillers, avec à leur tête leur président M. Laurent Dona Fologo, ont suivi avec un grand intérêt cette conférence. Les échanges ont duré environ deux heures. Laurent Dona Fologo s'est dit horrifié par le faible taux de cotisations des employeurs. e suis ahuri, il est très faible. On ne peut pas demander à la vache du lait et la sevrer en même temps. Ils doivent reverser les cotisations des employeurs? a déclaré le président Fologo.

Charles Bédé

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