mardi 19 août 2008 par AFP

ABIDJAN - Des avocats ivoiriens ont dénoncé mardi la "violation des droits de l'Homme" dans l'enquête judiciaire sur de présumées malversations dans la filière cacao ayant débouché depuis le 18 juin sur l'arrestation de ses dirigeants, qualifiant la justice du pays de "corrompue".
"L'audit ordonné par la justice n'a pas été contradictoire, les inculpés
ayant été mis à l'écart alors qu'ils risquent de lourdes peines", a déclaré
lors d'une conférence de presse, Me Brigitte Mensah, dont le cabinet assure la
défense de quelques prévenus.
Selon, Me Mensah, en vertu de la Constitution ivoirienne, il était
"impératif pour les inculpés d'être présents lors de cet audit".
Une vaste enquête judiciaire dans la filière cacao, ouverte en octobre 2007
à la demande du président Laurent Gbagbo a permis l'incarcération de la
quasi-totalité des dirigeants des structures de régulation de la filière pour
"détournement de fonds, abus de biens sociaux et escroquerie".
"Les violations des droits de l'Homme et de la défense sont établies",
a-t-elle poursuivi, demandant la mise en liberté des prévenus.
"Il convient donc pour une bonne administration de la justice, de mettre en
liberté provisoire les personnes (...) et désigner plusieurs juges afin que
l'information judiciaire se déroule en toute quiétude et dans le respect des
droits des prévenus".
L'avocate a estimé par ailleurs que la justice ivoirienne est "malade de
son manque de moyens, de la corruption et de la lenteur".
La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec plus de
40% de parts de marché. Le cacao et le café représentent 40% des recettes
d'exportations du pays et environ 20% de son PIB.

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