samedi 23 août 2008 par Le Temps

Bouaké est en ébullition. Le risque de déflagration est réel. Les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) se concertent pour éviter l`effet collatéral. Depuis lundi, Bouaké, la capitale du Centre, est le théâtre de violentes manifestations d`éléments des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN). Raison évoquée : non- respect par les autorités des Forces nouvelles de la parole donnée. A savoir l`octroi de la somme de 5 millions à chaque ex-combattant comme prime d`enrôlement dans l`ex-rébellion. Vrai ou faux ? On n'en sait rien pour l'instant. Ce que l`on sait en revanche avec certitude, c`est que ce mouvement d`humeur gagne en ampleur et menace dangereusement le processus de paix en cours. Fort de cette analyse, l`état-major des Armées, qui a pour souci de faire en sorte que ce fragile espoir du retour à la normale ne s`estompe pas, a décidé de prendre les mesures préventives. Dans cette optique, le Chef d`Etat-Major des Armées, le Général de Division, Philippe Mangou, a eu hier, à la garde républicaine, à Yamoussoukro, une réunion qui avait tout l`air d`un conseil de guerre. A cette rencontre, étaient présents, la quasi-totalité de la hiérarchie militaire, y compris le patron du Centre de Commandement intégré (CCI), Nicolas Kouakou. Rien n`a filtré de ce huis clos. Mais on le devine aisément, outre les événements de Bouaké, nul doute que la récente affaire d`armes disparues de la poudrière de Yamoussoukro a été au centre des débats. Aussi, le sempiternel problème d`arriérés des primes de guerre baptisées " Haut les c?urs " a-t-il eu une place de choix à ce conclave. Il se murmure qu`un mouvement d`humeur est imminent dans la partie sud du pays, en zone gouvernementale. Sur cette question, les responsables de la grande muette s`échinent à expliquer aux éléments que la situation financière du pays ne permettent de satisfaire d`un trait les arriérés des " Haut les c?urs". Néanmoins, il est question de majorer les soldes des militaires relativement à leur présence sur la ligne de front ou en base arrière. Ce palliatif ne semble pas rencontrer l`assentiment des soldats. Toutes ces questions, de sources militaires, sont traitées avec minutie, aussi bien par les autorités militaires que politiques. Parce que l`échéance électorale que tout le monde appelle de ses v?ux passe par un front militaire apaisé. C`est pourquoi, de l`avis des analystes militaires, si le CCI ne prend pas rapidement pied à Bouaké, la situation ira crescendo et, à coup sûr, embrasera toute la zone CNO, où les ex-combattants sont à la merci des ennemis de la paix.

Tché Bi Tché
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