jeudi 14 août 2008 par Notre Voie

La tournée de la Première Dame, Mme Simone Ehivet Gbagbo, dans le centre du pays, semble perturber le PDCI. Manquant d'assurance face à la bataille politique qui s'annonce, l'ex-parti unique s'adonne à l'intox.
Prévue du 17 au 24 août, la tournée de Mme Simone Gbagbo dans la région de la vallée du Bandama aura finalement lieu du 31 août au 14 septembre prochain. La raison de ce report est, selon son cabinet, liée au fait que la Première Dame ne souhaite pas gêner le président du PDCI, Henri Konan Bédié, qui prévoit, lui aussi, un séjour politique dans la région. Cette option permet à la 2ème vice-présidente du FPI de faire remarquer son respect pour la règle de bonne conduite signée par l'ensemble des partis politiques. Une grande leçon au PDCI.
Qui aurait pu imaginer que le report d'une tournée politique pourrait provoquer un tel séisme au PDCI ? Ce que le quotidien Le Nouveau Réveil?, proche de ce parti, a livré dans son édition d'hier relève tout simplement du cauchemar et de la méchanceté gratuite.
Sous la plume d'Akwaba Saint Clair, le journal soutient, sans sourciller, après avoir évoqué des soucis sécuritaires, que le report serait en réalité dû à des histoires sordides de ménage.
La première remarque est que le journaliste n'a fait aucun effort pour s'informer. Mme Simone Gbagbo n'a pas programmé une tournée dans le nord du pays. Pour sa campagne d'information et de mobilisation en faveur du retour définitif de la paix et de l'organisation des élections, le FPI a divisé la Côte d'Ivoire en plusieurs zones qui ont été attribuées aux différents responsables nationaux de ce parti. C'est ainsi que M. Affi N'Guessan, président du FPI, a eu à tourner, pendant plus de 45 jours, dans le Nord du pays. Le professeur Mamadou Koulibaly, 3ème vice-président du FPI, est chargé du Sud, alors que Miaka Ouretto, secrétaire général, a sillonné le Centre-ouest. Sokouri Bohui, chargé des questions électorales au sein du parti, est allé dans le Grand Ouest. A Mme Simone Gbagbo, il a été demandé de parcourir le pays akan. C'est ainsi que, depuis plus de quatre mois, elle est sur le terrain. Après le N'Zi-Comoé, la région des Lacs et Bouaflé, le Zanzan, le moyen-Comoé et le Sud-Comoé, elle achèvera sa mission dans la vallée du Bandama.
La Première Dame est-elle à condamner si elle refuse l'indécence d'un séjour mélangé avec Bédié sur le même terrain et au même moment ? Il est vrai que la révision du programme de Mme Gbagbo va obliger Bédié à tourner deux fois la langue dans la bouche avant de parler des autres. Car, après lui, la 2ème vice-présidente du FPI, qui occupera le terrain, sait aussi bien et même mieux parler au public. Ce qui place le président du PDCI dans une posture inconfortable. On connaît sa propension à sombrer dans des injures gratuites chaque fois qu'il anime un meeting. Cette fois, il devra savoir que, juste après lui, Simone Gbagbo sera là. C'est cela qui agace le PDCI. C'est pourquoi Le Nouveau Réveil? a refusé de faire du journalisme. Sinon ce quotidien aurait pu se procurer du programme de la tournée de la Première Dame pour se donner plus d'arguments. Au demeurant, la Première Dame affirme que c'est à l'étape d'Aboisso qu'elle s'est rendue compte que son équipe était épuisée. Elle envisageait déjà un temps de repos quand, récemment, elle a été informée de la tournée du président du PDCI.
Bédié ira donc faire sa tournée dans la région de Bouaké du 24 au 31 août. Et ensuite, Mme Gbagbo y séjournera. Après tout cela, on passera au bilan.







Paul D. Tayoro

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