mardi 19 août 2008 par Notre Voie

Les 23 et 24 juillet 2008, la SAGEM, l'INS et l'ONI ont fait une démonstration devant le Premier ministre, puis devant le Président de la République. Sous la supervision de la CEl et de la CNSI, il s'agissait de rassurer les décideurs en ce qui concerne la capacité des opérateurs techniques à mener l'opération d'identification dans les délais. La durée de l'opération est ici la première préoccupation. C'est pourquoi il importe de se focaliser sur le temps d'exécution de l'enrôlement pour apprécier la possibilité de tenir dans le délai du 30 novembre 2008. Des constats inquiétants s'imposent à l'observation objective.
Le mode opératoire arrêté implique que l'enrôlement d'un individu passe par tous les opérateurs, à savoir la CNSI, l'ONI, l'lNS et la SAGEM. Avec cette procédure, l'enrôlement d'un pétitionnaire devant les autorités susnommées a duré 17 minutes. Alors que les acteurs de la démonstration étaient des cadres bien outillés des structures concernées: l'un jouant le rôle de pétitionnaire et les autres ceux d'opérateurs techniques.
Si dans les conditions de la démonstration (salle climatisée, sans aucune perturbation), il a fallu 17 minutes pour un enrôlement, combien de temps peut prendre l'enrôlement des 12 millions de personnes, souvent analphabètes, par des opérateurs inexpérimentés, dans une ambiance moins confortable?
A cela, il faudra ajouter les délais de livraison des 6000 valises (toujours attendues), de recrutement et la formation des 6000 opérateurs, puis le traitement informatique des données collectées en vue de la production de la liste d'électeurs provisoire.
Nous ne sommes qu'à quatre (4) mois du premier tour du scrutin présidentiel. La loi électorale dans sa mouture actuelle nous impose quatre (4) mois et quinze (15) jours, respectivement pour l'affichage de la liste provisoire et celui de la liste définitive.
Il ne reste, à moins d'une solution miracle, à la CEl que la réduction des délais d'affichage des listes pour tenir la date du 30 novembre 2008.
Or les quatre mois prescrits par la loi permettent aux opérateurs techniques, après avoir pris en compte les réclamations des citoyens, de faire les croisements nécessaires du fichier brut de la liste des électeurs avec les fichiers historiques existants, afin de produire une liste propre.
Comment réaliser cette réduction des délais sans escamoter le processus d'élaboration d'une liste fiable?
Tout ce qui précède inquiète tout Ivoirien averti et perturbe les nombreux amis de la Côte d'Ivoire venus apporter leur contribution à la sortie de la crise par les élections propres. Nombreux sont ceux qui s'interrogent: la date du 30 novembre sera-t-elle tenue ? Rien n'est moins sûr pour beaucoup d'entre nous. Mais il s'agit de notre pays. Alors partageons l'optimisme de la CEl qui continue, avec sérénité, d'affirmer que la date du 30 novembre 2008 sera tenue pour les élections. Prions donc tous. Mais ne soyons pas rêveurs. Soyons un peu critiques et cherchons ce qui doit être fait, si nous voulons vraiment que les délais soient tenus.
Les opérateurs techniques (INS et SAGEM) doivent, sans délai, revoir leur mode opératoire pour tenir le délai du 30 novembre 2008, qui reste le même depuis leur engagement dans l'opération.
Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire.






Koné Maxime

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