jeudi 14 août 2008 par Le Patriote

Le président du RDR, Alassane Dramane Ouattara est au centre d'une polémique surtout depuis que l'hebdomadaire panafricain ?'Jeune Afrique'' a rapporté dans son édition de la semaine écoulée, que le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, avait demandé à Blaise Compaoré de faire en sorte que ADO se rapproche plus de lui. Pour qui connaît le locataire du Palais présidentiel, derrière cette belle profession de foi, pourrait se cacher une vraie volonté de diviser le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Une alliance politique signée à Paris, le 18 mai 2005 et qui regroupe toutes les forces politiques ivoiriennes qui se reconnaissent dans la philosophie de paix de feu le tout premier président de la république, Félix Houphouët-Boigny. Du coup, se pose l'immense problématique de savoir où se trouve la place de Ouattara dans le paysage politique ivoirien ? En d'autres termes, ADO est-il un arbitre ou un acteur majeur sur la scène politique ivoirienne ? Une question que ne se posent même pas la plupart des observateurs de l'évolution politique du pays. Pour ces derniers, on ne peut pas s'appeler Alassane Dramane Ouattara, être le leader d'un des plus grand partis politiques de la Côte d'Ivoire, déchaîné des passions à chacune de ses sorties et n'être qu'un arbitre d'un jeu politique. Une belle façon pour eux, de dire que ADO est bel et bien un prétendant sérieux, au poste de président de la République de Côte d'Ivoire. Comment pouvait-il en être autrement ?

Les républicains n'ont été ?'autorisés'' à se rendre aux urnes que lors des élections municipales de mars 2001 et des Conseils généraux de juillet 2002.

RDR, premier parti politique ivoirien

Après le rejet de la candidature de leur mentor à la présidentielle d'octobre 2000 et le boycott des législatives de décembre de la même année. A l'issue desdites élections, selon les statistiques, le RDR a obtenu 63 mairies avec 29% de suffrages exprimés contre 30 pour le FPI avec seulement 21% des suffrages. Pour les départementales, la formation politique de Ouattara qui s'est offert 10 sièges de Conseils généraux a ?'raflé'' la mise en ce qui concerne les suffrages exprimés avec 27% des voix. C'est sur la base de ces deux élections auxquelles il a participé que le RDR s'est adjugé la palme de la formation politique la plus représentative en termes de suffrages. Pour un record, cela en est un. Dans la mesure où les militants se sont rendus aux urnes ?'sans entraînement''. Par ailleurs, les républicains se sont forgés un moral d'acier. Parti politique le plus martyrisé de la place, les militants en ont vu des vertes et des pas mûres. Brimades, bastonnades, viols et même des assassinats ont été leur vécu quotidien. Mais, malgré tout, ils n'ont point abdiqué. Cette formation politique est toujours restée un parti de masse dont la mobilisation a fait pâlir de jalousie, plus d'un. C'est d'ailleurs pour cette raison, que selon des indiscrétions un leader politique de l'opposition avait fait cet aveu de taille à savoir que s'il avait des militants aussi déterminés que ceux du RDR, il y a bien longtemps qu'il serait aux affaires.

Le témoignage de Gbagbo

Même ses détracteurs les plus irréductibles le reconnaissent. ADO est un condensé de compétences. Et ce n'est pas Laurent Gbagbo qui dira le contraire. Lui qui a déclaré dans les colonnes de ?'Jeune Afrique'' que le président du RDR est ?'brillant et travailleur''. C'est un bel hommage, surtout lorsqu'il émane de Laurent Gbagbo. Mais aussi et surtout, lorsque cet hommage a été fait dans cette crise.

Les atouts personnels de Ouattara

Il faut le dire tout net. Les atouts personnels du premier responsable du RDR plaident en sa faveur. Il a été Gouverneur de la BCEAO, Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) et à ce titre, a géré l'économie de plus de 100 pays à travers le monde entier. Et lorsqu'il a été nommé président du comité interministériel et Premier ministre par feu Houphouët-Boigny, vers la fin de l'année 99, il a fait montre d'une rigueur sans pareil, pour sortir l'administration ivoirienne de la sclérose. Des postes qui lui ont permis de se tisser un réseau relationnel à travers le monde de la grande finance. En outre, ADO est un leader charismatique. Pour toutes ces raisons et pour bien d'autres, le président du RDR ne saurait être un arbitre dans le paysage politique ivoirien. Il est un client très sérieux pour ses adversaires politiques. Et le fauteuil présidentiel n'est pas au-dessus de ses moyens politiques, en raison de la solidité de la formation politique, le RDR, qui le porte. Pour la prochaine présidentielle, il ne sera ni outsider, ni tocard. Il sera le favori de la course.

Yves-M. ABIET

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