jeudi 14 août 2008 par Le Nouveau Réveil

Vous avez cité des localités. Et vous avez dit que vous avez des documents. Est-ce que vous pouvez nous donner un peu plus d'informations ?
Merci. Vous voulez avoir des documents, vous en aurez. Voici le genre de registre qui circule (il brandit les documents). C'est même écrit Front populaire ivoirien, délégation départementale de M'bahiakro. On ouvre un registre et on compte pouvoir recenser les uns et les autres (nom, prénoms, nom des parents, etc). On vient verser à une direction centrale ici à Abidjan pour espérer, dans un premier temps, ce qui peut être louable quand on veut recenser les militants d'un parti politique avant même que les élections se passent et que les gens aient les documents électoraux pour savoir selon eux quels sont les militants du FPI prédestinés à voter pour eux. Déjà sur cette base-là on sait qu'on peut être militant d'un parti et puis ne pas aller voter. Comme aussi on peut être militant d'un parti et ne pas voter pour son parti. Ce document ne peut donc pas tenir foi et ne peut pas faire foi de ce qu'en cumulant ce genre d'informations, le FPI puisse dire : voici le résultat qui va arriver d'avance et authentifier la réalité. La vérité est que ces gens volontairement seraient inscrits pour qu'à partir de là on programme des résultats anticipés. Et qu'on arrive au désordre que l'on connaît. Mais il y a mieux que ça. J'ai parlé tout à l'heure d'Oumé et j'ai eu à parler aussi de Port-Bouët. Voici des documents juridiques. Ce tas est un petit échantillon d'expéditions. C'est-à-dire des documents établis au cours d'audiences foraines que le tribunal donne aux requérants pour se faire établir des jugements supplétifs tenant lieu d'acte de naissance comme les audiences foraines sont en train de le faire actuellement. Et c'est des centaines et même milliers parce que ce n'est qu'un échantillon que nous avons jusque-là qui ont été établis par le ministère public de Gagnoa, le tribunal d'Oumé. Tous ces documents ont été établis le 12 décembre 2005. Des audiences foraines massives où beaucoup de gens se sont présentés. Où tous les autres cadres du PDCI se sont présentés, nous autres citoyens d'Oumé n'ont pas pu être informés mais comme par hasard, des gens ont été à ces audiences foraines le 12 décembre 2005. On leur a donné des expéditions et c'est maintenant seulement qu'ils se décident à venir faire leur jugement supplétif qui plus est des gens quelquefois qui sont nés dans la commune d'Oumé avec la complicité du sous-préfet. Parce que le sous-préfet est sous la tutelle du ministre de l'Intérieur mais dans le coup ils ne viennent même pas jusqu'à un moment donné, à la mairie pour ceux qui sont nés dans la commune pour faire leur copie mais ils allaient plutôt à la sous-préfecture. Parce que le sous-préfet est dans le coup. Lequel sous-préfet a été interpellé par madame le maire d'Oumé. En prenant cet échantillon et que je prends le numéro le plus bas et celui le plus élevé a plus de 17 mille, j'ai 143 au moins. J'ai travaillé sur ce lot et j'ai remis pour le représentant du facilitateur, hier. Parce que les courriers dont je vous ai parlé sont accompagnés de ces pièces à conviction. Donc le même jour, des centaines d'expéditions ont pu être signées, ont pu être réalisées et signées. Alors que nous savons qu'au cours des audiences foraines qui viennent de se passer, lorsque les équipes se rendent dans un village ou sur un site, elles commencent à 10h pour finir vers 17h c'est à peine