samedi 16 août 2008 par Le Patriote

Paul-Antoine Bohoun Bouabré, Alphonse Douati, Dano Djédjé, Amadou Gon Coulibaly et Charles Koffi Diby seront entendus à titre de témoins dans le cadre de l'enquête de la filière café-cacao. Ces personnalités qui ont eu en charge les départements de l'Economie et des Finances ou de l'Agriculture sont constamment citées par les inculpés qui aujourd'hui croupissent à la Maca. En effet, devant le juge d'instruction, Henri Amouzou, Tapé Do, Placide Zoungrana, Angéline Kili et autres ont chaque foi révélé que les opérations financières qu'ils ont effectuées avaient toujours reçu les autorisations préalables des ministères de tutelle techniques et financières, en l'espèce les ministres de l'Agriculture et ceux de l'Economie et des Finances. A y voir de près, certains ministres cités à titre de témoins ont effectivement géré la filière café-cacao.

Bohoun, Douati et Dano Djédjé

Et tout est parti de la lutte sans merci que se livraient les membres du clan Fpi pour le contrôle de ladite filière après la libéralisation qui avait pour but de permettre aux producteurs de vivre décemment du fruit de leur labeur. Cette guéguerre était perceptible entre les refondateurs Bohoun Bouabré, Alphonse Douati et plus tard, Dano Djédjé. Et cela autour de la réserve de prudence sous forme de compte séquestre logé à la Bceao. Avec comme signataires, les ministres de l'Agriculture et de L'Economie et des Finances. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que ce sont eux qui donnaient chaque fois leur autorisation pour les décaissements. Des producteurs avaient en son temps, voué aux gémonies, le ministre Bohoun Bouabré. Selon eux, en 2004, les plantations n'avaient pas été traitées alors que des décaissements avaient été effectués dans ce sens. Le milieu paysan est d'avis que les fonds séquestres logés à la Bceao et qui à un moment donné s'étaient retrouvés à la Bni (Banque nationale d'investissement) étaient gérés par les ministres Fpi, notamment le ministre de l'Economie, Bohoun Bouabré. Aujourd'hui, ils ne savent même pas ce qu'il y a dans ce compte et où est-ce qu'il se trouve véritablement.

Amadou Gon et Diby

Comme s'il avait senti venir les choses, le ministre de l'Agriculture, Amadou Gon Coulibaly, avait déjà attiré l'attention du Premier ministre Seydou Diarra, de ce qui se tramait dans la filière café-cacao. Dans un courrier en date du 11 octobre 2005, il avait mis à nue les écarts de ladite filière, s'opposant même au rachat de l'usine de Fulton. Il avait proposé la réduction de budget de certaines structures de la filière, dénoncé le coût exorbitant de l'achat de certaines sociétés. Quant au ministre Charles Koffi Diby, sachant que cette filière est une nébuleuse, n'a pas voulu s'embarrasser dee fioritures. Il a toujours clamé que la filière appartient aux producteurs et que tout ce qui doit être fait doit émaner d'eux. Il a même été qualifié d'un peu trop rigoureux par des producteurs qui affirment qu'ils refusent de signer les décaissements. La filière café-cacao ayant ses structures de gestion, rien ne devra se faire comme par le passé, surtout que les bailleurs de fonds s'intéressent à ce pan de l'économie nationale.

Jean Eric ADINGRA

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