samedi 16 août 2008 par Notre Voie

Le Vénérable Most senior évangéliste Kanon Luc est le président du comité directeur national de l'Eglise du christianisme céleste de Côte d'Ivoire. Nous l'avons interrogé sur la vie de cette institution religieuse. Entretien.
Notre Voie : Vénérable most senior évangéliste, vous êtes le président du Comité directeur national de l'église du Christianis-me céleste du diocèse de Côte d'Ivoire. Quel est le sens de la fête de la moisson que vous venez de parrainer à Jacqueville?
Kanon Luc : Il y a deux sens. Il y a la fête de la moisson elle-même de l'église du Christianisme céleste où nous célébrons le donner et le recevoir. Nous reconnaissons les bienfaits de l'Eternel par des actes de remerciements, des actions de grâce. Ici, il y a la vente de charité et tout le reste. La fête de la moisson revêt une importance capitale pour l'église du Christianisme parce qu'il y a longtemps que certains sont partis de la maison-mère, et, aujourd'hui, ils reviennent à l'occasion de cette fête. Mon invitation à parrainer cette fête en tant que président du Comité directeur national signifie que les uns et les autres commencent à s'accepter. On voit à l'horizon l'unité de l'église se dessiner.

N.V. : Quelle est la maison-mère?
K.L. : Quand on arrive dans la forêt, on forme, dans un premier temps, un campement où naissent le grand-père, la grande-mère, les petits-enfants, le père, la mère Les petits enfants sortent ensuite pour aller créer de petits campements. Mais il y a un moment de retrouvailles où chacun retourne dans le campement d'origine. C'est comme les Baoulé qui vont en basse-côte, dans la forêt chercher fortune et qui, en Pâques, retournent tous chez eux au village pour se retrouver et partager ensemble. L'eglise a été reconnue depuis 1973 en Côte d'Ivoire. en 1986 et 1989, il y a eu des arrêtés de modification du fonctionnement de l'église. C''est donc la continuité de l'église de 1973 qui se présente sous nos yeux aujourd'hui. Si nos frères qui ne voyaient pas l'horizon s'éclairer et qui, désespérés, sont allés former d'autres groupes de prières reviennent aujourd'hui, cela veut dire que l'unité se reconstitue petit à petit dans l'esprit de la continuité de l'église telle qu'elle était en 1973. La maison-mère est celle du prophète Oshoffa, paix à son âme, et de ses successeurs, le pasteur Bada, le pasteur Adjossé et, aujourd'hui, le pasteur Emmanuel Oshoffa. Donc nous sommes dans la maison-mère, puisque nous suivons la lignée du prophète Oshoffa.

N.V. : Pouvez-vous dévoiler ceux qui sont sortis de cette maison-mère?
K.L. : Depuis que l'église a été reconnue en Côte d'Ivoire, la dénomination, c'est Eglise du Christianis-me céleste diocèse de Côte d'Ivoire. Dans chaque pays, il y a un seul diocèse. Mais celui qui ajoute un autre nom sort de l'église. C'est le même rituel, mais c'est la dénomination qui modifie tout, et alors on dira qu'il est sorti de l'église. Il est indispensable que nous restions dans la même lignée en suivant la voie que le prophète nous a laissée.

N.V. : Qui est le patron du diocèse de Côte d'Ivoire ?
K.L. : La patron de l'église du Christianisme céleste du diocèse de Côte d'Ivoire, c'est deux personnes qui dirigent. L'un administrativement et l'autre spirituellement. Spirituellement, c'est le vénérable most supérieur Zagadou Akéblé Louis. Administrativement, c'est moi, je suis le président de l'église du Christianisme céleste reconnu par l'Etat. L'église est soumise au chef religieux nous ne sommes que administrateur. Nous suivons les affaires administratives. Quand on parle d'une église, c'est le spirituel qui prime ; donc le chef, c'est Zagadou.

N.V. : Quelles actions menez-vous pour arriver à l'unité de l'Eglise?
K.L. : Avant qu'il y ait ces événements de la fête des moissons, j'ai réuni la jeunesse toutes tendances confondues, parce que c'est la relève. Elle a mené des réflexions d'où sont sorties des résolutions. Quand on pose des actes, on ne les l'attribue pas à une partie de l'église mais à toute l'église du Christianisme céleste. Celui qui se reconnaît dans l'église vient apporter sa contribution au bon déroulement des actions de cette unité, à la construction de l'église. Je tends la main à tout le monde. Je ne fais aucune discrimination.

N.V. : Où en êtes-vous avec votre projet de l'Institut polytechnique?
K.L: Le projet avance. Si vous allez à N'Dotré, vous allez voir les fondations. Nous sommes en train de chercher des bailleurs de fonds. Je devais partir en Europe pour voir nos frères de là-bas et solliciter leur aide. C'est un projet de toute l'église ; donc chacun doit apporter sa contribution à cet édifice. Par ailleurs, ce ne sont pas seulement les enfants du Christianisme célestre qui seront accueillis dans cette école tous les enfants de la nation seront accueillis quelle que soit leur religion. C'est un lieu de connaissance, un lieu de culture. Il y aura des cours secondaires, un département information, religieux, etc.

N.V. : Les fidèles de l'église du Christianisme céleste sont perçus comme des chrétiens qui détiennent des pouvoirs surnaturels, des sorciers ?
K.L. : L'église du Christianisme céleste n'est pas une institution où tu viens pour qu'on te transforme. C'est une religion qui n'est pas basée sur la sorcellerie. C'est le sorcier qui est dans l'église qui se dévoile lui-même ou alors les visionnaires le dévoilent. L'église du Christianisme céleste n'aime pas la sorcellerie. Celui qui a des pouvoirs maléfiques est dévoilé d'une manière ou d'une autre. Les pratiques de sorcellerie et de pouvoirs maléfiques, celui qui s'en vante n'en a pas le droit. On peut laisser le mensonge, le vol, mais la sorcellerie, c'est un esprit. On peut pas dire que j'ai été sorcier, je laisse la sorcellerie. Le sorcier naît sorcier. Si on parle de sorcellerie dans l'église, c'est par rapport au Christ qu'on a insulté, flagellé, traité de sorcier, alors qu'il ne l'est pas. C'est parce qu'il faisait des miracles qu'on l'a traité de sorcier. L'église du Christianisme céleste est venue pour traquer les féticheurs. Mais le sorcier ne peut pas laisser la sorcellerie parce qu'il vient dans une église. Au contraire, il vient s'éprouver dans l'église. Ou tu meurs ou tu n'es pas dans l'église du Christianisme céleste. Si tu as des pouvoirs maléfiques, tu ne peux appartenir à l'église du Christianisme célestre, ce n'est pas possible.







Interview réalisée par Félix Téha Dessrait coll : Bruno Kouadio

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