qu'elles arrivent à établir 50 expéditions. Et puis bon sang, comment se fait-il que des expéditions de 2005 c'est en 2008, on se rend à l'Etat civil pour essayer d'avoir des copies ? Il y a plus ancien. C'est ce que je disais tout à l'heure. A la mairie de Port-Bouët, les documents que reçoit madame le maire, ce sont des expéditions de 2003. Des papiers qui ont été délivrés à des citoyens aux audiences foraines ou qui sont allés au tribunal pour qu'on leur donne le droit d'avoir une pièce d'Etat civil et c'est en 2008 que ces documents surgissent comme par enchantement pour qu'on puisse leur faire des pièces d'Etat civil. C'est tellement énorme que nous ne pourrions même pas comprendre tout ce fondement d'un tel comportement. Mais le plus important et le plus grave c'est que ça prédispose à la fraude. Ça prédispose les auteurs à croire que se faisant ils ne peuvent pas perdre les élections. Et cela prédispose qu'au fait demain quand ils vont perdre les élections, c'est des perturbations, c'est la violence c'est la Côte d'Ivoire qui sera perturbée. Or ce que nous voulons c'est aller à des élections démocratiques et transparentes où les Ivoiriens votent librement les programmes des différents partis politiques. Qu'ils se déterminent après la crise que nous sommes en train de vivre et qu'ils choisissent librement. Ceux qui veulent qu'ils agissent en leur lieu et place. Il ne faut pas dès maintenant poser les jalons susceptibles d'entraîner des contestations dont les conséquences peuvent être dramatiques pour notre pays. Nous voulons que ces élections soient crédibles, sincères et reflètent l'opinion de l'électorat ivoirien. Il y aura un seul candidat de la République de Côte d'Ivoire qui sera désigné dans une vraie démocratie par des électeurs qui devraient aller librement aux urnes. Toute attitude pouvant prêter à interprétation doit nous interpeller tous, que tous ceux qui accordent de l'importance, de l'intérêt à la Côte d'Ivoire pour le crier haut et fort agissent maintenant afin que cela s'arrête. Vous l'avez su puisque c'est de notoriété publique, les cadres vont dans les régions où ils donnent pour 5 millions de timbres, pour 10 millions de timbres, pour 3 millions de timbres. Alors que ce qui est convenu dans l'accord politique de Ouagadougou, c'est rendre le processus gratuit. Donc des mesures administratives doivent être prises pour que tous ceux qui vont chercher une copie de jugement supplétif en vue d'être utilisée pour l'identification, l'obtiennent gratuitement. Qu'il en soit de même pour ceux qui doivent aller chercher des certificats de nationalité qui entrent dans le cadre de cette identification. Ce sont les dispositions de l'accord politique de Ouagadougou. D'où vient qu'on se montre subitement généreux et qu'on soit en train de payer des millions et des millions de timbres. Il y a des régions qui ont des cadres capables de donner des millions. Ils se battent même sur le terrain. Tel arrive il donne une quantité de millions de timbres et quand il s'en va un autre arrive pour donner sa quantité de millions de timbres. C'est dans quel but autant de générosités spontanées et tardives. Nous nous posons des questions avec vous parce que quoi que journaliste de profession, nous espérons que vous êtes des Ivoiriens qui redouteraient des violences post-électorales dont le pays n'a pas besoin.

Vous avez parlé des expéditions de 2003 à 2005. Y-a-il oui ou non eu des audiences à ces dates. Si oui, pouvez-vous nous en donner des preuves ?
