lundi 3 novembre 2008 par Notre Voie

Les populations du Denguélé ont rendu visite au président de la République. La rencontre a eu lieu vendredi dernier, à la salle des ``Pas perdus`` du Palais présidentiel au Plateau. A cette occasion, Laurent Gbagbo a demandé à ses visiteurs d`abandonner l`idée selon laquelle la Côte d`Ivoire les a oubliés.
Gbagbo, aide-nous ! La Côte d`Ivoire nous a abandonnés. Nous ne sommes pas Guinéens ; nous ne sommes pas Maliens mais la Côte d`Ivoire nous a abandonnés. Le président de la République a rappelé, vendredi dernier, cet appel de détresse que lui avaient lancé les populations de Minignan quand il était encore dans l`opposition. Laurent Gbagbo s`adressait, à la salle des Pas perdus? du Palais présidentiel, au Plateau, aux populations du Denguélé venues lui rendre visite. J`ai créé un département à Minignan pour leur dire que la phrase qu`ils m`ont dite est restée gravée dans ma tête. Pour leur montrer que la Côte d`Ivoire les appelle. Ils vont élire le conseil général. Ils vont avoir une subvention. Ils vont comprendre que la Côte d`Ivoire ne les a pas abandonnés, a précisé le chef de l`Etat.
Mais, au-delà des ressortissants de Minignan, c`est à toutes les populations du Denguélé que M. Gbagbo a dit : La Côte d`Ivoire ne vous a pas abandonnés. Il a même été précis en demandant à ceux qui sont venus d`aller dire à tous les frères de Minignan, de Samatiguila, de Goulia, de Tienko, de Madinani, de Bako, de Tiémé, de Séguélon, de Gbéléban que la Côte d`Ivoire ne les a pas oubliés, qu`elle ne les a pas rejetés. Dites à tous ceux qui sont dans les petites villes de ne pas se décourager, que la Côte d`Ivoire ne les a pas abandonnés ; que la Côte d`Ivoire leur tend les mains, a insisté le président de la République. Mieux, il a ajouté qu`il n`y a pas d`exclus dans la Côte d`Ivoire de Gbagbo. Mais, pour réellement s`en rendre compte, le chef de l`Etat les exhorte à se faire enrôler pour pouvoir voter et avoir leurs cartes nationales d`identité quand les équipes d`identification y seront. Quand ils auront leurs pièces d`identité, ils verront que la Côte d`Ivoire ne les a pas abandonnés. Ils verront qu`ils ne sont pas exclus; que dans la Côte d`Ivoire de Gbagbo, il n'y a pas d`exclusion, a souligné le Président de la République. Il a insisté que la preuve de leur nationalité se trouve dans la carte nationale d`identité que chaque Ivoirien aura et non pas dans la guerre civile, car celle-ci ne va pas loin.

Le temps de Samory
est passé

Il a précisé qu`aujourd`hui, la guerre ne résout plus les problèmes comme au temps de Samory Touré. Le temps de Samory Touré est passé. Au temps de Samory Touré, il fallait prendre les fusils, les armes et aller se battre. Mais, aujourd`hui, il faut aller aux élections. C`est cela notre arme de combat. Notre Masaya que nous avons aujourd`hui, c`est avec les élections. C`est pourquoi je vais faire le recensement pour tous les Ivoiriens, a souligné M. Gbagbo. Aussi a-t-il rappelé que cette opération ne concerne pas les ressortissants de la CEDEAO. La carte de séjour étant supprimée, ils peuvent circuler librement avec la carte nationale d`identité de leur pays. Mais certains continuent de frauder. Le chef de l`Etat a promis qu`un décret d`expulsion sera pris pour renvoyer chez eux ceux qui seront pris.
Après cette mise au point, le N°1 ivoirien est revenu sur le développement du Denguélé. Laurent Gbagbo a rappelé qu`il avait de grands projets pour cette partie de la Côte d`Ivoire quand il a pris le pouvoir. Entre autres projets, il y avait le bitumage des routes pour rendre à Odienné son statut de ville-carrefour entre la Côte d`Ivoire, la Guinée et le Mali. Nous avions programmé avant la guerre le bitumage de Boundiali-Kankan en passant par Mandinani, Samatiguila, Odienné jusqu`à la Guinée. C`était un financement de l`AFD (Agence française de développement). En août 2002, je suis allé à Dakar pour mettre au point tous ces accords avec le directeur général de l`AFD. Nous étions contents et nous avions prévu démarrer les travaux trois à quatre mois plus tard. Et, un mois après, la guerre a commencé. Mais, nous allons relancer le dossier, parce que, si nous nous arrêtons là, ce n`est pas bon. Odienné va être un cul de sac où on va et d`où on revient mais qui ne peut pas rayonner. Donc, nous allons relancer le dossier. Le dossier est déjà finalisé, mais il faut refaire les calculs à cause des prix du bitume et des Ingénieurs qui ont augmenté , a témoigné le président de la République.

