Des rumeurs persistantes donnent pour mort le commandant de zone de Séguéla. Joint au téléphone, Le commandant Issiaka Ouattara dit Wattao révèle où il se trouve et parle de son état.
Commandant, des informations persistantes affirment que vous auriez été tué ou que vous que seriez gravement blessé suite à un attentat. Quelle est la réalité ?
Même un cheval n'est pas plus en forme que moi actuellement. Tous ceux qui s'amusent à prophétiser ma mort, je leur demande de penser d'abord à leur propre fin.
Commandant où vous trouvez-vous en ce moment ?
J'ai pris un repos pour venir retrouver ma famille aux Etats-Unis.
Où précisément aux Etats-Unis ?
Je suis à New York actuellement.
Depuis combien temps êtes-vous aux Etats-Unis ?
Je suis rentré à New York depuis le lundi 11 août. Cela fait donc cinq jours aujourd'hui.
Le fait de quitter votre zone pendant si longtemps n'est-il périlleux quand on sait les troubles que cette zone a connus ?
La zone est totalement maîtrisée, je peux vous l'affirmer. Avez-vous entendu depuis mon départ que les éléments se sont soulevés, ou qu'il y a eu des troubles? Nous n'allons quand même pas rester éternellement dans le désordre. Il nous faut bien avancer. Les éléments l'ont compris, car nous les avons suffisamment sensibilisés. Et je leur fais confiance. Et je ne crois pas que quelqu'un va se lever encore pour essayer de créer d'autres problèmes. Tout le monde est suffisamment responsable pour comprendre que notre intérêt à tous réside dans une sortie pacifique de crise.
Depuis combien de temps n'aviez-vous pas vu votre famille ?
Cela fait exactement trois ans que nous ne nous étions pas vus.
Comment avez-vous vécu ces trois années de séparation ?
On communiquait essentiellement par téléphone. Le contact téléphonique était notre seul lien. Et je vous fais une confidence : quand je suis rentré dans la maison, mes propres enfants ne m'ont pas reconnu. Vous-même vous voyez comment c'est bizarre.
Combien de temps comptez-vous séjourner aux Etats-Unis ?
Il me reste juste une semaine à passer ici, et je retourne au pays. Il y a le travail qui nous attend. On doit poursuivre le regroupement de nos éléments et prendre notre place dans le processus de sortie de crise. Je demande à mes détracteurs d'arrêter de me tuer dans des rumeurs. A travers cette interview, ils savent maintenant où je suis et ils savent que je vais très bien. Je leur demande de prendre des tranquillisants car j'ai encore cent ans à passer sur cette terre avant de partir. Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire, et je pardonne à tous ceux qui ont souhaité ma mort et qui s'en réjouissaient déjà.
Entretien réalisé par Touré Moussa