mardi 19 août 2008 par Le Temps

Les différentes grèves qui n'ont pas connu un dénouement heureux pourraient ressurgir à l'approche des élections. Les électeurs ivoiriens iront certainement aux urnes le 30 novembre 2008 pour élire leur Président de la République. Malheureusement, avant cette date, il y a risque de graves perturbations. Eu égard à la résurgence des revendications sociales restées en suspens. Une véritable bombe sociale que pourrait utiliser l'opposition ivoirienne pour déstabiliser le régime du Président Laurent Gbagbo. Tour d'horizon des revendications déposées sur la table du Gouvernement et qui attendent d'être traitées. Citons entre autres, la concrétisation des recommandations du pré-forum social de Grand-Bassam. Au cours duquel, le Président de la République, selon les propos de M. Adé Mensah, Secrétaire général de l'UGTCI, avait promis aux travailleurs, entre autres, "au titre des allocations familiales, une prime de dix mille FCFA. Jusqu'à présent, rien n'est encore fait à ce niveau. Alors, on s'interroge". Sans oublier la revalorisation du SMIG qui devrait passer à 120 mille FCFA et l'entrée en vigueur d'une nouvelle grille indiciaire. Des points qui font partie des revendications de l'Union générale des Travailleurs de Côte d'Ivoire, (UGTCI). Qui a récemment réactivé ces revendications. Le président de la République a, en signant le décret portant sur le profil de carrière des enseignants, pu pacifier ce secteur qui était durant des années, l'otage des perturbations intempestives des enseignants. Aujourd'hui, avec l'entrée en vigueur de l'arrêté d'application de ce décret depuis le 13 août dernier, l'école ivoirienne pourrait être à l'abri de ces revendications corporatives qui perturbaient notre système éducatif. Le dénouement des revendications du secteur Education / Formation ne doit pas cacher "un océan de problèmes sociaux" en souffrance dans les tiroirs du gouvernement. Où en sommes-nous, avec le statut des gardes préfectoraux. En 2007, ceux-ci avaient bloqué deux jours durant, toute l'administration préfectorale pour demander à leur tutelle de se pencher sur l'aboutissement de leur nouveau statut entamé sous feu Boga Doudou. Les gardes pénitentiaires de leur côté ont déposé sur la table du ministre de la justice, Garde des Sceaux, un catalogue de revendications concernant le diplôme d'entrée dans ce corps. On se souvient de leur menace d'ouvrir toutes les prisons, si leurs revendications n'aboutissaient pas. Récemment, les policiers municipaux, des conseils généraux et districts se sont soulevés pour faire entendre leurs revendications. Le ministre de l'Intérieur a promis trouver une solution à ce sujet. Au niveau de l'Université, les revendications salariales suscitées par la Coordination nationale des Enseignants et Chercheurs (CNEC) sont en veilleuse et pourraient resurgir d'un moment à l'autre. Au niveau de l'enseignement privé laïc, l'Etat et les Fondateurs des établissements entretiennent des relations conflictuelles à propos des créances qui risquent de plomber l'école. Et ça continue ! La liste des revendications sociales en suspens n'est pas exhaustive. Côté secteur privé, les centrales syndicales et le patronat, sont au laboratoire. Au niveau du gouvernement, les choses semblent au point mort. A l'approche du 30 novembre, date de l'élection présidentielle, ces revendications pourraient être récupérées par l'opposition ivoirienne comme fonds de lutte pour accéder au pouvoir.

Zéré de Mahi

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