Les difficultés liées
au Hadj

Il a rappelé qu`au Nord, deux voies principales étaient prévues : Boundiali-Kakan et Boundiali-Tengrela. Boundiali-Tengrela étant en chantier, il reste Boudiali-Kankan via Odienné. Tel est notre objectif. Parce qu`une ville comme Odienné qui a une histoire, un passé et qui est bien située, si on ne fait pas ces investissements pour bitumer les axes, Odienné va rester une petite ville. Alors qu`il suffit de bitumer les axes que j`ai nommés pour qu`Odienné redevienne rayonnant. Donc, nous allons faire cela. Parce que c`est bien pour Odienné, c`est bien pour la Côte d`Ivoire, a promis Laurent Gbagbo.
Autre préoccupation souvent posée par les ressortissants du Nord, ce sont les difficultés liées au pèlerinage. Le président de la République a rappelé qu'alors qu`il était encore dans l`opposition, il avait obtenu, à l`issue de discussions avec le président Houphouet-Boigny, que la Côte d`Ivoire accrédite un ambassadeur à Ryad. Mais, aujourd`hui, on a fait mieux. Nous avons un ambassadeur de Ryad en Côte d`Ivoire. Et quand on a dit que le pèlerinage à la Mecque est une pagaille, j`ai eu mal; cela m`a choqué. On y a mis de l`ordre. En 2007, le pèlerinage s`est bien passé. J`espère qu`en 2008, les choses se passeront bien. Après, j`appellerai tous les chefs religieux et je leur dirai ceci : Par deux fois, l`Etat a organisé le pèlerinage, et, par deux fois, cela s`est bien passé. Reprenez l`organisation du pèlerinage. Mais ne mettez plus de pagaille., a indiqué M. Gbagbo.
Le porte-parole des populations, le professeur Yahaya Diaby a eu une intervention en deux volets : un volet de remerciements et un volet de doléances. Des remerciements au chef de l`Etat pour avoir accepté de les recevoir, pour avoir parmi ses plus proches collaborateurs une ressortissante du Denguélé, Mme Ottro Sarata Touré, directeur adjoint du cabinet présidentiel, pour l`amélioration de l`organisation du Hadj et pour avoir donné trois autres départements au Denguéle : Minignan, Madinani et Samatiguila, en plus d`Odienné. M. Diaby a dit que ce sont des outils de développement dont la région saura profiter.
Quant aux doléances, elles concernaient essentiellement le bitumage des routes. Le Denguélé a, en outre, souhaité l`installation d`un port sec à Samatiguila situé à 90 km de la frontière du Mali, à 230 km de Bobodioulasso et à 80 km de la Guinée.
Avant les allocutions, El Hadj Diaby Mahamoudou a évoqué Allah le Tout Puissant pour des bénédictions sur le président Laurent Gbagbo et sur la Côte d`Ivoire.

Dan Opéli

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023