Je crois que j'ai déjà répondu à votre question tout à l'heure. Parce que nous nous interrogeons pourquoi des expéditions de 2003 et 2005 sont présentées maintenant. Et comment des milliers et des centaines d'expéditions peuvent-elles se faire dans une ville comme Oumé sans que les autres ne soient au courant ? Mme le maire d'Oumé, en 2003, en 2005 était maire d'Oumé. S'il y a des audiences foraines qui ont eu à drainer autant de monde pour avoir droit à ces documents, les autorités de la mairie auraient quand même été au courant que le tribunal est en train de siéger à Oumé. Et que des foules, par dizaines, par centaines, par milliers se rendent là-bas pour se faire établir des expéditions. Et ce qui nous étonne, c'est que justement, personne n'a été au courant de l'organisation de ces audiences foraines qui ont drainé tant de monde pour avoir tant de documents. C'est cela qui nous interpelle. Mais à supposer que tout le monde ait été au courant, que tout le monde ait été associé au déroulement des audiences foraines, et que ça soit maintenant que les détenteurs présentent leur copie pour exiger leurs documents, ça ne nous poserait pas de problèmes particuliers. Deuxièmement, on sait avec quelle lenteur l'administration agit. Des centaines de documents faits le même jour, où on sait la rapidité du travail de notre administration, cela nous interpelle. Je dis, les audiences foraines qui viennent de se dérouler, quand les équipes arrivent à travailler, généralement, c'est vers 10 heures. Vers 17h, ils ont fini. Ils ne font pas plus de 50. Et là curieusement, le même jour, c'est des centaines qu'on arrive à faire le même jour, à l'insu des autorités chargées de la gestion de cette cité. C'est ça qui sent le roussi. Des expéditions qui vont à la mairie de Port-Bouët qui sont datées de 2003. Et Mme le maire qui était maire à ce moment-là, n'a pas été au courant de l'organisation de ces audiences concernant la commune qu'elle gère. C'est extraordinaire de discrétion. Voilà ce qui nous interpelle. J'ai l'humilité de vous le dire, nous ne comprenons pas le dessous de tout cela. Mais au moins ce qu'on sait, c'est que ça ressemble et c'est sûrement des tentatives de fraude. Or dès maintenant, il faut qu'on arrête ce genre de choses. Le FPI est sûr de lui-même, du bon travail qu'il a fait ou du bon travail qu'il est capable de faire pour la Côte d'Ivoire. Qu'il laisse les Ivoiriens librement en décider. Si non, qu'il laisse les Ivoiriens tranquilles de confier leur destin à qui ils voudront le confier. Evitons les causes de discorde, les causes de contestation, les causes de tricherie et de violence. Evitons cela si nous aimons la Côte d'Ivoire.

Est-ce que le PDCI a déjà porté plainte ? Si oui, quand ? Et puis, ne pensez-vous pas que ce que vous dénoncez peut arranger votre parti ?
La plainte a été déposée. Voilà une copie de cette plainte, signée de madame le maire d'Oumé. La plainte a été déposée à Oumé. Elle est adressée à Monsieur le procureur de la République, près le tribunal de première instance de Gagnoa, sous couvert de monsieur le substitut résident, près la section du tribunal d'Oumé. Elle est datée du 06 août 2008. Je lis simplement l'objet : " dénonciation de fraude sur acte d'état civil ". C'est cela l'objet de la plainte qui a été adressée à Monsieur le procureur de Gagnoa, qui est responsable du tribunal d'Oumé. Et en pièce jointe, copies de quelques jugements supplétifs dont nous avons ici des photocopies.

Où en est cette affaire ?
Vous savez que la justice, notre justice est une justice digne que nous respectons. Qui fait correctement son travail, qui n'est pas sous influence et qui va se prononcer. Et qui dira quelle était la composition de ces équipes qui ont fait ces audiences foraines. Qui nous rassurera que ce n'est pas de la fraude, mais à telle date, en tel lieu, avec telle équipe, après avoir informé toute la population, vous dormiez pendant ce temps-là, mais ça a été fait. Et le juge va nous rassurer en toute indépendance. C'est le troisième pouvoir : la justice, heureusement qu'elle est indépendante et qu'elle dira le droit. Donc attendons. Ce n'est que le 6 août que nous avons écrit. Il y a une semaine. La justice prend son temps. Donnons le temps à la justice, elle ne doit pas se précipiter sinon elle commet des erreurs. Mais la plainte est déposée et nous avons nos avocats qui suivent l'affaire.

Est-ce que ceux dont vous parlez s'adressent seulement aux militants du FPI ?
Hélas non ! J'en parle en connaissance de cause. Je suis de Saïoua comme Tagro. Les papiers qu'il a envoyés là-bas, c'est pour tout le monde. On demande à tout le monde de donner leurs papiers parce que c'est eux qui vont aller faire leur carte d'identité. Comment on peut aller faire la carte d'identité de quelqu'un ? Et comme il y a partout des ignorants, pour faire les cartes d'identité, chacun présente ses dix doigts. On ne part pas avec des photos, mais c'est la machine qui prend la photo. Et des gens vont chercher les papiers des populations en leur promettant de faire leur carte d'identité.
