lundi 18 août 2008 par L'intelligent d'Abidjan

Le dernier conseil du gouvernement a donné son accord pour l'audition de cinq (5) ministres dans l'enquête sur la filière café-cacao. Cette procédure pourrait conduire à un remaniement ministériel.
Au retour des vacances du gouvernement, si l'enquête n'est pas bouclée et qu'après l'audition des ministres, les dirigeants de la filière maintiennent les justifications sur leur bonne foi, un remaniement n'est pas à exclure à l'effet d'éviter que le déroulement de l'enquête perturbe les activités du gouvernement par la demande de l'audition répétée des ministres dont la qualité de membre de gouvernement est à même d'entraver ou de retarder la manifestation de la vérité. Cela dit, il ne s'agit pas de les conduire à la MACA. Car, tel n'est pas l'objet recherché. Ensuite la procédure de mise en accusation d'un membre du gouvernement dans le cadre de la mise en place de la haute cour de Justice, pour les méfaits commis pendant l'exercice de ses fonctions, n'autorise pas pour l'instant une responsabilité pénale. En la matière, la seule responsabilité des ministres ne peut qu'être technique, morale et politique. Et cela vaut bien un départ du gouvernement ou une non reconduction au cas où Laurent Gbagbo est réélu, tant que l'enquête n'est pas bouclée. De sa stratégie suicidaire de 2000 qui lui a permis de prendre le pouvoir à Guéi jusqu'à maintenant en passant par la crise de septembre 2002, les événements de novembre 2004, le dialogue direct et cette opération mains propres , le chef de l'Etat a toujours pris des risques et joué d'audace mais, en donnant des sentiments à tous les protagonistes de l'opération mains propres que son maintien au pouvoir n'est pas une bonne chose pour eux, le père de la Refondation ne court-il pas le risque de perdre de nombreux électeurs et partisans ? En tout état de cause, c'est aussi cela la politique. Et de loin, ça vaut mieux que la violence et la guerre. Vive l'Etat de droit pour que vive la politique !


Gbagbo, l'opération mains propres? et nous
Selon des observateurs de la scène politique nationale, le chef de l'Etat a chois de placer haut le débat politique avec l'opération mains propres?, surtout à travers tous les risques et conséquences que cela entraîne au niveau moral, professionnel et politique chez les concernés et les victimes. Laurent Gbagbo estime qu'en dépit de la guerre, et au-delà de sa légendaire bonhommie, l'Etat de droit que doit bâtir notre pays a besoin de gestes forts et d'actions significatives, à même d'aider chacun à assumer ce qu'il fait et à s'assumer. Avec ce qu'il est en train de faire, l'histoire et les adversaires du chef de l'Etat, vont-ils chercher à ne retenir qu'il est le père de la guerre, et oublier aussi qu'il demeure le père de la moralisation de la vie publique dans ce pays ? Ce pays, où voler une partie des arachides qu'on grille, semble être un comportement noble et toléré ? Même si certains acteurs indiquent que cela peut lui faire perdre les élections, il ne faut pas exclure que Laurent Gbagbo, lui, ait pour sa part, pu intégrer la défaite (comme la victoire). Dans le cas échéant, il pourra quitter le pouvoir avec une bonne image. Mais la boîte de Pandore, ouverte, laissera des traces et ouvrira la voie à des procès sur les crimes et forfaits commis durant la guerre. Autant il bâtit des pierres (pont, monument, mémorial, Île Boulay, et extension du port, chantier de Yakro) pour demain même s'il n'est pas là pour en profiter, autant Gbagbo pose également des actes pour l'éternité dans le cadre de l'opération mains propres? en cours. Ainsi, au-delà donc, des confusions et de l'anxiété perceptibles en ville, Laurent Gbagbo, démantèle certes son camp, mais il gagne à tous les coups : qu'il soit réélu, ou qu'il soit vaincu lors de la prochaine présidentielle, qui est de moins en moins possible le 30 novembre, il laissera des symboles forts.
C.K

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