lundi 3 novembre 2008 par Notre Voie

Le directeur local de campagne de Laurent Gbagbo à Gagnoa-commune, M. Laurent Ottro condamne l'incendie du marché de la ville et fait des propositions.

Notre Voie : Comment avez-vous appris la nouvelle de l'incendie du marché de gagnoa ?
Laurent Ottro : C'est monsieur le préfet qui m'a appelé tard la nuit pour me dire qu'un incendie venait de se déclarer dans le marché de Gagnoa. Evidemment, j'ai reçu l'information comme un coup d'épée. Je voudrais vous faire remarquer que toute l'économie de Gagna repose sur deux entités. Le marché et la Compagnie Industrielle du Bois (CIB) qui est la seule unité industrielle de notre commune. C'est dire que l'incendie du marché est une véritable catastrophe pour les populations de Gagnoa. En plus, les victimes ont perdu leurs biens, mais également leur argent. Figurez-vous que la plupart des commerçants qui ne s'accommodent pas du fonctionnement de nos banques préfèrent garder leur argent dans le marché pour l'avoir à portée de main. Cela ne pouvait donc laisser personne indifférent. En tout cas pas moi.

N.V : comment avez-vous vécu ce drame et comment avez-vous réagi alors ?
L. O : Je l'ai vécu avec beaucoup de peine. Car, comme je le disais tantôt, avec l'incendie du marché, c'est un pan important de l'économie de notre cité qui part en fumée. Ma première réaction a été donc de chercher à joindre le commandant des sapeurs pompiers militaires qui sont les soldats du feu. Et comme je n'arrive pas à l'avoir, j'ai joint le général Kili Fiacre directeur de l'Office national de la Protection Civile. Et c'est lui qui m'a quelque peu tranquillisé. Car il m'a dit qu'il avait l'information et qu'il était en train de faire mains et pieds pour trouver une solution rapide. Quelques instants après, il m'a rappelé pour me dire qu'il venait d'avoir les sapeurs Pompiers de Yamoussoukro qui faisaient mouvement vers Gagnoa. Un peu moins d'une heure après, le préfet, avec qui j'étais en contact permanent, m'a confirmé que les pompiers venaient d'arriver à Gagnoa et qu'ils étaient en pleine action pour éteindre le feu. J'ai aussi cherché à joindre monsieur le maire de la ville. Mais mon effort a été vain cette nuit-là. Mais j'ai pu l'avoir au téléphone le lendemain matin, et il m'a dit qu'il était en partance pour Gagnoa, car il était à Abidjan au moment des faits.
Le lendemain donc, je me suis rendu sur place à Gagnoa pour me rendre compte du drame. J'ai d'abord assisté à la réunion du préfet avec les commerçants. Je me suis ensuite rendu sur le lieu de la catastrophe pour prendre la mesure des dégâts. Et je puis vous dire que c'est une catastrophe. C'est un drame jamais vécu à Gagnoa. Le marché a été totalement consumé par le feu. Rien n'a pu être sauvé. Les flammes étaient si violentes que les murs du marché se sont fendillés. Après quoi je suis allé au siège de la fédération des commerçants (Africains et Libanais), pour leur apporter toute ma compassion et mon soutien moral. Je les ai surtout assuré de la compassion et du soutien du Président de la République que j'avais eu au téléphone avant mon départ pour Gagnoa.

N.V : Alors selon vous qui êtes allé sur place quelle est la cause de ce drame ? D'aucuns parlent d'un incendie criminel. Il y en a même qui disent que les gardiens auraient été ligotés par les auteurs de l'incendie.
L. O : Je ne peux pas confirmer une telle information. Les autorités ont diligenté une enquête qui déterminera les vraies causes de cette catastrophe. Ce qui importe donc aujourd'hui, c'est qu'est-ce qu'on fait dans l'immédiat pour soulager quelque peu nos parents, nos frères et amis victimes de ce drame ? Et je voudrais déjà sur ce point remercier et féliciter monsieur le préfet Mohiro pour la diligence avec laquelle il a agi pour circonscrire le drame. Sa spontanéité et sa promptitude ont fait que, l'incendie qui aurait pu déborder pour atteindre les bâtiments qui sont à proximité du marché et les stations, a été circonscrit. Je voudrais lui en rendre hommage. Je voudrais aussi me réjouir et me satisfaire, au regard des informations qui nous parviennent, des mesures diligentes que monsieur le maire et son équipe municipale sont en train de prendre pour recaser provisoirement les commerçants victimes de l'incendie et qui ont besoin de reprendre leurs activités commerciales. Je pense que sa tâche peut être quelque peu allégée par le marché annexe qui avait été construit en face du grand marché et qui n'a jamais été mis en service. Mais il serait souhaitable qu'une décision soit prise au plus haut niveau de l'Etat pour la construction rapide d'un nouveau marché.

N.V : A votre avis, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour éviter à l'avenir qu'un tel drame ne se reproduise ?
L. O : Je pense qu'il faut deux marchés centraux à Gagnoa. Mais il faut en plus un marché dans chaque quartier de manière à désengorger les marchés centraux. Je pense qu'il faut ensuite spécialiser chaque marché central dans un domaine commercial précis. Je pense également qu'il faut prendre des mesures strictes qui tiennent comptes des normes édictées par la loi pour aérer les marchés. Il ne faut pas autoriser la construction de stands anarchiques autour des marchés et éviter les installations électriques anarchiques. Il convient enfin de moderniser la gestion des marchés en respectant notamment les heures d'ouverture et de fermeture.
Autre mesure tout aussi importante à prendre, c'est d'éviter la construction de stations d'essence dans le périmètre des marchés. Autour du marché de Gagnoa il y a quatre stations à essence. A supposer que le feu s'était attaqué à l'une des stations. Que se serait-il passé. La situation aurait été plus grave, parce qu'on ne peut pas éteindre l'essence. Il faut qu'il soit totalement consumé. Or nous avons en face du marché l'hôpital régional. Il faut donc, de façon stricte, veiller à ce qu'aucune station d'essence ne soit construite à l'avenir dans le périmètre du marché. Voilà donc autant de mesures auxquelles nous devons réfléchir dans l'avenir.




Entretien réalisé par Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023