Avant cette conférence de presse, j'ai été l'un des premiers à dénoncer cet état de fait. "Le Nouveau Réveil", s'il a de la mémoire, a publié un certain nombre d'articles sur le trafic de copies des pièces de l'état civil. Mais à l'état civil de Saïoua, il a été livré du matériel informatique pour établir ces pièces-là. 3000 copies de ces jugements supplétifs et des timbres à l'état civil de Saïoua. Et c'est tout le monde qui a entrepris. On a même fait partir à un moment donné, des jeunes Baoulé qu'on a recrutés ici pour les envoyer dans des campements baoulé pour aller prendre leurs papiers. Ils ont même essayé de faire des jugements supplétifs à des Baoulé qui ne sont pas nés à Saïoua, qui, s'ils voulaient avoir leur copie, doivent aller dans leurs sous-préfectures. On cherchait à leur faire des copies. C'est de notoriété publique. Je sais que si les journalistes de "Notre Voie" vont regarder, ils iront voir et ils pourront interroger n'importe qui. En tout cas à Saïoua, allez-y, je vous donne l'autorisation. Allez-vous renseigner. Ne tenez pas compte de ma réponse. Allez demander aux populations là-bas, elles vous le diront. Ce qui est étonnant, peut-on organiser d'une manière officielle des audiences foraines dans une commune, sans que le maire soit associé ? Le maire est officier d'état civil. Et toutes les pièces délivrées dans la commune vont à la mairie. Vous ne pouvez pas organiser des audiences foraines sans que le maire ne soit au courant. Je ne vais pas dire un certain nombre de choses parce que ce n'est pas le lieu. Mais certains sous-préfets, qui sont dans ce coup-là, ont fait des démarches pour approcher Madame le maire pour essayer de s'excuser. Ce n'est pas le moment, je ne suis pas le juge. Le juge, je dis avec toute l'indépendance qui le caractérise, trouvera que nous nous alarmons pour rien. Et on préfère s'alarmer pour rien que de s'alarmer sur une vérité comme celle-là. Si le juge peut dire que vraiment il n'y a pas à se plaindre, c'est tout à fait normal, nous serons les premiers heureux. Mais au moins, on aura attiré l'attention pour éviter ce qui peut être cause de désaccord et de contestation. On n'en a pas besoin. Chacun doit faire confiance aux Ivoiriens et dans la transparence faire sa campagne et se faire élire. Pour ne pas faire comme ce qui s'est passé à Afféry.

Avez-vous les preuves qu'effectivement des militants du FPI sont à l'origine de ces fraudes ?
Il n'y a peut-être pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Et c'est ça qui est le plus difficile. Qu'est-ce qui dit que ceux dont les noms sont dans le registre sont les bénéficiaires de ces expéditions ? Il ne faut pas lier les deux choses. C'est moi qui parle mal ou qui ne suis pas suffisamment clair. " L'opération inondation ", elle comporte plusieurs volets. Ce document où on va enregistrer tout le monde sur toute l'étendue du territoire. Il y en a qui ont été arrêtés au Nord aussi, dans beaucoup de régions. A Agnibilékrou. Ce n'est pas seulement à Issia. C'est partout. Cette opération-là, à quel dessein est-ce qu'elle répond ? Nous nous posons des questions. Ça répond à quelle fin ? Si vous pouvez aider à nous rassurer on serait les premiers heureux. Ça répond à quelle finalité ? Ensuite, vous me dites si on prend les papiers de tout le monde, sans distinction de partis, c'est parce qu'on veut leur rendre service. Un des négociateurs de l'accord de Ouagadougou, c'est Monsieur le ministre de l'Intérieur de la République de Côte d'Ivoire. Il n'est pas ministre de l'Intérieur seulement de Saïoua et d'Issia. Il est ministre de l'Intérieur de la Côte d'Ivoire. Je dis que dans cet accord de Ouaga, la gratuité du processus est mentionné. Si elle est mentionnée, pourquoi ne pas prendre les actes administratifs qui amènent les gens à jouir de cette gratuité plutôt que d'aller distribuer d'abord des timbres ? On se pose des questions. On dit que quelque chose est gratuit et administrativement on peut faire une