Le mot d'ordre de grève lancé le 13 août dernier par le Syndicat national des travailleurs du secteur de l'eau (Synatrase) sur la coupure de l'eau, a été levé. C'est ce qui ressort de la déclaration faite jeudi dernier par son secrétaire général, M. Bilé Amon Gabriel. Cette grève a été suspendue à l'issue d'une rencontre entre M. Roland Dagher, Conseiller spécial du Chef de l'Etat, et conseiller économique et social, et le président du conseil d'administration de la Sodeci-Cie, M. Zadi Kessy Marcel, a souligné M. Bilé. De son côté, le directeur général de la Sodeci, M. Ebah Basile, a au cours de sa conférence de presse, tenue le même jour, présenté les excuses de la direction générale à la population pour les désagréments que cette situation a causée dans plusieurs communes d'Abidjan. La psychose suscitée et entretenue autour d'éventuelles coupures a déclenché, a-t-il reconnu, chez les abonnés, le réflexe de recueillir de l'eau en prévision. Ce qui a provoqué des perturbations sur le réseau de distribution?. Il a souligné qu'après des rondes effectuées sur le réseau par les équipes techniques et à la suite des appels téléphoniques, il a été constaté que des vannes qui desservent des quartiers d'Abidjan et même le Palais de la Présidence ont été sabotées?. Le directeur général de la Sodeci a, enfin, rassuré les populations que sa société procèdera au lavage du réservoir de l'usine de la zone nord, demain. A cet effet, une baisse de pression allant qu'au manque d'eau se fera sentir?, a-t-il prévenu. Il faut rappeler que le débrayage à la Sodeci faisait suite à l'échec des discussions entre le Syndicat et la direction générale portant, entre autres, sur une revalorisation conséquente des salaires des travailleurs, la franchise sur l'eau et la prévention des emplois.
Grâce Ouattara
Pauvres populations!
La conférence de presse du directeur général de la Sodeci, Ebah Basile n'aura pas permis aux populations de plusieurs quartiers d'Abidjan d'être situées sur la coupure d'eau dont elles ont été victimes trois jours durant, soit du mercredi 13, aux environs de 20h au vendredi 15 jusqu'à 12h45. On nous parle de perturbations? ou encore de sabotages de vannes?. Sans plus. En réalité, il ne s'agissait pas de cela mais plutôt des conséquences de la grève des agents de la Sodeci, que nous condamnons dans ces lignes. Car en quoi un abonné est-il concerné par les revendications salariales des employés de la Sodeci au point d'être privé d'eau trois jours durant ? A-t-on le droit de le punir parce qu'on est en colère contre sa direction ? Le Syndicat national des travailleurs de l'eau (Synatrase) à l'origine de la grève a tout simplement fait preuve de détournement? et devrait de ce fait assumer toute la responsabilité de cet acte injustifié.
Une nouvelle forme de syndicalisme? est née dans notre pays qui utilise souvent le brigandage comme moyen de revendication. Les chauffeurs de woro woro? ou de gbakas?, ou encore d'autres manifestants sont-ils fâchés qu'ils empêchent les non grévistes de transporter les passagers, ou d'accomplir leur tâche, etc. C'est le lieu ici pour les associations de consommateurs d'élever la voix pour que ce genre de prise d'otages ne se reproduise plus.
Marcelline Gneproust