mardi 19 août 2008 par Le Temps

Le ver est dans le fruit. Le FPI est malade, très malade à Soubré. Le FPI (Front populaire ivoirien) se brise dans une de ses parties les plus vulnérables : Soubré. La nouvelle boucle du cacao, jadis bastion du PDCI-RDA du président Henri Konan Bédié qui se la disputait au RDR de l'ancien Premier ministre Alassane Dramane Ouattara, arraché de haute lutte par le parti de Pascal Affi N'Guessan aux dernières élections générales, est depuis quelques mois déjà, au centre d'une guerre fratricide. Deux protagonistes - d'une même maison- en font leur principal objet de convoitise. Il s'agit de Sylvain Miaka Ouréto président du Conseil général de ladite ville, député de Buyo, par ailleurs, Secrétaire général du FPI, et de Théophile Gogui premier vice-président du même Conseil général et Fédéral de son parti à Soubré. Les deux hommes, par sympathisants interposés, se livrent une guerre sans merci. Le premier pour maintenir et conforter son leadership dans la région du Bas-Sassandra et le second pour émerger, s'extraire du contrôle hiérarchique de son " adversaire " et s'affirmer. Toutes tentatives pour les concilier se sont avérées infructueuses au regard de la profondeur des divergences qui les opposent. L'intervention de leur patron à calmer les ardeurs n'y a rien fait. Saisi par une frange de la chefferie traditionnelle et des communautés vivant à Soubré, le président Affi N'Guessan au cours d'une audience qu'il a récemment accordée à ces derniers, à sa résidence sise à Cocody Riviera 3 n'avait pas tranché la question. Occupé à préparer le Congrès de l'Internationale Socialiste, le président du FPI n'avait pas mieux fait que de renvoyer dos à dos les partisans de chaque camp. Toutefois, M. Affi avait promis d'effectuer une visite à Soubré au cours de laquelle chaque partie s'expliquerait. Voilà l'ambiance au FPI à Soubré. Une ambiance délétère, à laquelle il suffit d'une petite étincelle pour que s'embrase la maison bleue. Elle ne tardera pas. Le samedi 9 août, le Conseil général tient sa première réunion ordinaire de 2008 à la maison des jeunes, entre autres points à l'ordre du jour, " le renouvellement du bureau du Conseil général ". Un point suffisamment conflictuel pour les partisans du premier vice-président Théophile Gogui. Nerfs à vif, successibilités à fleur de peau, chaque camp est chauffé à blanc. La réunion se solde par " une tentative d'assassinat " sur la personne de Miaka Ouréto, président du Conseil général et grand adversaire de Théophile Gogui, présent ce jour-là. Ainsi se dévisage le parti de Laurent Gbagbo, obligé de se déployer aux Ivoiriens dans la plus lugubre expression qui soit. Attendus sur les grands défis de la Refondation dans leur région natale, Sylvain Miaka Ouréto et Théophile Gogui se livrent en un spectacle plus que désolant. De sources concordantes, le président Affi N'Guessan serait à la peine dans sa tentative de trouver une solution idoine à la gangrène. Car, d'un côté, il y a son fidèle Secrétaire général de parti Miaka Ouréto. De l'autre le Fédéral, Théophile Gogui à qui Affi aurait demandé avec la plus grande courtoisie de se conformer aux règles du parti et de " respecter la hiérarchie ". Mais rien n'y fit et les injonctions du patron du FPI- par ailleurs, très embarrassé -, sont restées lettres morte. Il se raconte même que Théophile Gogui jouirait du protectionnisme de la toute puissante première vice-présidente du FPI. Vrai ou faux ? Nul ne sait. Une certitude toutefois, le constat est que le Front populaire court à la dérive dans les marrais boueux du Bas-Sassandra, par la faute de ses propres leaders locaux.

Simplice Allard

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