pièce d'un jugement supplétif, aux fins d'enregistrement sur le listing électoral. A la fin, il ne peut pas utiliser cette pièce-là à autre chose parce que ce processus, lui, il est gratuit. Et comme il est gratuit, pourquoi l'administration, le ministre de l'Intérieur qui a la responsabilité du fonctionnement de notre administration sur le terrain, qui a négocié l'accord politique de Ouagadougou, ne prend pas cet acte-là pour que tout le monde en bénéficie sans qu'eux soient obligés de sortir de l'argent pour aller acheter des timbres ? Puisque c'est gratuit. On peut répondre à cette question-là. Vous ne connaissez pas les militants qui sont sur place là-bas, nous, on les connaît. On se connaît entre nous. Quand on aura pris la pièce de Pierre ou de Paul, elle peut ne pas revenir, elle est perdue simplement. Et le jour où il va vouloir aller se faire identifier, il n'a plus de pièce. Ça aussi ça existe, parce que les militants de là-bas, on se connaît. Donc ce n'est pas si anodin que ça. Ce n'est pas une générosité spontanée comme ça. Je ne crois pas. Et la nécessité de l'opération, nous continuons à chercher à comprendre. Parce qu'on dit à nos parents de donner leurs pièces, on va aller faire leurs cartes d'identité. Est-ce que vous pensez que quelqu'un peut faire la carte d'identité de quelqu'un d'autre à sa place ? Là où on doit prendre les données biométriques ? Pourquoi cette fausse générosité ? Nous avons à Saïoua pour prendre cet exemple, une association des ressortissants du Centre qui s'occupe de gérer le milieu de leurs parents. Il y a des gens qui ont été convoqués pour aller recevoir des copies de jugements supplétifs. Ils n'ont pas demandé mais ils sont appelés pour venir chercher leurs jugements. On s'interroge. L'essentiel de ce que vous devez retenir, en dehors de ces pièces-là qui, elles, sont individuelles. Parce que ces pièces émises par le tribunal (NDLR : il montre et lit les informations sur une pièce) celle-ci appartient à Mlle Koffi Loukou Agnès. Fille de N'guessan Koffi, âgée de Ils n'ont rien écrit. Domiciliée à Oumé. (NDLR : il choisit une autre pièce). Celle-là appartient à Kouadio Aya Yvonne Déborah, circonscription de Oumé, sous-préfecture de Oumé. Et cette pièce s'est retrouvée à la commune. (NDLR : Il choisit encore une autre pièce), ça, c'est à Tionier Adjoua. (NDLR : enfin, il choisit une autre pièce). Cette pièce appartient à Gossan Rodrigue. Ce sont des jugements du tribunal. Ça n'a rien à voir avec les listes. En tout cas, nous préférons crier au voleur et souhaiter que le voleur ne soit pas là. Nous préférons crier au voleur et qu'on nous rassure qu'il n'y a pas de voleur. C'est dans l'intérêt de la Côte d'Ivoire. Mais il y a trop de faits concordants pour que le voleur ne soit pas loin.

Quand entendez-vous saisir le gouvernement et que pensez-vous du silence du gouvernement vis-à-vis de cette affaire ?
Avant que je ne parle de silence, je voudrais dire que j'ai signé de différents courriers le 19 juillet. J'en ai envoyé au Premier ministre. J'ai aussi signé des courriers que j'ai envoyés avec les pièces à conviction. Donc nous avons saisi le Premier ministre. Le RHDP l'a rencontré, il n'y a pas longtemps. Lui-même ne comprend pas. Quand nous l'avons rencontré, il ne comprend pas à quoi une telle opération peut aboutir. Il a demandé que le RHDP demande une réunion avec la SAGEM pour qu'elle explique comment elle va faire l'identification pour qu'on sache que c'est un effort inutile. Mais voyez-vous, autant je cherche à comprendre, autant lui aussi cherche à comprendre. Mais on l'a déjà saisi. Nous avons saisi le représentent du facilitateur. Le courrier de la CNSI, de la CEI est en route. Celui du représentant du Secrétaire général des Nations Unies est également en route. Eux, on ne les a pas encore rencontrés physiquement. Quel délai on donne au gouvernement ? Le délai raisonnable pour qu'il réagisse. Le délai raisonnable, c'est combien de jours ? On le dira après.

