jeudi 14 août 2008 par Le Nouveau Réveil

La marge des paysans du cacao va encore se réduire au cours de la campagne prochaine. Les revenus seront en pointillé car le régime FPI a décidé de les appauvrir davantage. En effet, dans l'indifférence totale, le chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo, par l'ordonnance N° 2008-225 du 05 août 2008, a procédé à la hausse de la fiscalité dans la filière cacao en majorant à la hausse la taxe d'enregistrement, qui augmente de 100%. La taxe d'enregistrement est une taxe instituée sur le cacao avant son embarquement pour l'export. Cette taxe n'a pas de valeur fixe. Elle était de 5% du prix CAF coût, assurance et fret et sera désormais à 10% du prix CAF. Pour la période Octobre-Décembre, la taxe d'enregistrement va rapporter 54 milliards francs cfa supplémentaires aux tenants du pouvoir. Est-ce une technique pour rechercher les financements de la campagne électorale du régime ? Le drame est que chaque fois que les cours du cacao sont à la hausse sur le marché international, le régime ivoirien sans doute inspiré par des technocrates du ministère des Finances, augmente la fiscalité dans le cacao comme ce fut le cas en 2002 avec le Droit Unique de Sortie (DUS) qui est passé à 220francs cfa/kg. Pourquoi le ministère des Finances se fait-il complice d'un régime de prédation? Toujours est-il qu'avec la hausse de la taxe d'enregistrement à la veille de la campagne de commercialisation 2008-09 qui débute en Octobre, le pauvre planteur sera encore appauvri deux fois. Le cumul des taxes et redevances représente 38% du prix en ce moment et pourrait atteindre 50% comme l'année dernière. Ce qui est révoltant, c'est que le régime dit socialiste manoeuvre habilement pour empêcher les paysans de vivre décemment du fruit de leur travail. On réduit les taxes dans d'autres secteurs de l'activité économique et dans le cacao, l'une des mamelles de l'économie, on procède à une hausse sans même avoir l'élégance de mener une campagne d'information au préalable. Quand les cours du cacao baissent, curieusement, la fiscalité n'enregistre pas de baisse. Cela pose véritablement un problème d'équité fiscale pour les acteurs économiques du même pays. Pour rappel, le prix bord-champ fixé au planteur se fait sur la base de la fiscalité et de la parafiscalité et aussi en fonction du prix sur le marché international. Si la fiscalité est très élevée, le paysan se retrouve avec des broutilles et ne peut vivre décemment. Quel est donc ce pouvoir qui dit vouloir rendre les producteurs indépendants et dans le même temps prend des mesures pour les enfoncer dans l'abîme. Seuls Gbagbo et les siens pourront répondre.
AKWABA SAINT CLAIR

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