Les démobilisés manifestent depuis le début de la semaine pour réclamer une prime de 5 millions de Fcfa pour chacun d'eux. Ils ferment les corridors Nord et Sud à la circulation. Cette situation empêche les populations de vaquer à leurs occupations. Dans la matinée d'hier, des démobilisés en colère ont manqué de peu d'attenter à la vie d'un responsable civil des ex-rebelles, venu échanger avec eux, au corridor Sud. Dans l'après-midi, aux environs de 16 heures, ils ont bloqué pendant une dizaine de minutes, le corridor empêchant les véhicules de circuler. C'est après que le caporal Diaby, le porte-parole qui avait à ses côtés une vingtaine de démobilisés, a lancé un ultimatum : On leur donne deux jours pour donner nos 5 millions. D'ici lundi s'ils ne nous disent rien, on va faire opération ville morte. Personne ne va sortir. On va tout bloquer . Face à ces menaces, le colonel major Bamba Sinima a rencontré les populations dans la soirée, à la Chambre de commerce et d'industrie. Cela, à la demande des habitants. A la chefferie traditionnelle et aux chefs de communautés, le directeur de cabinet de Soro Guillaume est revenu sur les termes des accords de Ouaga qui induisent le désarmement, la démobilisation et la réinsertion. C'est surtout la question des ?'mille microprojets de l'Onuci pour les démobilisés'' qui a marqué son intervention. Pour Bamba Sinima, une mauvaise compréhension et une interprétation abusive de ces projets sont à la base de la révolte. Il a surtout dit qu'il ne comprenait pas l'attitude des jeunes gens d'autant plus que les bureaux du secrétaire général n'ont jamais été fermés aux négociations. Après être revenu les évènements, le directeur de cabinet de Soro a donné la parole aux populations. A sa suite, le directeur de cabinet-adjoint, Cissé Sindou a demandé aux populations de soutenir le Premier ministre à ramener la paix dans le pays. Au nom des communautés et de ses pairs imams de la ville, le sage Samba Koné, a réaffirmé le soutien des populations de Bouaké au chef des Forces nouvelles dans cette épreuve. Nous aimons Soro comme notre âme. Alors nous sommes prêts à le suivre dans le chemin de la paix , a affirmé l'imam de la mosquée de Djamourou en malinké, arrachant des applaudissements à la foule. D'autres rencontres sont prévues à partir d'aujourd'hui avec les communautés. En effet, selon Cissé Sindou, le cabinet s'entretiendra avec la communauté Cedeao, le Worodougou et le Denguélé aujourd'hui. Dimanche, ce sera le tour de la région des Savanes, des ressortissants de l'Ouest et de la chefferie traditionnelle Akan. Dans le même temps l'aspect militaire n'est pas négligé. Pendant que se déroulait la rencontre avec les responsables des communautés, les militaires tenaient avec le haut commandement une réunion sur le dispositif sécuritaire à mettre en ?uvre pour favoriser le retour au calme. Le chef d'état-major Soumaila Bakayoko et l'inspecteur des armées le général Gueu Michel ont pris part à cette rencontre pour ramener la paix.
Allah Kouamé
Correspondant régional