jeudi 14 août 2008 par Le Matin d'Abidjan

Le préfet de la région des Lagunes a dit sa part de vérité dans le litige qui oppose deux générations dans le village lagunaire d'Abouabou.

Le samedi dernier, M. Sam Etiassé, préfet de la Région des Lagunes, devait superviser une remise de don de matériel et autres équipements dans le village d'Abouabou. Mais cette cérémonie n'a pas eu lieu. Des membres de la génération Tchagba que nous avons rencontrés ont expliqué qu'un litige les opposait à leurs aînés de la génération Dougbo, au pouvoir. La pomme de discorde, selon eux, est la gestion qu'il décrie des biens du village et des 200 millions du président Laurent Gbagbo, par les Dougbo. En outre, très en colère, les jeunes avaient dénoncé le parti pris du préfet pour les Dougbo et également sa trop grande implication dans les affaires du village. Chemin faisant, nos interlocuteurs nous ont fait comprendre qu'ils entendaient manifester vertement leur mécontentement au préfet lors de la cérémonie qui était prévue. Sans tarder, M. Sam Etiassé a réagi. Il a expliqué qu'il était décidé à mettre fin à la mauvaise gestion des fonds communautaires parfois détournés par des chefs du village ou leurs collaborateurs. Pour ce faire, lors du séminaire qui s'est tenu le samedi 16 février 2008 à Abobodoumé sur la modernisation de la gestion des villages du département d'Abidjan, il a exposé des pistes qui ont fait l'objet de résolutions. Aussi après avoir constaté qu'il y avait une crise entre les deux générations citées plus haut, ce qui a été expliqué dans un mémorandum à lui adressé par des membres des Tchagba, il les a invitées à son cabinet. Le président Laurent Gbagbo a offert 200 millions Fcfa au village suite à la destruction de la cocoteraie du village qui est située non loin de l'aéroport. Sur cette somme, 120 millions ont été partagés. J'ai fait bloquer les 80 millions pour éviter un gaspillage, alors qu'il y a d'énormes besoins dans le village , a expliqué le gouverneur. Poursuivant, il a dit avoir invité les Dougbo et les Tchagba à son cabinet et les a exhortés à faire des projets dont toute la communauté va bénéficier. Selon lui, quelques jours plus tard, il a reçu une liste desdits projets, par ordre de priorité. L'acquisition d'un car de transport et d'une broyeuse électrique de manioc, la construction de latrines, la réhabilitation du foyer des jeunes et la construction d'une maternité sont les projets à court terme retenus par les deux générations. Le préfet a demandé des factures pro forma pour être situé sur le coût du car et de la broyeuse. Après quoi, un car flambant neuf et une broyeuse, que nous avons vus, ont été achetés, respectivement, à 15 900 000 Fcfa et 3 250 000 Fcfa. C'est ce matériel, ainsi que ceux qui ont été acquis pour les latrines qui devaient être remis samedi à la population. J'ai voulu que cette cérémonie soit médiatisée pour que la situation d'Abouabou serve d'exemple aux autres villages parce qu'ils doivent comprendre que l'argent de la communauté doit effectivement servir la communauté , a fait savoir le préfet, à son cabinet. Toutefois, il s'est dit convaincu que les choses vont entrer dans l'ordre dans les jours qui suivent. D'ailleurs, avant notre entretien, le préfet a reçu la visite d'une délégation des Tchagba qui ont déclaré ne pas se reconnaître dans les agissements des ?'dissidents?.

Josiane Badet

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