mercredi 20 août 2008 par Notre Voie

La Commission électorale indépendante (CEI) a eu, hier, à son siège à Abidjan II-Plateaux, une séance de travail avec les partis politiques. Au terme des travaux qui se sont déroulés, Notre Voie a rencontré le représentant du Front populaire ivoirien (FPI), Martin Sokouri Bohui, secrétaire national chargé des élections de ce parti.
Notre Voie : Monsieur le secrétaire national, de quels sujets avez-vous parlé au cours de cette séance de travail avec la CEI ?
Martin Sokouri Bohui : Ce fut une très bonne réunion, car le président de la CEI a annoncé que le début de l'enrôlement, c'est dans la première quinzaine de septembre. Vous savez, le processus électoral comprend quatre étapes: les audiences foraines qui ont déjà eu lieu et dont on prépare la phase complémentaire, l'enrôlement, la campagne électorale et le vote proprement dit. Nous estimons que l'étape la plus importante, c'est l'enrôlement. Et le président Mambé nous a dit que cette opération débute en septembre.

N.V. : Pensez-vous que cette date sera respectée ?
M.S.B. : C'est une information que nous a donnée le président de la CEI. C'est une information importante. Et nous n'avons pas à la mettre en doute. C'est donc le lieu pour nous de demander à tous les cadres FPI qui sont sur l'opération inondation d'accélérer le processus afin que tous nos militants aient leurs pièces pour s'inscrire sur la liste électorale.
La deuxième information donnée par le président de la CEI, c'est que, pour l'enrôlement, la seule pièce qui est exigée, c'est l'extrait d'acte de naissance ou le jugement supplétif. Qu'on soit sur la liste électorale de 2000 ou qu'on soit omis ou nouveau majeur, la seule pièce exigée, c'est l'extrait de naissance ou le jugement supplétif. Certaines personnes avaient parlé de certificat de nationalité pour ceux qui n'étaient pas sur la liste électorale de 2000. Il n'en est rien. pour tous ceux qui ont 18 ans et plus qui veulent se faire enrôler, qu'ils soient sur la liste de 2000 ou pas, la seule pièce exigée, c'est le jugement supplétif ou l'extrait d'acte de naissance.
La troisième information capitale, c'est que le président de la CEI a confirmé que les élections se tiendront le 30 novembre.

N.V. : Vous y croyez ?
M.S.B. : Quand on tient compte du développement que fait M. Mambé lui-même, à savoir un mois et demi pour faire l'enrôlement, puis un mois et demi pour sortir la liste provisoire, nous avons, au total, 3 mois. Si on suppose que l'enrôlement débute le 1er septembre, la liste provisoire devrait sortir le 30 novembre. On peut donc supposer qu'il sera difficile de tenir le délai du 30 novembre. Mais le président de la CEI dit oui. Pour nous, l'essentiel, c'est de commencer l'enrôlement. Si le 30 novembre ne peut pas être respecté, et s'il faut quelques jours supplémentaires pour tout boucler, la CEI le dira.

N.V. : Il nous est revenu que, pendant la réunion de ce mardi, des partis politiques ont exprimé des inquiétudes relatives à l'opération inondation que vous avez initiée. Qu'en est-il ?
M.S.B. : Effectivement, le problème a été posé, mais le président de la CEI a donné une bonne réponse. Il a demandé à ces partis politiques de se rendre sur le terrain aux côtés de leurs militants. Nous même avons pris la parole pour expliquer à tout le monde ce que signifie l'opération inondation. Il s'agit ni plus ni moins d'aider nos parents à confectionner les pièces qu'il faut pour aller se faire enrôler, parce que nous avons remarqué qu'ils sont nombreux, nos parents qui n'ont pas les moyens de se faire une copie d'extrait d'acte de naissance ou de jugement supplétif.
On ne peut pas empêcher un parti politique d'être aux côtés de ses militants et les préparer à ce vote aussi capital que celui du 30 novembre.

N.V. : Avez-vous été compris ?
M.S.B. : Nous étions très nombreux. Certains ont compris. D'autres ont repris la parole pour dire que c'était pour attirer l'attention de la CEI sur des cas qu'ils jugent frauduleux . Nous qui avons initié l'opération, nous disons que nous n'avons pas besoin de fraude pour battre ceux qui s'agitent autour de cette opération, parce que le président Gbagbo n'a pas d'adversaires.
C'est justement pour gagner au premier tour que nous avons demandé aux cadres FPI dans tous les départements de se cotiser pour faire des pièces à nos parents. Par exemple, dans mon village de Gbigbikou, S/P de Bayota au début de l'opération inondation, seulement 120 personnes avaient sur elles leurs extraits de naissance. Mais quand on a aidé ceux qui ne disposaient pas de pièces à s'en procurer, on est aujourd'hui à près de 400 personnes qui peuvent se faire enrôler. Nous avons pu ainsi sauver près de 280 électeurs. Si, en moyenne, on sauve 200 à 300 électeurs par village, ça fait des millions d'électeurs et c'est ce qui fait peur au PDCI qui, sentant sa défaite inéluctable, crie déjà à la fraude.
Le PDCI justifie déjà sa défaite avant le jour j. Ses gesticulations ne nous perturbent pas. Nous continuons l'opération inondation pour que le président Gbagbo soit réélu au premier tour, et, je vous dis, il sera réélu au premier tour.







Entretien réalisé par Dan Opéli

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