Conclusion
Messieurs les journalistes, le PDCI-RDA, en cet après-midi, cherche à s'interroger avec vous sur un certain nombre de comportements auxquels nous ne comprenons rien. Et attirer l'attention de la communauté nationale et internationale sur tout facteur pouvant constituer une entrave au déroulement normal du processus qui, nous le souhaitons, devrait donner des résultats électoraux presqu'incontestables. Ce n'est pas une fatalité en Afrique. Il faut que les conditions consensuelles soient réunies pour que demain le vaincu félicite le vainqueur. Cela a eu lieu au Sénégal. Donc c'est quelque chose de possible en Afrique. Les élections se passent également bien au Bénin. Mais pourquoi ça ne pourrait pas se passer ici de la même manière ? Pourquoi est-ce que les responsables politiques ivoiriens ne sont pas capables de comprendre qu'ils vendent une marchandise à la population ivoirienne qui est lucide, qui est consciente. Et cette marchandise, c'est les projets qu'on a pour l'avenir du pays. Et c'est en fonction de ces projets que librement les Ivoiriens choisiront. Et donneront l'occasion à celui qui aura été choisi de mettre en ?uvre ce qu'il a promis. Vous ne m'avez pas posé de question dessus. Mais en conclusion, j'y fait allusion. Comment on peut comprendre, dans cette période de recherche de paix et de réconciliation, qu'on séquestre la Secrétaire générale du RDR. Pourquoi ? Ou son message vous a convaincu, ou son message ne vous a pas convaincu et puis elle continue son chemin. Un autre viendra lui aussi exposer son projet. Ça vous convaincra, ou ça ne vous convaincra pas. Si vous faites partie des militants bouchés, qui ne peuvent pas écouter un autre son de cloche, pendant qu'on dit que celle-là que vous ne voulez pas écouter vient faire son meeting, vous partez au champ. Vous partez vous promener, pour ne même pas écouter. Chers amis de la presse, le plus important pour notre pays commun, qu'on soit acteur politique ou simple citoyen, c'est de ne pas préparer des lendemains ensanglantés. Ayons l'humilité de savoir que personne ne fait l'unanimité dans ce pays. Et ayons le courage de dire, ce que nous voulons pour la Côte d'Ivoire aux Ivoiriens. A eux de choisir librement. Mais des slogans comme " on gagne ou on gagne ", Ce n'est pas sain. Ce n'est pas sain, ça prédispose à des violences. Il faut l'éviter. La Côte d'Ivoire n'a pas besoin de violence. Il ne faut pas réunir les ingrédients qui provoquent la violence. Vous avez un rôle important à jouer. Nous avons saisi les tribunaux pour qu'ils s'appuient sur cet état de fait. Si les tribunaux pensent que c'est des actes réguliers, nous en prendrons acte. Les actes réguliers qui se sont déroulés dans une commune où le maire n'a pas été au courant. Maire officier d'état civil selon la loi. Nous en prenons acte. Chers amis de la presse, c'est là notre objectif. Les élections, c'est des débats d'idées qui emmènent des citoyens à choisir, mais c'est pas à malin, malin et demi. C'est pas la fraude qui se prépare avec évidence comme un nez sur un visage. Non renonçons à cela. Prouvons que nous aimons notre pays. Prouvons que nous sommes véritablement patriotes. Vivons en démocratie, acceptons la différence, les Ivoiriens choisiront. Merci de nous aider à passer ce message de paix et de fraternité démocratique. Je vous remercie.
Propos retranscrits par
Diarrassouba Sory
Paul Koffi et
François Bécanthy

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