jeudi 14 août 2008 par Notre Voie

Le 17 décembre 2007, des casses ont été opérées à Grand-Lahou. MM. René Edmond Agaud, préfet de Grand-Lahou et Lakpa Amessan, député, les deux victimes de la barbarie, ont porté plainte. Le premier, pour le compte de l'Etat qui a vu les bâtiments de la préfecture saccagés et pillés et le second à titre personnel. Au bout de 10 jours de détention, les inculpés ont été libérés sous caution. Entretemps, sous la pression de son ministère de tutelle, le préfet de Grand- Lahou a retiré sa plainte. Ne restait que celle du parlementaire dont le véhicule a été incendié. Qui va le dédommager ?
L'affaire instruite par le juge Huberson Ehoumon a été bouclée, le dossier transmis au parquet de Dabou. Le procès devait se dérouler au mois de juillet 2008, mais rien n'a été fait. Aujourd'hui, les informations dont dispose le député font état de ce que des man?uvres sont en cours pour faire classer ce dossier. Selon le député de Grand-Lahou, des magistrats proches du dossier ne cessent de se moquer de lui en révélant que ce sont des personnalités très influentes au Front populaire ivoirien, son parti, et dans l'entourage du président de la République qui ordonnent de classer la plainte. Pour la simple raison que ces personnalités chercheraient à protéger leurs amis de Grand- Lahou, notamment Djaha Jean et le président du conseil général impliqués dans l'affaire. Il est évident que les magistrats peuvent se saisir de tels alibis pour justifier leur corruptibilité face à Djaha Jean présenté comme un grand corrupteur. Mais l'argument des obstructions par des cadres FPI pousse aussi à la réflexion.
En effet, si de telles informations s'avèrent fondées, elles montreraient qu'au parti au pouvoir, des hommes travailleraient contre les principes de justice et d'équité qu'ils ont défendus, au risque de leur propre vie, pendant les infernales années d'opposition à l'ogre PDCI-RDA. Si, sous le régime FPI, la plainte d'un député FPI ne peut aboutir à un procès équitable, si un parlementaire peut être étouffé au tribunal, quel citoyen lambda continuera-t-il à faire confiance à de tels hommes ? Au demeurant, pendant que le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, leur champion, ordonne l'arrêt du racket sur les routes, laisse la justice faire son travail même quand ses fidèles militants sont arrêtés (filière café-cacao), que veulent-ils prouver, ces personnalités du FPI qui empêcheraient la justice de traiter comme il se doit la plainte d'un député ? Vivement que le procès de Grand-Lahou s'ouvre. Aucun cadre, fut-il FPI n'a le droit d'humilier l'Etat pour ses intérêtsamicaux !





César Etou

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