jeudi 14 août 2008 par Le Patriote

S'il y a un candidat à l'élection présidentielle qui aura du mal à convaincre les Ivoiriens de la justesse de sa candidature, c'est bien Laurent Gbagbo. A tout point de vue, l'homme est mal parti pour espérer bénéficier du suffrage de ses concitoyens, tant il a fait montre, ces huit dernières années, de ses limites à diriger un Etat moderne, grand et ambitieux comme la Cote d'Ivoire. En somme, c'est un bilan dérisoire, voire ridicule en dépit du faux paravent de la guerre, que ses partisans et lui font toujours prévaloir. Un bilan émaillé du sang d'innocentes personnes tombées sous les balles assassines des sbires de la Refondation dès les premiers vagissements de ce régime : le charnier de Yopougon en octobre, les tueries de décembre 2000 et surtout les massacres de mars et novembre 2004 en sont la parfaite illustration. Un bilan qui ne présente aucune action significative de développement, encore moins de développement durable. Toutes les professions de foi faites pendant les années d'opposition ont été reléguées au dernier plan. Les pratiques démocratiques, les questions de justice et de solidarité agissante sont occultées au profit des stratagèmes pour la conservation du pouvoir. Toujours le pouvoir et rien que le pouvoir. Ayant découvert les délices du pouvoir, ce qui préoccupait désormais les refondateurs, était la survie de leur régime. Rien d'autre. Il va sans dire que la réalisation d'un tel objectif passe inévitablement, par la manipulation des masses populaires notamment, les jeunes transformés à leur corps défendant, en des marcheurs professionnels et des casseurs publics. Ils sont justes à ameuter pour se dresser contre les prétendus ennemis de la République . Au plan de la Gouvernance, le régime Fpi a étalé toutes ses carences à gérer le pays, mais surtout son visage de prévaricateur de deniers publics. Le scandale dans la filière café-cacao a fini par convaincre les plus sceptiques de la mauvaise gouvernance du régime FPI. Sous la pression des institutions financières internationales, le chef de l'Etat s'est résolu à poursuivre les auteurs de ce scandale. Aujourd'hui, plus d'une dizaine d'accusés de cette affaire sont mis aux arrêts. Comme si cela ne suffisait pas au malheur des Ivoiriens, voilà que des déchets toxiques ont été déversés à Abidjan. Une enquête menée par une commission judiciaire mise en place à cet effet par le Premier ministre Banny, a établi la responsabilité administrative des pontes du FPI dans ce scandale. Mais jusque-là, rien n'a été fait. Et ce, au grand dam d'une population qui subit ce régime sans pitié et compte ses milliers de victimes qui continuent de souffrir. Sous Gbagbo, la cohésion sociale a été mise à rude épreuve. La Côte d'Ivoire a connu la guerre civile. Sous Gbagbo, l'insécurité a gagné du terrain. Le grand banditisme s'est développé. Sous Gbagbo, pendant de très longues années, les caisses de l'Etat ont été pillées. La corruption s'est installée partout. Les valeurs sociales se sont renversées. Qui a écouté Laurent Gbagbo dans les années 90 aura du mal à croire que c'est cet homme qui est aujourd'hui au pouvoir. La déception est grande. La désillusion est sans limite. Le système Gbagbo n'a rien apporté de positif au pays. Triste vérité.
Ibrahima B. Kamagaté

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