mercredi 20 août 2008 par Nord-Sud

Les agents communaux chargés d'?uvrer à la propreté d'Abidjan sont dans la tourmente. Confrontés au manque de moyens, ils ne servent plus à rien.
Abidjan, la perle des lagunes est devenue un dépotoir à ciel ouvert. Les ordures ménagères et les eaux usées déversées dans les rues, accroissent l'insalubrité dans la capitale économique. Pourtant, il existe des brigades chargées de lutter contre ce fléau et de veiller à la propreté des quartiers. A Abobo, la brigade spéciale de salubrité et de sécurité a été mise en place pour assurer la fluidité routière au niveau de la gare, lutter contre le déversement des ordures et des eaux usées. Malheureusement, la mairie même est envahie par les ordures et les murs servent d'urinoir pour les passants , regrette Olivier Niagne, sous-directeur de l'environnement et cadre de vie à la mairie. Il reconnait que la brigade chargée de lutter contre l'insalubrité ne fonctionne pas à 100%. On essaie de faire ce qu'on peut. Nos services sensibilisent les populations contre le déversement des ordures et des eaux usées dans la rue. C'est après cela qu'on passe à la phase de répression en saisissant les ustensiles , explique Niagne. Les contrevenants préfèrent abandonner leurs objets saisis plutôt que de payer l'amende de 24.000 Fcfa, indique-t-il. Contre les canalisations domestiques qui drainent les eaux usées sur la voie, il sera utilisé le ciment hydraulique, affirme le cadre de la mairie d'Abobo. Il regrette cependant le manque de moyens matériels et le déficit de personnel. Pour pallier ces insuffisances, la mairie a tenté l'expérience d'installer des comités d'hygiène dans certains quartiers pour prendre le relais sur le terrain. Nous avons tenté l'expérience à Clouetcha et cela a marché , se satisfait il. Même son de cloche à la mairie d'Adjamé. Ici, c'est une cellule du service d'hygiène qui est chargée de lutter contre le dépôt des ordures sauvages dans la rue. Selon des agents du service technique qui ont requis l'anonymat, c'est par la sensibilisation que la mairie compte lutter contre ceux qui polluent l'environnement. On sensibilise les pollueurs sur les actes et leurs conséquences sur l'environnement. En cas de récidive, une convocation leur est adressée, disent les agents techniques. Mais ils reconnaissent que cette méthode est inefficace, les mis en cause préfèrent se dérober craignant de se faire emprisonner. Certains locataires ne répondent pas aux convocations que nous leur adressons. Nous procédons donc à la saisie des ustensiles mais il est difficile de le faire dans les cours , se désolent-ils. La contravention s'élève à 4.200Fcfa pour récupérer les objets saisis. Les objets saisis abandonnés à la fourrière, s'accumulent dans les magasins pour former des montagnes , regrette le service technique. Selon nos sources, Adjamé a été divisée en quatre zones. Chaque quartier est visité par une équipe du service d'hygiène au moins une fois par semaine pour veiller à la propreté des lieux d'habitation, affirment nos interlocuteurs. A Koumassi aussi, le service d'hygiène procède d'abord par la sensibilisation avant la saisie du matériel de ceux qui versent les eaux usées et les ordures sur la voie publique. Yaya Bahikro qui travaille dans ce service avoue que la tâche n'est pas aisée pour les agents sur le terrain. La contravention se situe entre 12.000 et 24.000 Fcfa. Les pollueurs abandonnent leurs objets dans nos magasins plutôt que de payer l'amende. C'est un eternel recommencement , se plaint-il. A Abobo, à Adjamé comme à Koumassi, les agents chargés de mener la lutte contre l'insalubrité évoquent tous le manque de moyens pour assurer correctement leurs tâches. Nous souffrons du manque de moyens de mobilité et de personnel. Il est impossible d'effectuer régulièrement les rondes et on ne peut demander aux agents de se déplacer à pied , fustige Niagne Olivier de la mairie d'Abobo. Les mêmes exigences sont formulées à Adjamé où le personnel déployé pour veiller à la salubrité est en deçà des besoins sur le terrain. Ici on explique que la ville d'Abidjan a mis en place une brigade de salubrité en 1998 pour lutter contre le déversement des eaux sales et des ordures sur la voie publique. Cinq agents de ce service ont été affectés à Adjamé . Mais, sur le terrain, ils se livraient à autre chose qu'à la propreté des sites , révèlent nos sources. Ces brigades ont disparu, emportées par les changements intervenus dans la gestion des ordures confiée au ministère de la Ville.

Nomel Essis

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